Émission de l’Envolée du vendredi 1er décembre 2023
Une lettre de Kémi, prisonnier longue-peine actuellement enferméà la centrale d’Arles, qui souhaite de joyeuses fêtes à tous et toutes ! On en profite pour revenir sur les quartiers d’isolement qu’il n’a que trop connus.
Une lettre de Claudio, extradé en France après avoir purgé une peine de vingt-cinq piges en Espagne, qui ne devait passer que quelques semaines dans les geôles françaises mais qui est pris en otage par l’administration depuis 2021. Long retour sur les remises de peine supplémentaire, une des nombreuses carottes de l’AP.
Notre inénarrable ministre des tribunaux et des prisons a été relaxé dans le cadre d’une affaire de trafic d’influence, dans laquelle lui était reproché d’avoir profité de sa fonction pour mettre la pression à des juges qui l’ont emmerdé quand il était avocat. Petit point sur la « Cour de justice de la République », tribunal spécial pour les ministres, composé d’élus et de magistrats pro.
On revient longuement sur la situation des prisonniers et prisonnières palestinien·ne·s et sur la manière dont la prison et la rétention administrative, sous des motifs purement arbitraires, sont un mode fondamental de gestion coloniale par la puissance occupante. Pour en apprendre plus, lire le précieux ouvrage « Des Hommes entre les murs, comment la prison façonne la vie des Palestiniens » de Assia Zaino.
Musique : Adekunle Gold x Davido – High / Magic drum orchestra feat. Bunty – Originial Nuttah / Rola Azar – هي هي يا فلسطين
L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières.
L’Envolée est une émission radio pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. C’est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.
On manque parfois de forces pour faire tourner l'émission comme on le voudrait en ce moment : que vous soyez prisonnier·e·s, proches, ou révolté·e·s contre l'enfermement et l'AP, n'hésitez pas à nous contacter & à passer le mot !
Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne ! Rediffusions sur MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le jeudi soir à 20h30, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h, Radio FM 43 dimanche à 12h en Haute-Loire, 105.7 FM au Chambon-sur-Lignon, 102 FM à Yssingeaux et 100.3 FM au Puy-en-Velay, sur Radios libres en Périgord,en Dordogne,102.3 FM à Coulounieix-Chamiers jeudi à 20h, sur Radio Alto 94.8 FM sur le massif des Bauges jeudi à 21h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h) !Dispo sur toutes les plateformes de podcast.
Pour nous joindre : 07.53.10.31.95(appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris
Émission de l’Envolée du vendredi 24 novembre 2023
Une très longue lettre de l’Infâme, un vieux correspondant de l’Envolée, prisonnier longue peine qui multiplie les peines internes pour ses révoltes et a déjà passé 23 ans derrière les barreaux dont beaucoup d’année à l’isolement. Il raconte les misères que lui font subir le personnel de la centrale de Valence et l’administration pénitentiaire plus largement.
Une lettre de Francis, « la surreprésentation de l’État », où il parle de la gestion sécuritaire des classes populaires par l’État, au dedans comme au dehors. En taule, il raconte notamment la banalisation de la gestion menottée des prisonniers dans les quartiers d’isolement (QI).
On discute avec des membres d’À bas les CRA de la situation dans les centres de rétention administrative (CRA) du Mesnil Amelot, à côté de l’aéroport de Roissy et de Vincennes.Au Mesnil, les cabines qui permettent aux prisonniers de communiquer avec l’extérieur ont longtemps été hors service.
Appel d’un prisonnier du CRA de Vincennes pour dénoncer les conditions d’enfermement : « on dirait une peine de prison ». A Vincennes, une personne est décédée fin août à l’hôpital alors qu’elle était enfermée au CRA (on en parlait dans cette émission). Et il y a deux semaines, 9 personnes ont réussi à se faire la belle. Deux ont été rattrapées, mais les autres courent encore et on leur souhaite une bonnecavale !
Y a plein d’infos sur les luttes des prisonniers et prisonnière dans les centres de rétention sur le blog d’A bas les CRA. On y trouve aussi les numéros des cabines des CRA (dont celles du Mesnil qui remarchent), qu’on peut appeler pour soutenir les personnes enfermées.
