Étiquette : peine de mort

  • « On meurt, nous détenu·e·s isolé·e·s, de mort lente, et parfois même brutale, dans les QI, sachez-le, et insurgez-vous »

    « On meurt, nous détenu·e·s isolé·e·s, de mort lente, et parfois même brutale, dans les QI, sachez-le, et insurgez-vous »

    Lettre de l’Infâme sur la soit-disant abolition de la peine de mort et les quartiers d’isolement, publié dans notre dernier bouquin « La Peine de mort n’a jamais été abolie ».

    Quartier d’isolement de Valence,
    14 juin 2021

    J’ai pris à la base 8 ans de prison… À la base ! Mais l’AP et ses bourreaux ont fait leur office ! Très rapidement, l’AP m’a envoyé dans ces cimetières à ciel ouvert que l’on appelle isolements ! Ces lieux où les viles canailles, tout comme les voyous certifiés bonhommes, perdent peu à peu la tête, la santé et trop souvent même la vie par des suicides inexpliqués, que j’estime être des assassinats ! Ce, tout simplement, pour avoir refusé de se faire avaler par une machine bien huilée que l’on nomme administration pénitentiaire !
    Alors, comment pouvoir espérer s’en sortir, avec une vraie volonté sincère pour se « ranger des voitures », quand on est envoyés dans ces bas-fonds de la prison que sont les QI ? Surtout quand on vit et subit l’inacceptable ?
    Qu’est-ce que l’inacceptable, me demanderez-vous ? L’inacceptable, c’est quand tu subis de la part de tes bourreaux des tentatives d’assassinats, car ils ont essayé par trois fois de me tuer véritablement.
    Par trois fois, ils n’y sont pas parvenus, mais j’y ai « laissé des plumes » : AVC, paralysie, membres cassés, etc. Ou encore, quand ces mêmes bourreaux te privent des choses basiques, comme le droit d’écrire vers l’extérieur, de lire, d’être soigné par un médecin. Ou encore te priver d’eau froide quand il y a la canicule, te priver de tes repas, arracher le peu de choses qui te connectent avec l’extérieur et/ou ta vie passée et/ou future, comme les courriers de tes proches, les photos de tes frères et sœurs, etc. Ou encore porter plainte contre toi, pour rallonger ta peine, et comme beaucoup sont des mange-pierres, demander des milliers d’euros de dommages et intérêts quand des mecs comme moi, à force de se faire rabaisser, insulter, frapper, etc., on décide de dire stop, de se rebeller et de se dire : moi, je tends pas l’autre joue !
    Mais tout ça a un prix ! Le prix de la honte ! Le prix que j’ai payé de ces années d’isolement. Financièrement, bien trop… une somme à 6 chiffres, et ce uniquement pour des surveillants ou des détenus-prévôts, car dans mon affaire d’assises, je n’ai pas de dommages et intérêts à payer aux victimes !

    Mais, bien plus que le côté financier, le prix de la honte, c’est celui de ma vie à moi ! Ma vie, en tant qu’homme, en tant qu’être humain !

    À cause de ces gens, de ce contexte mortifère de l’isolement strict, sécuritaire et sécurisé, du fait aussi qu’il n’y a aucun outil pour la réinsertion dans les QI où tu es malmené H24, au lieu d’avoir à effectuer 8 ans, j’en ai 30 sur papier à faire ! 30 ans ! Et, sur ces 30 ans, je ne sais pas combien j’en aurai fait au QI.
    Ces répercussions sont souvent des privations sensorielles d’un autre temps, abjectes, des pressions psychologiques terribles et constantes, et très souvent physiques-psychologiques telles que te mettre de longs moments tout nu au cachot ! Tu perds ainsi, dans cette configuration-là, en étant dépouillé de tes vêtements, ce qui fait en partie de toi un être humain civilisé, et tu te sens avili, d’une façon qu’il me serait impossible de vous décrire tellement je n’ai pas les mots pour exprimer ma peine, ma haine et mon dégoût.

