Étiquette : Mitard

  • Les flics veulent un permis de tuer – Appels des CRA de Vincennes et du Mesnil – Graves problèmes de santé pour Jul

    Les flics veulent un permis de tuer – Appels des CRA de Vincennes et du Mesnil – Graves problèmes de santé pour Jul

    Émission de L’Envolée du vendredi 29 avril 2022
    • Discussion autour de deux récents meurtres policiers : Zakaria Mennouni est mort le 27 avril, six jours après que la municipale le tase, lui tire dessus au LBD puis à arme réelle ; dimanche 24 avril, le soir de la réélection d’Emmanuel Macron, un policier a abattu Boubacar et Fadigui au fusil d’assaut en plein centre de Paris. Un syndicat fasciste de flics a appelé à un rassemblement pour revendiquer encore une fois son permis de tuer, le lundi 2 mai à Paris. Le collectif « Urgence notre police assassine » appelle à un contre-rassemblement au même endroit : place Saint-Michel à 12h.

    • Appel depuis la prison pour sans-papiers de Vincennes. Après trois semaines de mouvements collectifs (tentative d’évasion collective, grève de la faim), sept prisonniers prennent la parole pour dénoncer les conditions d’enfermement et les violences des keufs, particulièrement au mitard du CRA.

    • Appel depuis la prison pour sans-papiers du Mesnil-Amelot, où deux prisonnières témoignent de leur situation.

    • Appel de la mère de Jul. Jul est déjà intervenu à l’émission, et il est aujourd’hui incarcéré à la prison de la Santé, après une garde-à-vue très violente. Son état de santé est incompatible avec la détention, et les matons le mettent volontairement en danger en l’empêchant d’être hospitalisé quand c’est nécessaire. Il a déjà fait 6 malaises depuis un mois. Son traitement pour une maladie chronique a été arrêté et remplacé par d’autres médicaments qui sont dangereux pour lui.


    On manque de forces pour faire tourner l’émission radio comme on le souhaiterait en ce moment : n’hésitez pas à nous contacter, que vous soyez prisonnier·e·s, proches, ou révolté·e·s contre l’enfermement et l’AP, pour nous filer un coup de main !

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

    Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le lundi soir à 23h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !

    Pour nous joindre : 07.53.10.31.95 (whatsApp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui a frappé le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Le numéro 54 est dispo !

    Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.

    Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.

    Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.

    Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s !

  • Encore un « suicide » au mitard de Seysses : « trop de frangins sont morts »

    Encore un « suicide » au mitard de Seysses : « trop de frangins sont morts »

    Jules est mort au mitard de la maison d’arrêt de Seysses dans la nuit du 5 au 6 décembre. Il avait 20 ans. L’administration pénitentiaire prétend qu’il s’est pendu, mais les prisonniers sont formels : Jules ne s’est pas suicidé.
    Ils sont très nombreux à témoigner, et c’est toujours la même équipe qui est mise en cause ; ce sont toujours les prénoms des mêmes surveillants qui ressortent. Le pire, c’est que ça fait des années que ça dure.
    En 2018 déjà, après la mort de Jaouad, des prisonniers avaient demandé dans un communiqué que les membres de cette équipe soient dispersés ou mutés hors du quartier disciplinaire, mais rien n’a été fait. Rien n’a bougé. Jules, Jaouad, Mehdi… la liste des morts suspectes au quartier disciplinaire de cette taule ne cesse de s’allonger sans que soit jamais entendue la parole des prisonniers qui ne cessent de dénoncer cet escadron de la mort, comme ils le nomment. Pas un seul surveillant n’a été inquiété.

    À la mort de Jaouad en 2018, il y a eu des refus de remonter de promenade et une banderole portant les mots « matons assassins » a été déployée dans la cour de promenade peu après la publication du communiqué dans lequel des prisonniers de Seysses criaient leur détresse ; la seule réponse de Belloubet, ministre des tribunaux et des prisons de l’époque, a été de déclarer à la presse qu’elle condamnait « ces allégations » et se réservait le droit de porter plainte contre ceux qui les relayaient. Même pas peur…
    Pas question de passer sous silence le régime de terreur qui fait peser une menace mortelle sur la tête des prisonniers de Seysses. Manifestement visée, L’Envolée avait même encouragé la ministre à porter plainte… Un procès, c’est l’occasion en or de cuisiner à la barre les surveillants incriminés par tous les témoignages !

    En effet, tous les prisonniers qui décident de témoigner parlent invariablement de la même équipe, celle du mitard ou quartier disciplinaire  ce lieu clos, à l’abri de tous les regards, où règne la peur. Ils décrivent souvent les mêmes faits : amenés au quartier disciplinaire, ils y ont subi une prise qui leur a fait perdre connaissance  sans doute une des techniques de pliage mortelles enseignées à l’école de police… et aussi aux surveillants. Certains racontent qu’ils se sont ensuite réveillés nus, couverts de sang et d’hématomes, et qu’il ne leur a pas été permis de voir un médecin malgré leurs nombreuses demandes. Certains sont terrorisés au point de dire qu’ils ont « une chance sur deux » de sortir vivants du mitard ; c’est dur à entendre… et encore plus dur à vivre.