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Le QI (quartier d’isolement) et le mitard sont les parties de la prison les plus propices aux violences pénitentiaires. Francis Dorffer explique comment les QI deviennent de plus en plus invivables, au rythme de la diffusion progressive des nouvelles logiques sécuritaires. Beaucoup de morts en prison ont lieu à l’isolement ou au mitard, comme le dit Kémi dans une lettre écrite le 29 mai 2022 à l’occasion de la journée nationale contre les violences pénitentiaires. Anonyme, une quatrième lettre revient sur le caractère systémique des violences contre les prisonnier·e·s, spécialement au QI.
« À chaque transfert, je recommence le circuit de la mort à zéro »
Lettre de Francis Dorffer
Nous avons publié au début de l’année une lettre ouverte de Francis écrite en décembre 2021 depuis Saint-Maur. Transféré à Arles, il continue à y subir la gestion toujours plus sécuritaire des QI. Cette première lettre a été lue à l’antenne le 18 mars 2022.
Maison centrale d’Arles, quartier d’isolement,
Le 15 février 2022
Aujourd’hui en prison, on n’y fait plus attention, mais la sécurité prend une place de plus en plus énorme et déshumanise tout. Depuis un certain temps, au nom de la sécurité, on a laissé tomber toute forme de sympathie ou même d’humanité. Depuis bientôt trois ans, je vis à l’isolement enfermé 24 heures par jour. C’est par une trappe dans la porte que je dois passer mes mains pour être menotté dans le dos, par des casqués équipés de boucliers, pour sortir de cellule. Comment me sentir bien ? Comment résister et ne pas tomber dans la haine, dans la violence ? Je résiste sans dire un mot. Malgré les années qui sont passées, à chaque transfert, je recommence le circuit de la mort à zéro.
Exemple : ici, on m’a mis dans une cellule dite « de force », où la fenêtre ne s’ouvre presque pas, les toilettes et le lavabo sont dans du béton, il n’y a aucun meuble à part une table en ferraille attachée au sol. Et le pire, je suis menotté à chaque sortie de cellule par des surveillants qui me tiennent par chaque bras. Imaginez un rendez-vous ! La personne vous voit arriver avec cinq surveillants équipés comme des robots ! Super, les entretiens menottés dans le dos. Au dentiste les menottes me rongent la peau car je suis assis dessus, et je me casse les poignets. Je pense que les directions qui prennent ce genre de mesures contre moi ne se rendent même plus compte qu’ils participent à un acharnement et cela commence à me ronger.
Je vis en détention depuis vingt-deux ans. J’ai passé plus de temps en prison qu’à l’extérieur, j’ai été condamné à une peine qui est la plus longue infligée en France. En tout, quatre-vingt-six années de détention ont été prononcées contre moi et j’ai encore un jugement en attente. Pour ceux qui ont du mal à y croire, qu’ils contactent mes avocats ou qu’ils regardent sur le net.
Quand j’entends que la France est un pays fondateur des droits de l’homme, ça me dégoûte. Et mes droits, ils sont où ? Ah, je suis un taulard, donc je peux m’asseoir dessus ? Les gens pensent : « il est en prison, il l’a bien mérité », mais non ! J’ai pas mérité d’être condamné à autant. J’ai pas versé une seule goutte de sang. Dans mes prises d’otages, je n’ai pas frappé une seule fois un otage ! Pourtant on m’a condamné comme si j’avais tué cent fois, et c’est ma quinzième année de détention au QI, et actuellement j’en suis à la troisième d’un trait. Menotté et baluchonné chaque année, car à chaque fois on me dit : « reste tranquille et on va enlever les menottes », arrivé quelques mois on me met les menottes devant, puis paf on me transfère ailleurs et arrivé dans une nouvelle prison on me dit :
"On te connaît pas, donc on repart sur le menottage dans le dos, si tu reste tranquille on verra pour te les mettre devant !"
Que la France arrête de faire semblant d’être un pays humain et surtout qui respecte les droits de l’homme. Ça fait 22 ans que je suis en prison et chaque jour on m’attache comme un chien ! C’est ça, se réinsérer, les gens ! En les attachant dans le dos ! En les éloignant de leurs familles, en les laissant des années au QI, en les laissant sans rien. Bref, ce que je sais, c’est que c’est pas comme ça qu’ils vont me casser !