    Imaginez, qu’à ma place, ce soit vous, vous qui lisez ces lignes, qui subissiez une telle chose !

    Imaginez, 8-10 personnes, parce qu’ils sont 8-10, alors physiquement plus fortes que vous, qui vous dépouillent manu militari dans une violence inouïe de vos vêtements, de tous vos vêtements, et vous laissent ainsi, des jours entiers, dans une cellule de cachot ! Quels sentiments alors ressentiriez-vous, surtout sachant que, même si ça s’est passé réellement, vous n’avez aucun moyen de vous faire justice légalement, pour faire condamner ces gens qui agissent telles des petites frappes de bas-étage ?!
    Et que ressentirez-vous si à un moment tout est fait pour vous priver, des années durant, de vos proches, donc, par effet boule de neige, de visites, et par ce même effet boule de neige, de courriers, et de ce fait aussi, de soutien tant financier que vestimentaire, entre autres choses ?

    Que dire aussi, si à ma place, ce soit vous qu’on prenait au saut du lit pour vous envoyer en psychiatrie, même si vous n’avez pas de problèmes de ce côté-ci, à vous qu’on piquait le cul avec des produits dont les noms bizarres ne vous diront probablement rien, mais qui auraient pour effets de vous faire oublier même le visage de vos proches, que vous n’ayez même pas conscience d’être en vie, à un point tel que vous pissez et chiez sur vous comme si c’était chose normale, et vous n’avez alors même pas l’envie, et encore moins le cerveau en vie, pour vous dire « il faut que je me nettoie » ?
    Que dire encore, si c’était à vous, madame, monsieur – si vous avez la force de vous relever et de vous remettre de tout cela – qu’on ne donne aucun « outil » pour envisager une réinsertion ? Sans de tels « outils » en QI, comment faire pour avoir un jour une perm’ ? Une condi ? Comment ne pas sombrer ?

    Surtout, sachez-le bien : au QI, toute volonté d’alerter sur de telles choses est quasi infaisable quand on n’a aucun soutien. Que ressentiriez-vous, si c’était à vous que de telles choses arrivaient ?


    Je ne vous le souhaite pas, mais gardez en tête que, ça comme le dit la formule pour la prévention sur le SIDA, la prison (tout comme le SIDA), ça n’arrive pas qu’aux autres ! Tous et toutes un jour vous pouvez devoir y faire face.
    Il faut que tout cela bouge ! Et pas demain, pas dans un mois, pas dans un an ! Mais tout de suite ! Mais, ça va faire quarante ans le 9 octobre 2021 que la peine de mort a été soi-disant abolie ! Quelle blague amère ! En toute honnêteté, elle n’a jamais été abolie ! Elle a juste pris d’autres formes, d’autres noms ! Une forme dans sa plus dure réalité : « la torture blanche », silencieuse. Deux principaux noms : quartiers d’isolement, et quartiers disciplinaires, pour leurs formes les plus dures, et les plus violentes ! On meurt, nous détenu·e·s isolé·e·s, de mort lente, et parfois même brutale, dans les QI, sachez-le, et SVP insurgez-vous en, levez-vous, poing tendu, pour dire stop ! Je veux pas faire dans la pleurnicherie, ni dans le mélo, mais sachez que tout ce que j’ai écrit ici, je l’ai subi de plein fouet, personnellement !