    Marre de cette impunité, marre que la voix des enfermés soit toujours réduite au silence…
    Voici quelques extraits des innombrables témoignages de prisonniers de Seysses sur le mitard et ce qui s’y passe.

    Ma femme connaît la femme de Jules : il l’a appelée trois fois pour dire qu’ils l’avaient mis à nu et qu’ils l’ont defoncé. Au final, elle a essayé de rappeler, et plus de nouvelles. Ils l’ont démonté, mais il s’est pas pendu, parce qu’avant la dinguerie, il était au téléphone avec sa femme. Il faut pas lâcher, il faut que sa famille porte plainte.

    Je suis resté longtemps à Seysses, ils ont failli me tuer. Ils ont tout fait pour me traîner aux isolés, ils m’ont fait une prise de sommeil ; je me suis réveillé au quartier disciplinaire, à poil – obligé de mettre le feu pour sortir.

    J’étais à Seysses en 2009, je suis allé au mitard ; ils m’ont tabassé, ils m’ont mis à poil avec les menottes aux mains et aux pieds, j’avais des bleus partout. Même le médecin – obligatoire –, ils me l’ont pas fait voir. Ils font ce qu’ils veulent. Les surveillants nous mettent à l’amende. Faut pas lâcher la famille de Jules. Il faut qu’ils payent tout ce qu’ils font.

    J’ai été à Seysses, ils ont tué Jaouad.
    J’ai vu plus d’un collègue rentrer au cachot, mais j’en ai pas vu beaucoup ressortir.
    La loi du mitard et celle du bâtiment n’ont rien à voir. On sait tous ce qui se passe au bâtiment disciplinaire : ils maquillent tout en suicide. Faut que la vérité sorte. Maintenant trop de frangins sont morts. C’est pire que l’omertà : tous complices, tous du sang sur les mains. J’ai fait trois ans au MAH 2 [bâtiment 2 de la maison d’arrêt des hommes] : y a pas de règles pour eux.

    Je suis sorti de Seysses le 8 décembre, c’est une prison où tu te lèves le matin et tu sais pas comment tu vas finir ta journée. Les surveillants sont très solidaires entre eux et camouflent beaucoup de choses. J’ai vu des mecs partir au mitard en mode avion et se faire éclater. J’étais auxi d’étage, et tu vois beaucoup plus de choses que les détenus qui taffent pas.

    Ils m’ont fait pareil à Seysses. Ils m’ont écrasé la tête, j’ai perdu connaissance. Fallait pas que je meure ; je pensais à mon fils quand ils m’écrasaient la tête à coup de Rangers sur le sol en béton. Pour tous les morts et tous les disparus, il faut le dénoncer.

    Mon beau-frère aussi a été retrouvé pendu au mitard. On a porté plainte… trop de trucs bizarres. On a même pas pu récupérer les affaires, elles avaient disparu.

    Moi aussi, j’étais à Seysses. À l’époque, ils ont dit qu’un jeune s’était suicidé : il avait les côtes cassées.

    Une année, à Seysses, après un refus de réintégration de cellule, je finis au mitard. Le deuxième soir, on entend un gadjo qui arrive en criant en rebeu de toutes ses forces ; on entend la serrure se refermer, et tandis que les matons s’arrachent, on continue d’entendre crier cet homme – qui devait être sans-papiers, donc personne à qui rendre des comptes –, puis d’un seul coup, on entend l’ouverture de la cellule et un brouhaha, un enchaînement de cris et de coups, puis plus un mot, puis la fermeture de la cellule.
    Je m’en souviendrai toute ma vie.
    Le lendemain matin, on nous fait sortir du mitard – nous étions deux ou trois à ce moment-là, sans compter le blédard – et là, dans le couloir, un sac mortuaire rempli… On nous a fait sortir du mitard en avance, juste au moment où les gengens arrivaient pour constater la mort de ce Monsieur.
    Seysses est la prison de France où il y a le plus de suicides… maquillés !

    Mon cousin aussi, à Seysses, il s’est soi-disant pendu au mitard, alors que les légistes ont relevé des bleus sur tout son corps. Il lui restait plus beaucoup à faire, il avait des enfants à l’extérieur… aucune raison pour lui de se pendre, vraiment. Faudrait se rassembler pour faire quelque chose à chaque décès, ou pousser un coup de gueule. Il faudrait vraiment aller plus loin dans les démarches. Courage aux familles pour tout ce qui se passe par là… Je sais que c’est dur.