Force et courage à tous, soyez forts, et si besoin écrivez-moi, je répondrai.
Francis Dorffer
En direct des abattoirs français
Lettre de Francis Dorffer
Nous avons publié au début de l’année une lettre ouverte de Francis écrite en décembre 2021 depuis Saint-Maur. Transféré à Arles, il continue à y subir la gestion toujours plus sécuritaire des QI. Cette seconde lettre a été lue à l’antenne le 18 mars 2022.
Maison centrale d’Arles, quartier d’isolement,
Le 20 février 2022
Aujourd’hui, la prison a pris un tournant ultra-sécuritaire. C’est de plus en plus inquiétant : en 2022 le budget pénitentiaire a voté 145 millions d’euros rien que pour le volet sécuritaire ! Quand le budget pour les alternatives à la prison s’élèvent à 300000 euros ! Ou la prévention de la récidive : 90 millions ! C’est hallucinant. À ces deux catégories, on n’arrive même pas au budget alloué pour la sécurité. Alors que les deux sont essentiels. Sur le terrain, la hausse de l’hyper-sécuritaire se fait ressentir chaque jour un peu plus.
Quand on se penche un peu sur les quartiers d’isolement… Pour être concret : il y a quinze ans, j’étais en QI dans des maisons d’arrêt. Il n’y avait pas de système de trappes aux portes. Aujourd’hui, 90% des QI sont munis au moins partiellement de ces trappes ! Et ce qu’il se passe, c’est que dans beaucoup de QI, vu qu’il y a ces trappes aux portes, les agents n’ouvrent quasiment plus les portes. La facilité de venir seul et de distribuer le courrier, les cantines ! Voire dans certains cas, les repas. Et l’humain disparaît petit à petit. Même des audiences sont faites par les trappes ! Et je ne suis pas une exception. Des détenus traités comme moi, il y en a de plus en plus… Il faut que ça cesse ! On a pas le droit de laisser des êtres humains comme ça ! Le contact avec les surveillants ne fait plus que le bruit de la ferraille des menottes et le claquement des boucliers, chaque jour depuis trois ans. Et je vous le dit, il y a des centaines de détenus qui vivent ça. Mais les pauvres ont tellement laissé le temps passer que pour eux, c’est normal ! C’est devenu banal de laisser les gens mourir à petit feu comme ça.
Et quand il y a des incidents, on relance les vieux débats, les manques de moyens, etc. Non ! Stop ! Aujourd’hui le directeur d’une prison peut placer un prisonnier au QI, le faire menotter, lui imposer des agents équipés casqués avec boucliers, lui imposer des heures de sortie (1 heure du matin !), le mettre en position animale ! Et après ils vont dire : « regardez, le mec est violent ». On fabrique des bombes humaines et quand elles explosent on se demande comment c’est arrivé. Non, vraiment, stop ! Il est temps de traiter les détenus comme des humains et de leur laisser l’espoir, la vie est déjà assez compliqué pour nous. Il faut que ça cesse ! Venez voir !
Merci à tous,
Francis Dorffer
Le mitard et l’isolement
Lettre de Kémi
Kémi écrit dans cette lettre, lue à l’émission du 20 mai 2022, qu’il est sorti d’isolement peu de temps avant, en janvier 2022. Cependant, l’AP a depuis décidé de l’y remettre au courant de l’été 2022...
Maison centrale de Saint-Maur,
Mai 2022
Bonjour à tous,
Je vous écris de la centrale de Saint-Maur, je m’appelle Mickaël, j’ai 33 ans et ça fait dix ans que je suis en cellule, et il me reste encore dix ans sur le papier, tout ça pour vous dire que je connais bien le mitard et l’isolement. D’ailleurs, récemment je suis sorti de l’isolement après un bref séjour de deux ans, le mitard je connais que trop bien aussi malheureusement, j’ai même connu les fameux 45 jours fermes de cachot ! Un mois et demi enfermé dans 3 m² avec rien, même la radio ils font galérer pour nous la donner !