    C’est une réalité. Je suis tombé en prison en 2000, j’avais alors 17 ans 1⁄2 ! J’aurais dû en sortir, max – si j’avais fait ma peine « plein pot » sans RPS ni rien – en 2008 ! On est en 2021, et je suis encore dedans ! Et ma date de libération actuelle est 2030 ! Faute à qui ? À moi ? Non ! Comment une telle chose a-t-elle pu se produire ? Faute à mes geôliers et aux prévôts ! Mes plus belles années parties en fumée à cause de gens mauvais ! Je reprendrais les mots d’un grand monsieur que je ne connais pas personnellement, mais qui, pour moi, est une véritable source de courage au vu de son parcours carcéral et de son refus de se laisser broyer par ce système carcéral et judiciaire, tout comme répressif, qui n’est autre que monsieur Laurent Jacqua qui, un jour de mars 2006 a écrit ceci, retenez-bien : « Sachez, pour votre gouverne, que sur un arrêt de jugement, on trouve la mention suivante : « Au nom du peuple français ». C’est donc en votre nom que sont appliquées toutes ces détentions « spéciales ». C’est aussi en votre nom que les prisonniers subissent la torture blanche dans tous les quartiers d’isolement de France ! Maintenant que vous le savez, l’acceptez-vous ? »
    À cela, je rajouterais humblement : et si c’était vous qui subissiez de telles choses, l’accepteriez-vous ? Hein ?!
    Quoi qu’il en soit, moi, bien qu’ayant subi l’indicible, je suis encore là sur le front ! Et fais et ferai toujours face et front, la tête haute, à mes bourreaux !
    De manière pacifique en 1er lieu et, s’il faut protéger ma vie, par tout moyen légal et/ou illégal, afin de survivre et de ne pas mourir de leurs mains !
    Pour terminer, bien que j’ai perdu bien des gens de ma famille – car la prison a détruit mes liens familiaux –, bien que j’ai physiquement, en 21 ans de cabane, sacrément morflé, que tout le monde sache que je suis encore bel et bien présent, encore debout, et ne laisserai jamais, ô non jamais, rien ni personne me tuer, me rabaisser au rang de « chose », ni faire de moi une marionnette de l’AP !
    Y a pas d’arrangements, et y en aura jamais ! Courage à vous toutes les lionnes incarcérées, les loups incarcérés, les p’tits gremlins incarcérés, et à toutes celles et ceux enfermés partout ailleurs où on enferme en France – genre CRA et compagnie – qui ne se laissent pas marcher sur la tête par ce système meurtrier et assassin, destructeur et déshumanisant. Force, courage et détermination à vous toutes et tous !
    Je suis rien ni personne ! Car, en prison, on est tous et toutes des détenu·e·s anonymes parmi les anonymes.


    Au fait… moi c’est l’Infâme, juste pour info, pour celles et ceux qui me connaissent ! Un anonyme parmi tant d’autres. Et je veux survivre à la prison, pour vivre enfin, en toute liberté… un jour.

    L’infâme

    Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.

    Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.

    Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.

    Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s !

  • « La guillotine a été retirée mais les morts continuent à affluer sans que personne ne se pose de questions !!! »

    « La guillotine a été retirée mais les morts continuent à affluer sans que personne ne se pose de questions !!! »

    Mickaël, qui nous écrit régulièrement, réagit ici à notre dernier livre « La Peine de mort n’a jamais été abolie ».

    La peine de mort ? Pour moi, elle n’a jamais été abolie, même si on ne coupe plus de têtes.
    Aujourd’hui l’AP tue à petit feu les détenus en les brisant psychologiquement, ou pire, en faisant passer des décès pour des suicides qui n’en sont pas… La guillotine a été retirée mais les morts continuent à affluer sans que personne ne se pose de questions !!!


    Pour ma part, l’AP a déjà essayé de me suicider au mitard en 2014, c’est mes voisins de cellule qui m’ont sauvé en hurlant quand ils ont tous entendu le bordel dans ma cellule. Car Dieu merci je sais me défendre. Et ce jour-là, je m’attendais à un truc de l’AP, mais pas aussi violent…


    Alors oui, on ne coupe plus de têtes ! Mais on pend les détenu(e)s, c’est une réalité, et ce n’est pas prêt de changer… En même temps, avec ce que l’on nous fait subir, la guillotine serait plus humaine, c’est mon avis d’expérience perso qui parle…
    Après, il n’y a pas que la mort physique qui existe en prison. Il y a la mort psychologique, de l’âme. Perso, psychologiquement, je suis déjà un peu mort, et encore une fois je remercie L’Envolée : ils m’ont empêché de mourir pour de bon !!!