    Solidarité avec les prisonniers de la Maison d’Arrêt de Seysses et les proches de Jules !
    On lâchera pas l’affaire.

  • « Mon frère bloque au mitard et ne lâche rien »

    « Mon frère bloque au mitard et ne lâche rien »

    Courrier de la sœur de A.,
    enfermé au mitard de Mont-de-Marsan,
    14 décembre 2019

    Nous publions ici un courrier préoccupant de B. Elle nous parle du sort qui est fait à son frère A., actuellement enfermé au mitard du centre de détention (CD) de Mont-de-Marsan. Après que deux demandes d’aménagement de peine ont été rejetées, et après avoir été victime de ce qu’il décrit comme un tabassage par les matons, A. a refusé de réintégrer sa cellule ; il a donc été placé au mitard (QD).

    Ce courrier d’une sœur qui se bat pour la liberté de son frère, à ses côtés, a pour but premier de « faire du bruit » autour de son histoire : en rendant public le sort que l’Administration pénitentiaire – et en particulier celle de Mont-de-Marsan – fait subir à A., il s’agit non seulement pour ses proches de le soutenir dans sa demande de rapprochement familial, mais aussi de le protéger des agents de cette administration.
    Pour faire valoir ses droits et exiger son rapprochement familial – faute d’obtenir un aménagement – A. a été contraint, avec d’autres, à un moyen de résistance plus souvent utilisé par des prisonniers longue peine en prison centrale : refuser, sans la moindre violence, de réintégrer sa cellule vous envoie directement en quartier disciplinaire (QD) ; et quand plusieurs prisonniers portent ce refus ensemble, ils « bloquent le mitard ». Les surveillants et la direction de la prison se trouvent ainsi privés d’un outil de pression et de punition central dans la gestion de la détention : le QD, dit « mitard ». Non seulement on ne peut plus user de la menace du mitard contre A. et les autres prisonniers qui y ont déjà été placés, mais il devient en outre inutilisable contre les autres prisonniers de la détention.

    Dans de telles circonstances, la direction, un bricard mal intentionné, ou n’importe quel surveillant un peu porté sur la matraque pourraient tenter de pousser A. à la faute afin de porter plainte contre lui. A. risquerait ainsi d’être condamné à des mois, voire des années, de prison supplémentaires et ne serait dès lors plus libérable à l’été 2020.
    La famille de A. imagine même le pire, comme ce qui est arrivé en avril 2018 dans le mitard de Seysses : un prisonnier qui n’était en rien suicidaire mais qui est retrouvé mort, « accroché » aux barreaux de sa cellule, quelques minutes après le passage d’une équipe de surveillants connue pour sa violence. Nous ne comptons plus le nombre de familles qui, pendant des années, tentent inlassablement d’obtenir la vérité sur ce que la presse nomme poliment – quand elle ose s’en saisir –, une « mort suspecte ».

    Précisons donc à toutes fins utiles, que A. n’est en rien suicidaire et que l’Administration pénitentiaire – et en particulier la direction du CD de Mont-De-Marsan – porte l’entière responsabilité légale de son intégrité physique et de sa bonne santé. Nous serons particulièrement attentifs au sort qui sera réservé à A. – ainsi qu’à ses proches – dans les jours, semaines et mois à venir.
    Nous voudrions aussi, par cette publication, appuyer sa demande de rapprochement familial. Car ce que nous dit B. dans le courrier qui suit, c’est aussi que la prison enferme des proches et des familles en même temps que les prisonniers et prisonnières. Avoir la force en de telles circonstances de prendre son stylo pour raconter ce que subissent prisonniers et familles est à la fois admirable et primordial.  

    Force, courage et détermination à A., B. ainsi qu’à tous leurs proches.

    Mon frère a été condamné à quatre ans de prison ferme.
    Depuis un an, il est incarcéré au centre de détention de Mont-de-Marsan (40) suite à un transfert de la maison d’arrêt de Seysses (31). Quand je lui ai demandé si ça lui allait, il m’a répondu : « au moins là-bas, la viande était halal  ; au moins ici, on ne meurt pas au mitard ». Il faisait ici référence à la mort de Jawad, tué au mitard de Seysses en avril 2018.

    La condamnation de mon frère est la partie émergée de l’iceberg. Entre les lignes d’un rendu de justice et de peines appliquées, c’est toute la famille qui est poussée sous l’eau, qui se débat continuellement pour garder la tête à la surface. Pour lui, comme pour nous. Car si un membre de la famille est emmuré, c’est tout le groupe qui est amputé, qui se mange les murs qui le retiennent à force de les fixer sans pouvoir rien faire. Et par delà les portes blindées, les serrures à sens unique, les portiques et les barbelés, on attrape sa voix et ses paroles au vol pour que son histoire, elle, puisse ricocher. Son histoire, on refuse qu’elle soit enfermée. Même éparse, même distillée d’un parloir à l’autre, même volée dans les lettres qu’on peine à recevoir, son histoire, on l’attrape. On l’écoute. On la raconte. Comme quand il nous dit, « faites du bruit ».