La France devrait fermer ces lieux sombres, sérieux
L’isolement en France c’est quoi ? C’est ni plus ni moi que les QHS (quartiers de haute sécurité) des temps modernes ! On est 23H/24 enfermés en cellule, impossible de voir à quoi ressemble ton voisin de cellule, et si tu parles à la fenêtre faut faire très attention à tes propos et avec qui tu les tiens pour éviter que l’AP te colle une étiquette chelou sur ton dos ! Si tu t’énerves faut être préparé car ils entrent dans ta cellule avec le bouclier et les tenues pare-coups, et te sautent dessus, donc quitte à faire du mitard, autant y aller pour une raison valable…
Ça peut paraître brutal, mais en vrai vous êtes loin de la vérité, c’est encore plus brutal. Je m’exprime pas très bien, mais c’est des abattoirs à détenus. Regardons la vérité des choses, la plupart du temps, quand un détenu perd la vie, c’est soit au mitard, soit à l’isolement, ou alors par un incendie dans la cellule…
L’isolement et le mitard en France, ce sont des lieux où l’on se sert des détenus comme des cobayes, ils essayent de vous shooter avec des médocs, ou alors ils te piquent, c’est la camisole de force par injection, c’est des oufs ! La France devrait fermer ces lieux sombres, sérieux, vous ne pouvez pas imaginer ce qui s’y passe !
Oui c’est vrai, à l’isolement, on a le droit à la télé et aux cantines mais si tu bosses pas et que t’as pas de soutiens à l’extérieur tu fais comment ? Rares sont les quartiers d’isolement où tu peux bosser, la télé n’est pas gratuite, c’est 20€ par mois, et même si t’as la télé tu peux passer plusieurs années à l’isolement coupé de tout, si tu commences à parler à ta télé et que tu attends une réponse, ben, pose-toi les bonnes questions !
J’ai vécu une nuit au mitard en 2014 où je me suis battu pour ma vie, merci à mes voisins qui ont fait le bordel
J’ai personnellement côtoyé l’isolement, j’ai passé plusieurs années dans ces mouroirs. Le mitard c’est pareil, on doit rester sur nos gardes 24H/24. Pour tout vous dire, j’ai vécu une nuit au mitard en 2014 où je me suis battu pour ma vie, et merci à mes voisins qui ont fait le bordel quand ils ont entendu la bagarre dans ma cellule, à cette époque j’étais le détenu à briser voir plus après une prise d’otage dont j’ai été l’auteur, quand on joue avec l’AP, on joue sa vie !
Bref, j’espère que ces quelques mots permettront de voir un peu ce qu’est l’isolement et le mitard… Force, courage et honneur pour tout·e·s les détenu·e·s de France et leurs familles !
Je suis un lecteur assidu de L’Envolée, un révolté de nature, qui au fur et à mesure vire entre haine et dégoût. Innocent ? Nan, sûrement pas, et alors ? Non coupable ? Ça dépend des points de vue. Plus de sept ans de détention, six ans d’isolement ininterrompu, réclusion criminelle à perpétuité, la trentaine, nice to meet you.
Je suis en ce moment dans une cellule d’isolement. Force à tous ceux qui sont dans ce cas. La fenêtre s’ouvre à peine suffisamment pour passer la main, ni un oiseau ni un singe et, malgré tout le respect que j’ai pour eux, j’ai l’impression d’être un animal dans un zoo. Drôle de situation quand un directeur vient vous accueillir à votre arrivée en disant : « alors, c’est vous ? », avec le regard que l’on pourrait porter sur un lion domestiqué ou non domestiqué dans une cage.
Ces bleus, ces humains qui ne le sont que très peu au quotidien, agents et acteurs d’un racisme structuré
S’adapter, ne pas s’habituer.J’ai vu au cours des années des détenus flancher psychologiquement, répondre à la violence institutionnelle (quand elle n’est qu’institutionnelle, ce qui est extrêmement rare), par la violence physique, souvent contre eux-mêmes, trop souvent contre eux-mêmes d’ailleurs. À l’égard des bleus, parfois ces bleus, ces humains qui ne le sont que très peu au quotidien, agents et acteurs d’un racisme structuré, nous les noirs ris de leurs blagues racistes de leurs collègues. Ces gens, ces bleus, très souvent instables, qui laissent libre cours à leur base instable à l’ombre de ce système panoptique, où force n’est pas à la loi, puisque ces lois ils les bafouent en permanence et que le détenu qui aurait l’outrecuidance de s’emparer de ces lois pour tenter de se défendre (je dis bien tenter) est immédiatement estampillé procédurier et les vexations ne font que se multiplier.