    Enfermer des personnes plusieurs décennies, c’est pire que de se faire trancher la tête.

    Au bout d’un certain temps, l’enfermement ne sert à rien, si ce n’est à attiser la haine et pousser les gens à l’extrême.

    Et il y a ceux qui se suicident vraiment. La prison est inhumaine et sans pitié.

    On entend partout que l’on est bien loti en prison, mais ceux qui ne connaissent pas la prison, je les invite à venir passer trois mois entre ces murs et ses mains de tortionnaires, je vous mets ma main à couper que certains se suicideraient dès les trente premiers jours…

    Alors NON !! La peine de mort n’a jamais été abolie…

    Force, honneur et courage à toutes et tous les prisonniers de France et leurs familles.


    Mickaël Gilgenmann alias Kémi

  • « Cette peine de mort commuée en perpet’, c’est la destruction de l’individu »

    « Cette peine de mort commuée en perpet’, c’est la destruction de l’individu »

    lettre de Y., septembre 2021, Fresnes

    Y. avec qui nous sommes en contact depuis longtemps, a récemment été transféré en Ile de France d’où il capte l’émission radio du vendredi soir. Il revient sur la dernière émission et poursuit ainsi la discussion que nous recommençons chaque semaine avec les prisonniers et les prisonnières. De tels retours nous font forcément plaisir.

    Il y parle aussi de la soi-disante abolition de la peine de mort dont l’État français s’apprête à célébrer les quarante ans. Il dénonce les conditions de détention – le mitard, les privations, les exactions des matons – qui s’apparentent à « une mort lente et silencieuse ».

    « Coucou,

    Merci pour le coucou à la radio, j’étais content et ça fait super plaisir. J’ai écouté l’émission dans son intégralité. J’ai été très ému et certains témoignages m’ont bouleversé.

    L’affaire de Boris qui est à l’hôpital, son feu de cellule est la conséquence directe de l’administration pénitentiaire : quand tu es désespéré ou tu protestes, tu peux aller dans les extrêmes. Souvent nous sommes poussés à la faute.

    À la Maison d’Arrêt, j’ai failli en arriver là lors de ma mise à l’isolement pour accéder à l’UCSA (unité médicale en détention), là bas ils s’en foutent, ils te poussent même, c’est grave et dramatique. J’espère qu’il s’en sortira.

    J’ai écouté attentivement le témoignage téléphonique,je sais plus son nom, Sylvie je crois, elle est vraie et décrit parfaitement la condition de la plupart d’entre nous. Le plus compliqué pour nous, c’est de faire sortir l’info. Trop de souffrances dans nos prisons françaises, nous devrions prendre exemple sur certains de nos voisins.

    19 condamnations à la cour européenne des droits de l’homme, ce n’est pas rien et notre gouvernement ne réagit pas. Si, en construisant de nouvelles prisons! C’est tellement rentable, la prison est lucrative, tout le monde dit « ils coûtent tant etc. » mais jamais tu ne verras combien rapporte un détenu : travail à 2 euros brut / heure, TV, frigo, cantine, téléphone …. Nous sommes asservis, nous marchons en coupe réglée, l’un derrière l’autre, un aire de bagne remis au goût du jour par une mort lente et silencieuse !

    J’ai une phrase en tête de Neil Young, « il vaut mieux brûler franchement que mourir à petit feu ». Cette peine de mort commuée en perpet’, c’est la destruction de l’individu, ces peines n’ont aucun sens. Dois t on s’en féliciter de cette abolition ? Bien non, c’est les peines entières qu’il faut revoir, c’est de la souffrance 24/24 sans répit, les jours s’assemblent et se ressemblent, certains deviennent l’ombre d’eux mêmes, d’autres basculent dans la folie et beaucoup se suicident (1 tous les 3 jours). Je trouve cette situation alarmante. Un jour tout va prendre feu.