    Mont-de-Marsan, dans le département des Landes, c’est six heures de route. Ma mère, au début, essayait de maintenir le même rythme de parloir qu’à Seysses, mais la fatigue et l’épuisement l’oblige à lever le pied de l’accélérateur. Elle est la seule à conduire. Elle est reconnue comme travailleuse handicapée, ayant perdu la vue d’un œil ; si vous ajoutez à ça l’anxiété, l’angoisse et la peur, prendre la route devient difficile, pour ne pas dire une mise en danger permanente. Sans compter le reste de la famille qui, pour des raisons de santé, d’obligations scolaires et de travail, galère à lui rendre visite. Et ça, mon frère le sait. Alors sa demande est simple : « J’aimerais, si vous me le permettez, être transféré au centre de détention de Saint-Sulpice-La-Pointe, pour que ma famille puisse continuer à me rendre visite ».

    Être rapproché de Toulouse.
    J’écris de dehors, mais toujours les yeux fixés sur le mur. Parce que mon frère est dedans. Parce que cet été, je reçois des nouvelles après un long temps de silence : « ils sont en train de me tuer à petit feu ». Déplacement aléatoire de cellule en cellule, premier refus de bracelet, pression de l’administration pénitentiaire. « Là, je suis sorti, mais je vais retourner au trou. Je vais bloquer jusqu’à ce qu’ils me transfèrent ». Je reçois ça impuissante et prend mon courage à deux mains pour temporiser, le soutenir, et puis lui dire qu’il n’est pas seul, même s’il ne nous voit pas. Dans le fond, je suis fière, et si ce ne sont pas des choses qu’on sait se dire dans les yeux, je profite de ces lignes pour le balancer l’air de rien. Mon frère est conscient de ce que lui coûte un blocage, il sait que sa peine peut grimper. Il sait aussi que c’est le seul moyen pour lui de se faire entendre. Plus tard, il dira à ma mère : « si je ne croyais pas en ce que je faisais, tu penses vraiment que je supporterais d’être enfermé dans une cellule aussi grande que ça », en désignant la pièce parloir.

    Le sommeil, ça aussi c’est une chose qu’on nous enlève entre les lignes des rendus de justice. PS, toutes vos nuits deviendront des cauchemars. Pour moi, le cauchemar s’est intensifié depuis plusieurs semaines. Quelques lettres me sont parvenues. Mon cerveau s’est instinctivement bloqué dans un état de survie primaire. Malgré moi, je conditionne mon esprit au pire. J’imagine les pires scénarios, m’efforçant de les regarder jusqu’au bout sous mes paupières closes pour anticiper. M’habituer. A ne pas pleurer, même si le pire arrive, parce que le pire fait désormais parti de nos imaginaires. Pendant ce temps-là, mon frère qu’a déjà bien entamé sa carrière au mitard, l’hiver venant, se met en sous-vêtement dans sa cellule pour habituer son corps à supporter le froid.

    A Mont-de-Marsan, c’est réputé – ils n’aiment pas « les Toulousains ».
    Il ne m’a pas fallu beaucoup de parloirs pour me rendre compte de ce que « toulousain » veut dire. Les Arabes et les Noirs de quartier, muslim de surcroît. Et qu’on ne vienne pas nous parler de radicalité quand mon frère n’a même pas le droit à un petit récipient pour faire ses ablutions. La deuxième demande de bracelet a été refusé il y a deux mois environ. Sur des motivations fallacieuses et des présomptions de culpabilité, surtout parce que mon frère est « toulousain ». Comme il l’écrit, « suite à une réponse défavorable à ma demande d’aménagement de peine, j’ai demandé à intégrer le QD. » Pas de colère, pas d’esclandre, pas d’explosion de rage. Rien qu’une demande simple à la hauteur de sa résilience, ramenez-le au trou : « ils m’ont ensuite descendu dans l’atrium du rez de chaussé, chacun me tenant un bras, où le chef leur a dit de me remonter, ce qu’ils ont commencé à faire, lui en me tenant par la gorge et eux un bras chacun. Ils m’ont ensuite emmené au palier entre le rez-de-chaussée et le 1er étage, dans l’angle mort de la caméra, où ils m’ont mis au sol et molesté, avec des coups de pied. A force de coups et de clés de bras, ma main est sortie de ma menotte qu’ils m’ont remise, n’empêchant pas leurs coups. Ils m’ont ensuite ramené au QD sous les menaces du chef : t’as de la chance, c’est pas moi qui te tient le bras, je te l’aurais cassé. » ; « la loi pénitentiaire n’autorise l’usage de la force que dans quatre cas : légitime défense (je n’ai ni attaqué, ni résisté), la tentative d’évasion (je demandais à aller au QD), la résistance violente (le bouton d’alarme n’a même pas sonné), l’inertie physique aux ordres donnés (simplement, ils ne m’ont rien ordonné, et ils n’ont pas « précédé l’usage de la force par une phase de discussion pour obtenir la compréhension et l’acceptation » de ce qui m’était demandé, comme la note de 2007 le prévoit, et de toute façon, ils n’ont rien demandé » ; « j’en conclus que j’ai subi un tabassage punitif et illégal et je ne veux pas retourner en bâtiment, de peur de représailles de leur part ».