Que dire des piqûres ? De la camisole chimique ? Que dire des décès ? Des meurtres maquillés en suicides ? De l’instrumentalisation de la bassesse humaine ? De l’utilisation des détenus contre d’autres détenus ?
Et lorsque l’on a dit tout cela, que dire des QI ? J’y suis depuis six ans. On m’accuse d’être un roc, de ne pas faiblir, de ne pas craquer, d’être trop peu impacté après toutes ces années. Qu’on se le dise, je n’ai pas l’intention d’abdiquer : routine exigeante émaillée d’effractions de la part de soldats, plus exactement de marionnettes de l’injustice.
L’instrumentalisation d’événements au profit du tout sécuritaire… Des débats contradictoires pour donner à tout cela un semblant de cadre légal. Pour ma part, je dis une chose simple quant à ces débats. Dire à son empoisonneur : « je connais ta recette » est inutile, puisqu’il ajoutera toujours un nouvel ingrédient à son poison. Lorsqu’on nous empoisonne, la meilleure façon de ne pas mourir, c’est d’arrêter de manger. Il faut donc ne plus accepter de subir. Stimulez votre intellect, maintenez votre physique en bon état, résistez de la manière la plus adaptée à votre situation… peu importe la manière et peu importe cette situation.
Un grand salam à L’Envolée que je lis depuis longtemps, à qui je n’ai jamais écrit. C’était une présentation, peut-être que d’autres courriers suivront. Dans tous les cas, je ne souhaite pas que mon identité soit donnée si ce courrier devait être publié. Un grand big up de l’ombre pour les gens à la lumière, prenez soin de vous, je vous souhaite de sortir dans le meilleur état possible.
Appel à nous rejoindre, pour diffuser le journal et faire vivre la parole des prisonniers et prisonnières en-dehors des murs.
Lettre de DD à la prison des Baumettes sur son refus de demande semi-liberté par la JAP (juge d’application des peines) et sur l’acharnement contre elle de la CPIP (conseillère pénitentiaire d’insertion et de probation) qui refuse de soumettre de nouvelles permissions de sortie.
Discussion autour de l’actualité sécuritaire pour maintenir l’ordre social : programmes de Macron, attaques contre les étranger·e·s, démission du directeur fasciste de Frontex (la police aux frontières de l’Union européenne), contre-rassemblement de la manif des syndicats de flics fascistes.
1er mai : les fausses avancées du « contrat de travail » en prison sauce Macron.
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Pour nous joindre : 07.53.10.31.95(whatsApp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore àcontact@lenvolee.net et surinstagram, twitter, facebook & snapchat.
L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui a frappé le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Le numéro 54 est dispo !
Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.
Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.
Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.
Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s !
Retour sur l’ambiance des élections et le premier tour : les prisonnier•e•s qui ont voté l’ont fait pour Mélenchon alors que les uniformes ont voté fasciste en majorité.
Le fameux « plan prison » (+15 000 places en 2027) est en route : construction de taules à Muret, Entraigues et le SAS (« structure d’accompagnement vers la sortie ») de Noisy le grand. Christine nous raconte comment s’organise la lutte contre la prison d’Entraigues.
Discussion sur le 2ème tour, où est en lice le bloc bourgeois à deux faces : une partie est clairement fasciste, une autre libérale-autoritaire. Quoiqu’il en soit c’est le même mouvement pour préserver les profits des plus riches… Et toujours enfermer les pauvres.
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Émission sur le covid et la gestion sécuritaire en taule
Longue lettre de l’Infâme incarcéré au Q.I. de Valence, qui revient en long sur le contexte du covid, par exemple en parloir et à propos des crédits de téléphone « offerts » par l’A.P. pour remplacer les parloirs
Lettre de Francis enfermé au Q.I. d’Arles, dans laquelle il explique comment les règles absurdes et sécuritaires prenant le covid pour prétexte commencent à être intériorisées par les gens qui les subissent
Lettre de Kémi, toujours enfermé à Saint-Maur
Agenda : rassemblement contre la construction d’une nouvelle prison à Entraigues-sur-la-Sorgue le dimanche 24 avril 2022 (voir l’appel ici).