    Et maintenant ils sont équipés de flashball, les mutilations et bavures vont se multiplier dans les prochaines années.

    Il faut se battre pour nos droits, le respect et la dignité.

    Je prendrai le bouquin dès mon arrivée en CD car il doit être une mine d’information et de témoignages poignants. Elle décrit bien les parloirs, nos familles maltraitées. À la Maison d’Arrêt, avant le parloir, j’attends 20 minutes et après le parloir 25 minutes (45 minutes au total pour 45 minutes de parloir). Plus les fouilles à nu intégrales dont j’ai fait l’objet. En 5 ans et demi j’ai été le plus fouillé de la Maison d’Arrêt. Plus les fouilles de cellule avec des prétextes fallacieux, seulement parce que je leur tiens tête et je suis un minimum instruit et que je me bats contre leur système du tout sécuritaire ou l’humain est complètement annihilé.

    Le témoignage du CRA … whaaaa … c’est atroce ce qu’ils vivent. La société cache bien la vérité aux gens et après du vois la grosse Le Pen qui les fustigent, leur met tout sur le dos. Je sais pas de quoi ils profitent ces gens. Leurs conditions sont terribles et indignes de la France, « le pays des droits de l’homme ».

    Je passe bientôt au TGI pour un surveillant qui se pose en victime et le mitard où j’ai été torturé, menacé, sans soin, sans chauffage, à poil, j’ai du boire l’eau des chiottes pour pas clamser… Il n’a qu’un jour d’ITT, de plus ils ont merdé grave avec moi, ils ont trafiqué leur compte rendu d’incident, des connivences dans lesquelles cette maison d’arrêt excelle et qui perdurent. Je ne lâche rien. Je vais me battre avec mon avocate. Je compte sur votre soutien les potos, j’ai la FO pénitentiaire sur le dos, je les appelle les caliméros de la maison d’arrêt, ils font ce qu’ils veulent et le mensonge est leur crédo. C’est toujours eux les victimes,c’est dingue, bref, je ne lâche rien et j’irai jusqu’au bout.

    Je capte nikel la station. Mais en Division 2 à Fresnes, je me crois au 19ème siècle mais bon, je gère, j’ai le moral. Ils m’ont enfin mis la lumière en cellule, 5 jours dans une semi obscurité, ce n’est pas facile.

    Les parloirs en sous sol laisse tomber, c’est de la folie, rien d’agréable. »

  • Tournée de présentation de notre livre « La peine de mort n’a jamais été abolie »

    Tournée de présentation de notre livre « La peine de mort n’a jamais été abolie »

    Nous entamons une tournée de présentation de notre livre qui vient de paraître chez nos camarades des Éditions du bout de la ville. Voici les premières dates annoncées pour septembre – octobre 2021. N’hésitez pas à nous contacter à contact@lenvolee.net pour nous inviter à venir dans votre région. On ne doit pas laisser l’État se gargariser de l’abolition de la peine de mort quand tant de personnes meurent chaque année en prison, à petit feu ou violemment. Il nous faut faire entendre les voix des prisonniers, des prisonnières et des proches de personnes mortes dans les mains de la police ou des surveillants.

  • Nous serons le week-end des 2 et 3 octobre à Rennes, dans le cadre de « Qui terrorise qui ?, 20 jours contre les violences d’État » :
  • Le samedi 2 octobre, rassemblement et discussion avec L’Envolée et le Collectif Anti-Répression Grenoble. Sur les violences du système pénal : la situation actuelle des prisons et des CRA, la réforme Ducont-Moretti, l’association de malfaiteurs, etc…
    A partir de 14 h, parc du Berry, sous la halle couverte Villejean, goûter prix libre.