    Suite au refus de l’administration de le laisser sortir sous surveillance électronique, il a mis un drap sur la porte de sa cellule avec un mot, « je veux parler à la directrice », obligeant les matons à ouvrir la porte dans leurs rondes pour vérifier sa présence. En deux jours il a eu gain de cause et a pu se défendre face à la directrice des accusations, sans preuves, qu’elle porte contre lui. La semaine dernière, comme il fait l’objet de fouilles à nu systématiques avant le parloir, il a glissé une lettre dans sa poche. Comme il refusait de se déshabiller, les matons le fouillent. Trouvent la lettre. L’ouvrent. Elle leur était directement adressée : mon frère demande à ce qu’ils justifient, comme la loi le prévoit, chacune de ses fouilles à nu et à recevoir le registre de toutes celles qui ont été effectuées jusque là.

    Mon frère bloque au mitard. Ils étaient huit à bloquer ensemble, la majeure partie arrivant de Toulouse. Il y a quinze jours, suite à des transferts, ils se retrouvent à quatre. Deux autre transferts sont prévus pour cette semaine. Dans tout ça, la solidarité est intacte. Ma mère a réussi à amener à mon frère son colis de Noël qu’il s’empresse de partager, morceau par morceau, avec ses collègues.

    Mon frère bloque au mitard et ne lâche rien. L’art de survivre dans la galère pour ceux que la misère a nourri au sein. Il ne lâche rien, quoiqu’il en coûte. Jusqu’à ce qu’il obtienne un transfert dans une prison proche de Toulouse. Jusqu’à ce qu’on puisse avoir des conditions de visite dignes de l’affection qu’on se porte. Jusqu’à ce qu’on lui reconnaisse son propre droit à la dignité, sa propre valeur humaine. Nous sommes tous épuisés et tous bombés de force. Parce que la solidarité avec les bloqueurs du mitard ne s’arrête pas à leurs cellules. On écoute les murs murés, et on rappellera, autant de fois qu’il le faudra, que les voix, que les paroles, que les histoires ne peuvent pas être enfermées. Même derrière la plus épaisse des portes blindées. Nous aussi, on est là. Nous aussi, sommes solidaires. Nous soutenons notre frère, notre fils, notre petit-fils. Nous soutenons ses camarades. Alors, comme il m’a dit, « faut faire du bruit ».

    Et je défie quiconque d’arrêter le bruit quand il se met à courir.

    Signé : B.

  • ENCORE UN MORT AU MITARD DE FLEURY : COMMUNIQUÉ DU PRP

    ENCORE UN MORT AU MITARD DE FLEURY : COMMUNIQUÉ DU PRP

    Communiqué du Syndicat PRP suite au décés de L.H a Fleury-Mérogis. Le 25 Juillet 2018

     

    L.H. avait 21 ans. Il était libérable en septembre 2018. Mais le samedi 21 juillet 2018, après un parloir avec sa maman qui s’est magnifiquement bien passé, L.H. est ramené en cellule dans le bâtiment D4 de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis où il était incarcéré.
    D’après les premiers témoignages des prisonniers du D4 et des proches de L.H. a été roué de coups dans sa cellule par des surveillants puis placé au quartier disciplinaire dit le « Mitard », dans une autre division de cette même prison, pour y perdre la vie…

    Face à ce qui doit être qualifié de lynchage, lundi, 64 prisonniers ont refusé de remonter de promenade, malgré les risques de transfert disciplinaire ou de mitard. Mardi, une soixantaine de personnes ont décidé de se mobiliser devant Fleury-Mérogis, au risque de se faire déloger du site, aux cris de « Justice pour Lucas ». Parmi les prisonniers qui ont refusé de réintégrer leurs cellules en soutien a L.H., 6 prisonniers ont été placés au quartier disciplinaire à la suite de l’intervention des ERIS. Soyons tous vigilant, au côté des familles et des proches, sur ce qu’il pourrait arriver à ces prisonniers ! Nous sommes là nous surveillons de très prés !

    Rappelons enfin que, le 19 Avril 2018, 200 prisonniers de Seysse ont dénoncé dans un communiqué des faits similaires pour le décès de J. au mitard le 14 Avril 2018, que des prisonniers ont entendu être roué de coup pendant 30 minutes.