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L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui a frappé le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Le numéro 54 est dispo !
Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.
Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.
Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.
Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s !
Retour sur la manif des keufs devant l’Assemblée nationale soutenue par les futurs candidats à la présidentielle qui partent en surenchère sécuritaire à qui annoncera le plus d’embauche de flics ou de construction de taules.
Enregistrement de Najet, la mère d’Idir mort au mitard de Lyon-Corbas, pour appeler à des rassemblements le 30 mai à Lyon, Perpignan, Paris, Toulouse, etc. pour exiger la fermeture des quartiers disciplinaires et des quartiers d’isolement et dénoncer les violences pénitentiaires. Pour celles et ceux qui veulent rencontrer l’Envolée, rendez vous à 19h au 4-6 rue de l’Egalité à Villeurbanne pour une discussion – cantine après le rassemblement à Lyon.
Appel de Pierro pour la sortie du bouquin Je pensais pas prendre du ferme, 11 récits de Gilets Jaunes qui racontent leur rencontre avec la taule, qu’ils y soient allés ou qu’ils y aient soutenus des gens. Disponible en librairie ou sur le site des éditions du bouts de la ville.
Témoignage d’un prisonnier du centre de rétention de Nîmes (d’où deux personnes se sont fait la belle il y a deux semaines) qui revient sur son parcours face à la justice, en prison et en centre de rétention, sur la criminalisation des résistances et des personnes. Il dénonce également le racisme et les violences des keufs qui gardent le CRA.
L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons de toute sorte. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.
Direct chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, jeudi à 17h30 à Toulouse sur Canal Sud 92.2,et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !
Pour nous joindre : 07.52.40.22.48 (WhatsApp, Telegram, Signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore àcontact@lenvolee.net et surinstagram, twitter, facebook & snapchat.
L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui frappe le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Contactez-nous !
« Les décisions administratives refusant à une personne prisonnière de commander une revue ou de la détenir peuvent faire l’objet d’un recours administratif. » Règlement intérieur type, article 19, annexe de l’article R57-6-18 du Code de Procédure Pénale
Des potos fabriquent une émission de radio sur le post-charlie. Voilà leur présentation :
« Le sale air de la peur », émission de radio éphémère sur La Locale, 97.3 à Saint Girons
Un vent fétide souffle sur le monde occidental, et déferle sur la France en particulier. « L’esprit du 11 janvier », auquel tout le monde est sommé de se conformer, est fait d’ignorance, de suspicion, de patriotisme va-t-en-guerre. Les « attentats de Paris » servent de prétexte à emballer dans le joli papier cadeau du vivre ensemble l’idéologie raciste qui anime la France depuis la colonisation, la naissance de la République, le triomphe des Lumières : l’idée de sa grandeur, son mépris souverain pour tout ce qui n’est pas elle, son islamophobie ancestrale, ses guerres incessantes au nom de la « civilisation », sa bonne vieille guerre aux pauvres.
Rien de neuf, donc, si ce n’est le chantage, l’injonction à choisir un camp : la république ou le terrorisme. Le fond de l’air est brun, l’atmosphère étouffante, le discours dominant fait tout pour nous empêcher de penser, et la trouille rapporte à l’Etat… toujours plus de pouvoir. Alors, pour ne pas se laisser enfermer dans le prêt-à-penser manichéen, on a décidé de s’y coller à plusieurs : « Le sale air de la peur » est une émission de radio éphémère, qui tâche de porter une réflexion sur le racisme, la laïcité, la république, l’impérialisme, les politiques néo-coloniales, l’antiterrorisme…. On ne dira pas tout sur tout, on ne prétend pas élaborer une quelconque théorie globale, on n’est pas des spécialistes. On essaye juste de suivre quelques pistes, de se forger quelques outils, pour que d’autres se les réapproprient et se mettent à creuser à leur tour. (suite…)