    Le dimanche 3 octobre, présentation du livre « La peine de mort n’a jamais été abolie » et discussion : « Quelles luttes anti carcérales aujourd’hui ? Comment se défendre contre le QI et le mitard ? »
    Rendez-vous à 11 h aux Ombres Électriques, 10 rue des Trente. Repas végétarien / végan à prix libre.

  • Nous serons le jeudi 7 octobre au bar Le Saint-Sauveur pour une discussion publique sur la mascarade de l’abolition. Rendez-vous à 19 h au 11, rue des Panoyaux dans le vingtième arrondissement de Paris.
  • Nous serons le vendredi 8 octobre à la librairie El Ghorba mon amour accompagné.e.s de Fatou Dieng du comité Vérité et Justice pour Lamine Dieng, du collectif Vies Volées et du Réseau d’Entraide Vérité et Justice. Nous présenterons le livre et animerons une discussion sur les violences policières et pénitentiaires.
  • Rendez-vous à 19 h au 148-152, boulevard des Provinces françaises à Nanterre.

  • Nous serons le samedi 9 octobre à la librairie Publico pour une présentation du livre.
  • Rendez-vous 16 h 30 au 145, rue Amelot, dans le onzième arrondissement de Paris.

  • Le dimanche 10 octobre, rendez-vous à 14 h à La Parole Errante, au 9, rue François Debergue à Montreuil. Nous participerons à une discussion publique avec le Réseau d’Entraide Vérité et Justice sur le thème : « La peine de mort n’a jamais été abolie. »
  • Montreuil, le weekend des 9 & 10 octobre : 17 octobre 1961 – 17 octobre 2021. Pour toutes les victimes des crimes d’état (lien).
    Marche pour Ibrahima Bah samedi 9 à Sarcelles (13h).

    Merci aux librairies, bars et groupes qui nous ont invité.e.s. Nous espérons vous voir nombreux et nombreuses. Nous vous rappelons que le livre est gratuit pour toutes les personnes enfermées, vous pourrez nous communiquer directement les coordonnées de vos proches pour qu’ils le reçoivent.

  • [Visuels à imprimer] 40 ans que la peine de mort… existe encore !

    [Visuels à imprimer] 40 ans que la peine de mort… existe encore !

    Ces 13 visuels ont été conçus pour la sortie de notre livre « La Peine De Mort N’a Jamais Été Abolie » paru aux Éditions du bout de la Ville. Une manière parmi d’autres, que nous souhaitons nombreuses, de rappeler que le 9 octobre 2021, ça fera 40 ans que la peine de mort existe encore (c’est la guillotine qui a été abolie !). Ce sont les prisonniers et les prisonnières qui le disent, et ce sont hélas les mieux placé.e.s pour le savoir.

    Au moment où l’État français se gargarise de cette « grande victoire humaniste », il s’agit pour nous de troubler un peu la fête en exposant au grand jour la mascarade de la prétendue abolition. Nous aimerions que fleurissent dans les rues ces dits et écrits de prison, tous extraits du livre. Nous vous invitons donc à imprimer, afficher, faire passer ces paroles des premiers et premières concerné.e.s… Faites tourner sans modération, dans tous les formats possibles !

    Campagne d’affichage « La peine de mort n’a jamais été abolie »

    Vous trouverez dans ce dossier tous les visuels, prêts pour une impression A3, au format PDF : AFFICHES
    Si urgent, ou si vous aimeriez des stickers, contactez-nous à contact@lenvolee.net