    N’oublions pas qu’il y a quelques années, un prisonnier surnommé Hicham avait porté plainte contre des surveillants du mitard de Fleury-Mérogis pour coups et blessures. Hicham, alors qu’il travaillait dans le domaine sportif, n’a pas pu reprendre son métier à sa sortie à cause de ses blessures… Nous nous souvenons très bien, qu’à l’époque, cette équipe du mitard avait été nommé l’équipe Tyson, par les prisonniers, en référence au boxeur réputé pour sa violence ! A l’époque, ils n’avaient pas été mutés ni suspendus ; seulement éparpillés dans les différentes ailes de Fleury-Mérogis.

    La famille et ses proche décrivent L.H. comme étant plein de vie et de joie et qu’il n’aurait jamais laissé sa maman toute seule, étant fils unique. L.H n’était pas suicidaire ! Il lui restait moins de deux mois de détention.

    Le syndicat PRP exige que la lumière soit faite sur cette affaire suspecte et qui malheureusement en rappelle tant d’autres.

    Par ailleurs, et comme ils en ont l’habitude, les surveillants pleurnichent et délirent alors que la mère de L.H. et ses proches sont en deuil.

    FO Pénitentiaire déclare le 24 Juillet 2018 : « les collègues bloqués dans les murs et en dehors !
    Pour nous, il s’agit d’une véritable prise d’otage des personnels. »
    Ont-ils la mémoire courte ? Entre Janvier 2018 et Février 2018 et durant plus de 15 jours, ils ont bloqué les détentions de toute la France, dont Fleury-Mérogis. Alors, n’ayant pas le courage de s’adresser aux vrais responsables (ministre et supérieur), ils n’ont pas hésité à prendre en otages, les Prisonniers et Prisonnières et leurs Familles, privé de cantine avec un repas froid par jour souvent périmé ! Pas de parloir ! Les familles qui venaient devant les détentions étaient souvent humiliées par ces surveillants ! Pas le droit à la cabine téléphonique ! Sans oublier les dégradations qu’ils ont commis en brûlant des palettes et des pneus ! Ce qui est interdit par la lois  du décret n° 2002-1563 du 24 décembre 2002 ! Et on en passe…

    MENSONGES FLAGRANDS, aussi dans une publication sur internet, SLP FO Fleury-Mérogis déclare « 60 individus se sont regroupés devant la taule, certains cagoulés. »

    Rassemblement devant la prison de Fleury-Mérogis suite à la mort de Lucas au mitard, juillet 2018

    Sont-ils cagoulés ? NON ! Surtout que tout s’est déroulé dans le plus grand calme ! Étonnement cette phrase a disparu dans leur communiqué…

    Syndicat pour la protection des prisonniers

    14 rue de la bièvre,

    36000 Châteauroux.

    06.65.25.04.43

    syndicat.prp@gmail.com

  • Édito et sommaire du nouveau numéro 49

    Édito et sommaire du nouveau numéro 49

    Suite au traditionnel défilé du 1er mai, Macron a déclaré, depuis l’Australie : « Tout sera fait pour que les auteurs [des « violences »] soient identifiés et tenus responsables de leurs actes », tandis que Wauquiez, fraîchement intronisé chef de la droite, brâmait son « soutien total à nos forces de l’ordre qui font face à ces voyous ».
    En pleine commémoration du cinquantenaire de Mai 68, ils se sont placés dans le droit-fil d’un Peyrefitte – alors ministre de l’éducation – qui désignait les manifestants de l’époque comme « des agitateurs organisés, qui connaissent parfaitement les techniques de la guérilla urbaine ».
    Un vrai saccage, ce 1er Mai, à ce qu’il paraît ! … en tout cas, quelques images d’un McDonald’s en flamme ont tourné en boucle, tous les politiques se sont étranglés d’horreur devant « la violence des manifestants » et leurs petits potes présentateurs les ont aidés à faire monter la sauce. Avec cette condamnation unanime, on a bien vu que les discours des commémorateurs de 68 sonnaient creux… mais le bourrage de crâne continue sur le thème : « le public qui aurait échappé au déferlement des hordes de casseurs sans traumatisme majeur a finalement été pris en otage par ces nantis de grévistes de la SNCF ! »

    Pendant qu’on brandit ces épouvantails, une autre violence est partout : la violence économique. Quotidienne, subie ou acceptée car vue comme indépassable. Au moment même où on veut faire passer les salariés qui défendent leur outil de travail pour des privilégiés, Bernard Arnault – le champion du capitalisme français – devient la quatrième fortune mondiale ; en un an, sa fortune personnelle est passée de 50 à 80 milliards d’euros. La crise, on la vit pas tous de la même façon…
    Comme promis, la violente répression policière du conflit social a alimenté la machine judiciaire ; en comparution immédiate ou pas, celle-ci a fait pleuvoir des peines pour la simple participation à un attroupement « en vue de commettre des violences ». Inexorablement, la prison joue son rôle de punition et d’exclusion, et remplit sa fonction de repoussoir : punition pour des délits qui étaient hier encore tout juste passibles d’amendes, exclusion pour celles et ceux qu’on condamne d’un coup de manche bordée d’hermine à des peines d’élimination sociale, et repoussoir pour tous ceux qui se soumettent à l’ordre établi de peur de se retrouver enfermés.

    A chaque publication des chiffres officiels du nombre des prisonniers, l’Administration pénitentiaire bat son propre record. Le 1ermai 2018, il y avait 70 633 personnes écrouées et enfermées, et 12 030 enfermées à la maison ou en foyer (statistique mensuelle des personnes écrouées et détenues en France, direction de l’AP, Justice.gouv.fr). Quelque part entre le nombre d’exilés morts en Méditerranée et le nombre de français survivant sous le seuil de pauvreté dans la Start-up Nation, la « surpopulation carcérale » finit par ne plus être qu’un chiffre de plus, qui ne dit plus rien à personne. Alors comme le demandait Michel Foucault, mais aussi Hafed Benotman et des dizaines d’autres prisonniers dans nos colonnes, ne parlons plus de « surpopulation carcérale », mais bien de surenfermement de la population, car on le sait bien, à l’intérieur : la prison, c’est le mitard de la société !
    Eh oui : derrière les barreaux, on retrouve exactement la même menace permanente d’un enfermement – mais un enfermement DANS l’enfermement, cette fois-ci. La prison isole de la société, puis le mitard isole des autres prisonniers. Le quartier disciplinaire (QD), bien nommé mitard, cachot, frigidaire, joue le même rôle que la prison dans le monde « libre »… Quand on tente de s’évader, on commence par aller au mitard ; quand on est pris avec un joint, on va au mitard ; quand on s’oppose à l’arbitraire quotidien des matons, on va au mitard ; quand on refuse de se soumettre à des règles absurdes, on va au mitard… En clair, quand on essaie de rester vivant et debout en prison, on est certain de connaître le mitard. Combien sont-ils, combien sont-elles à cet instant, enterré.e.s vivant.e.s en cellule disciplinaire ?
    Enfermé.e.s dans un monde hors du monde, un espace sans espace, une vie sans vie, sans lumière et sans ombre ? Impossible de répondre à cette question.

    https://www.youtube.com/watch?v=T3cE3E2x6u8

    Une chose est sûre : les mitards sont indispensables à l’administration pénitentiaire. Ce foutu système carcéral ne tiendrait pas sans la menace constante du cachot ! C’est à cause d’elle que des centaines de prisonnières et de prisonniers acceptent d’obéir. Comme les quartiers d’isolement, le mitard est le lieu où l’on casse par la violence sadique la moindre contestation des règlements – toujours arbitraires – des prisons, au risque de rendre fou et folles ceux qu’on jette dans ces tombeaux de béton.
    Récemment encore, quand un prisonnier était envoyé au mitard, d’autres s’y faisaient envoyer volontairement pour briser sa solitude, et aussi pour désamorcer la menace : quand les mitards sont pleins, ils ne servent plus à rien pour la pénitentiaire… mais ça demande une solidarité qui n’est pas toujours au rendez-vous.

    Comment supporter de se retrouver dans une cellule de 2 mètres sur 3 en moyenne, avec un lit en béton, une table en béton et des toilettes à la turque ? La surface de déambulation y est de 4,15 m2 en moyenne – inférieure aux normes réglementaires pour les chenils (5 m2, arrêté du 25 octobre 1982). La luminosité y est de 7 à 30 lux, alors qu’il en faut 300 pour lire un livre ou une lettre. La cellule est sale et puante car les outils de ménage y sont interdits. Le prisonnier y reste enfermé 23 heures sur 24. Il a droit à une heure de « promenade » dans une toute petite cour grillagée. Le prisonnier ou la prisonnière conserve la même tenue vestimentaire pendant tout son séjour au mitard. Une à deux douches par semaine. La nourriture est servie dans un récipient qui ressemble plutôt à un pot de chambre ou à la gamelle d’un chien. Une ou deux couvertures, selon la saison, un rouleau de papier, une brosse à dents, du dentifrice, un morceau de savon et un verre en plastique. L’hiver, le froid est glacial ; l’été, la chaleur est étouffante ; les cachots, souvent sans fenêtre. Quand il y en a, elles sont tellement sales qu’entrevoir le bleu du ciel tient du miracle. Comme l’écrivait déjà Me Eolas il y a quelques années, « un particulier qui logerait quelqu’un dans ces conditions encourrait [cinq années] d’emprisonnement [les peines initiales de deux ans ont été portées à cinq par la loi sur la sécurité intérieure du précédent ministre de l’Intérieur]. Mais l’Etat est pénalement irresponsable, alors il peut se le permettre. »