  • 40 ans de peine de mort – Passe sanitaire au placard – Comparutions immédiates

    40 ans de peine de mort – Passe sanitaire au placard – Comparutions immédiates

    Émission de L’Envolée du vendredi 24 septembre 2021
    • Lettre de Mickael depuis le quartier d’isolement de « Santa Muerte »
    • La France une nouvelle et énième fois « épinglée » pour ses conditions de détention
    • Les conclusions du « Beauveau de la sécurité » : toujours plus d’effectifs et de fric pour les flics, des procédures accélérées, des amendes forfaitaires à foison
    • Le passe sanitaire et l’obligation vaccinale au placard ?
    • Un nouveau quartier « déradicalisation » dans une prison pour femmes
    • Retour sur la prétendue abolition de la peine de mort, au moment oùUn nouveau quartier « déradicalisation » dans une prison pour femmes
    • Retour sur la prétendue abolition de la peine de mort, au moment où mondes médiatique et politique célèbrent Badinter le « héros » : que s’est-il vraiment joué en septembre-octobre 1981 ?
    • Nouvelle rubrique mensuelle : « La Sellette », récits et analyses de comparutions immédiates. Merci aux camarades, visitez leur blog !
    • Saluts, big up et dédicaces

    Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.

    Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.

    Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.

    Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s !

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons de toute sorte. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.
    Direct chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le lundi soir à 23h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !

    Pour nous joindre : 07.52.40.22.48 (WhatsApp, Telegram, Signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui frappe le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Contactez-nous !
    PS : Règlement intérieur type, article 19, annexe de l’article R57-6-18 du Code de Procédure Pénale « Les décisions administratives refusant à une personne prisonnière de commander une revue ou de la détenir peuvent faire l’objet d’un recours administratif. »


    Communiqué du collectif clandestin de la centrale d’Arles, octobre 2001

    « Comme toujours, la parole n’a pas été accordée aux principaux intéressés, à ceux et celles pour qui le quotidien est l’infamie carcérale, c’est à dire les détenus eux-mêmes !
    La parole ne nous est pas donnée. Jamais . C’est pourquoi nous avons décidé de la prendre, ici et maintenant.
    C’est particulièrement au nom des détenus « longues peines » que nous nous exprimons, nous, les laissés pour compte, ceux pour qui l’horizon n’est que désespoir et haine.
    Nous sommes là, face à vous, pour exiger que nous soient appliquées des mesures justes, équitables, qui nous permettent de croire que nous n’avons pas été condamnés à la mort lente, à des peines qui ne sont qu’un substitut à la peine de mort. »

  • Le livre « La peine de mort n’a jamais été abolie » est disponible !

    Le livre « La peine de mort n’a jamais été abolie » est disponible !

    L’État français aurait aboli la peine de mort le 9 octobre 1981. En réalité, la guillotine a été remplacée par des peines infinies qui tuent à petit feu. Des dizaines de personnes meurent chaque année derrière les murs. Violence des surveillants, manque de soin, désespoir…
    Depuis 40 ans, des prisonniers prennent la parole et dénoncent la mascarade de l’abolition : « Nous, prisonniers qui vivons dans le ventre de la bête carcérale, nous adressons cette supplique à ceux qui, réunis, fêterons l’anniversaire. Les prisons actuelles sont des mouroirs… »
    Joyeux anniversaire ?

    Nous sommes fier.e.s de vous annoncer que le nouveau livre de l’équipe de L’Envolée a paru chez Les éditions du bout de la ville. Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir pour le quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort. Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.
    Le livre est disponible dans toutes les bonnes librairies, et sur la boutique de la maison d’édition. Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches.

    Voici les différentes entrées de chapitres qui composent le livre, sinistre aperçu des modalités par lesquelles l’État continue de supprimer les indésirables :

  • Lettre de l’Infâme – Délibéré du « procès des révoltes de Beaumont »

    Lettre de l’Infâme – Délibéré du « procès des révoltes de Beaumont »

    Émission de L’Envolée du vendredi 9 juillet 2021
    • Lecture et discussion autour d’une longue lettre de l’Infame
    • Appel depuis le tribunal de Pontoise et discussion sur le délibéré du procès des révoltes de Beaumont-sur-Oise qui ont suivi la mort d’Adama Traoré

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons de toute sorte. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.
    Direct chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, jeudi à 17h30 à Toulouse sur Canal Sud 92.2,et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui frappe le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Contactez-nous !