    Le mitard est conçu pour détruire physiquement et mentalement, et il est bien difficile de résister à cette « torture blanche ». Lorsque la solitude est intenable, le suicide devient parfois une obsession, comme un ultime pied de nez à l’administration pénitentiaire. On appelle cela « des suicides » ; pourtant c’est la prison qui les tue. Un prisonnier, une prisonnière placée vivante dans un cachot par l’administration pénitentiaire se trouve sous sa responsabilité ; elle doit en ressortir vivante. Et puis, il y a toutes les fois où ce n’est pas le prisonnier qui se passe le noeud coulant autour du cou, mais bien des fonctionnaires qui portent le badge de l’AP. Le mitard est par excellence la partie de la détention où les matons peuvent agir à leur guise… On ne sait jamais ce qui s’est réellement passé, même quand les familles et les proches sont certaines que leur enfant, leur conjoint, leur ami n’a pas pu se suicider, même quand on retrouve des traces de coups inexpliqués. L’opacité qui entoure l’horreur de ce qui se passe dans les quartiers disciplinaires est entretenue par tous ceux qui y interviennent : médecins comme gardiens.

    Parfois, ces « suicides douteux », ces « morts suspectes » mettent le feu aux poudres parce que les prisonniers savent la vérité et veulent la faire entendre ; ils font plus que soupçonner, ils accusent.

    Il n’y a pas de mort volontaire au mitard.

    Nous avons choisi de consacrer ce numéro aux événements qui se sont déroulés à la maison d’arrêt de Seysses à partir du mois d’avril 2018, suite à la mort d’un prisonnier au mitard. S’il n’est vraiment pas rare d’apprendre la mort d’une prisonnière ou d’un prisonnier dans ces cachots, ce n’est pas très fréquent qu’il y ait une réaction collective de prisonniers qui refusent d’accepter que l’on ait tué l’un des leurs. Depuis le mois d’avril dernier, des prisonniers de Seysses prennent la parole collectivement, malgré les périls auxquels ils s’exposent, malgré les jours de mitard, les suppressions de remise de peine, les transferts. Ce n’est pas à prendre à la légère ! Parce qu’ils savent combien l’existence même des prisons repose sur celle du mitard, sa suppression est une exigence historique des mouvements de prisonniers :

    A BAS TOUS LES MITARDS

    Vous pouvez vous abonnez ou abonner des prisonniers en nous écrivant à l’Envolée, 43 rue de Stalingrad, 93100, Montreuil. L’abonnement de soutien est à 15 euros par an (ou plus en fonction des bourses ; chèque à l’ordre de l’Envolée). En vous abonnant dehors, vous nous permettez d’abonner plus de prisonniers et de prisonnières à l’intérieur puisque l’abonnement est gratuit pour toutes les personnes enfermées.

    Le journal est par ailleurs disponible au prix de 2 euros dans de nombreuses librairies en France et en Belgique. Nous remercions d’avance ceux et celles qui nous communiqueront d’autres lieux (librairies, infoshops, bars, magasins, accueils familles) pour déposer le journal.

    N’hésitez pas à nous demander le journal en plusieurs exemplaires si vous voulez, vous aussi, le distribuer dans votre région  : contact@lenvolee.net

    Liste des points de vente :  Où nous trouver ?

  • ÉMISSION DE L’ENVOLÉE DU 27 AVRIL 2018

     

    Émission spéciale sur la prison de Seysses, au programme :

        • Retour sur les fait : Mort de Jawad à Seysses et révoltes de solidarité : la seule réponse de l’État reste la répression.
        • Appel : Lydia lit la lettre que le PRP a reçu. Retour sur la mort d’un autre prisonnier dans ce même mitard, en février 2016.
        • Communiqué : Lecture du communiqué de la garde des sceaux, puis de celui du PRP.
        • Appel : Olivier, et coup de gueule contre le silence de l’OIP.

    Zics : Moona – Freestyle (Copelia) / Kendrick Lamar – Alright / Despo Rutti – Légitime Défense / Joke Dubamix – Des claques


    Téléchargement (clic droit –> « enregistrer la cible du lien sous »)


     

     

  • Rassemblement de solidarité avec les prisonnières en lutte à la maison d’arrêt de Fresnes !

    Samedi 28 mai 2016 rassemblement à 11h00 au carrefour de la déportation à Fresnes. C’est à l’extérieur de l’enceinte pénitentiaire au bout de l’avenue de la liberté, côté femmes. Ce rassemblement est un appel à soutenir la lutte des femmes contre leurs conditions de détention et dénoncer la répression qui a touché une prisonnière basque. On se joindra aux proches de détenu-es basques venus dans deux cars pour visiter et soutenir les prisonnières en lutte. (suite…)