    Pour nous joindre : 07.52.40.22.48 (WhatsApp, Telegram, Signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    PS : « Les décisions administratives refusant à une personne prisonnière de commander une revue ou de la détenir peuvent faire l’objet d’un recours administratif. » – Règlement intérieur type, article 19, annexe de l’article R57-6-18 du Code de Procédure Pénale

  • Lettres sur la supposée abolition de la peine de mort – Lutte des proches de Jimony, mort à Meaux-Chauconin le 2 février

    Lettres sur la supposée abolition de la peine de mort – Lutte des proches de Jimony, mort à Meaux-Chauconin le 2 février

    Émission de l’Envolée du vendredi 14 Mai 2021
    • Encore une semaine bien pourrie : Super Dupond et le PC annoncent vouloir pouvoir coller jusqu’à 30 ans de sûreté pour les attaques contre les forces de l’ordre.
    • 40 ans après, la peine de mort n’est toujours pas abolie : tous les 3 jours en moyenne, on meurt en prison, que ce soit par suicide, par manque de soin, ou entre les mains des matons.
      Une lettre de Youssef, de la Maison d’Arrêt d’Angoulême, qui répond au ministre des tribunaux et des prisons sur ses annonces et réformes. et une lettre de Francis Dorffer qui revient sur son parcours en prison et les condamnations qui s’empilent à l’intérieur. La prison, et en particulier les quartiers d’isolement où il a passé 13 ans, enterrent vivant·e et ne laisse aucune chance.
    • Des membres de la famille de Jimony Rousseau Sissoko sont venus nous raconter la lutte qu’ils mènent depuis sa mort à la prison de Meaux-Chauconin le 2 février 2021. Des témoignages de matons et de prisonniers confirment qu’il a bien été tué par des surveillants. Elles reviennent sur les circonstances de sa mort, le traitement inhumain de Jimony par l’AP jusqu’à son dernier souffle, et le combat nécessaire pour demander justice et faire connaître la vérité. Vous pouvez les suivre sur leur page facebook et sur leur page instagram « Justice pour Jimony ».
    • Agenda : RDV le 30 mai à Lyon, Paris, Perpignan, Saint Étienne, etc., contre les violences pénitentiaires et pour demander la fermeture des quartiers disciplinaires et des quartiers d’isolement // le 15 mai à Argenteuil marche en hommage à Sabri tué par la police // le 15 mai à Paris rassemblement en soutien avec le peuple palestinien
    Musiques :
    Can’t breath either par Ocean Wisdom
    Cosmosis par Tony Allen, Ben Okri, et Skepta
    Les chants de Maldoror par Swift Guad, Al’Tarba, Senza et Vîrus
    Infrarouge par Frenetik

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons de toute sorte. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

    Pour nous joindre : 07.52.40.22.48 (WhatsApp, Telegram, Signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    Direct chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, jeudi à 17h30 à Toulouse sur Canal Sud 92.2,et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça.
    La censure qui frappe le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Contactez-nous !

  • "Mis à mort"

    Paru dans le N°2 de l'Envolée, octobre 2001

    Il est l’arpenteur du temps sans substance.
    Emmuré dans son passé;
    Immobile le royaume de l’absence en sourit ;
    Infatigable compagnon d’un voyage,
    Où l’horizon souvenir tend à s’évanouir;
    Vapeurs nauséabondes d’une petite mort.
    Perpétuel chemin d’inexistence macabre
    De son être ne laissera qu’une silhouette d’acier qu’on ne plie;
    Le briser : un espoir de bourreaux parés d’hermine
    Trop lâches pour le sauver.
    Nul rachat, une vie arrachée aux sens.
    Laisser l’arpenteur échapper à cette torpeur,
    Terrible tumeur de son existence qui tue son essence.

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    Toi, fossoyeur, vois le perpétuel arpenteur.

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