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  • AMNISTIE POUR LES INCULPÉS DE LA RÉVOLTE POPULAIRE !

    AMNISTIE POUR LES INCULPÉS DE LA RÉVOLTE POPULAIRE !

    Police, justice, prison : les maillons d’une même chaîne

    « Moi quand je fous le feu ça fait d’la lumière et j’y vois plus clair ! »
    Hafed Benotman, 2005

    Contrairement à ce que tous les commentateurs serinent à longueur d’émission, les feux de la révolte en cours nous disent beaucoup. Notamment sur le système police-justice-prison, qui est là avant tout pour enfermer les pauvres, notamment les jeunes prolétaires racisés – quand il ne les tue pas. Face aux arrestations de masse de ces derniers jours, se rendre dans les tribunaux qui ont commencé à juger les révoltés – et y porter la revendication d’une amnistie générale –, c’est le moins qu’on puisse faire.

    « Il y a chez eux une dynamique qui les dépasse. En réalité, ils n’obéissent à aucun raisonnement rationnel », assène le substitut du procureur de Nanterre après l’annonce des premières incarcérations. Au-delà d’un mépris social et d’un racisme hélas largement partagés, il est clair que lui a un intérêt direct à dépolitiser, désocialiser et animaliser les révoltés qu’il envoie au trou… puisque l’institution qu’il incarne est une des cibles de cette révolte populaire. On entend beaucoup parler des attaques de mairies, de commissariats et autres Lidl, moins de celles des maisons de justice, de la prison de Fresnes et de Réau, ou encore des bien mal nommés Services de probation et d’insertion pénitentiaire (Spip). A croire qu’« intoxiqués » à GTA ou pas, les gamins en révolte savent bien que la prison est faite pour eux – comme elle l’était pour leur parents qui ont connu le tournant sécuritaire des années 1980 et l’explosion de l’incarcération de masse. A croire que l’« insertion » n’est qu’un autre nom de la mise au travail de la jeunesse des quartiers populaires dans des conditions dégradantes.

    La brutalité d’hommes en armes quadrillant les rues n’est que l’expression la plus visible de la violence d’État. Après le policier, c’est le juge qui prend le relais ; et après le juge, le maton. C’est la chaîne pénale : police-justice-prison. Comme celle de la police, la violence des cours de justice s’abat tous les jours, tranquillement, sur les classes les plus pauvres et les plus stigmatisées des quartiers populaires. « Combien de Nahel n’ont pas été filmés ? »,peut-on lire sur des banderoles. De 2014 à 2019, la police a tué en moyenne 25 personnes par an ; depuis, le nombre des morts entre les mains des forces de l’ordre a encore bondi – jusqu’à 52 décès en 2021, et plus de 40 l’année dernière. Et combien d’autres morts en prison ? Impossible de le dire : là, il n’y a jamais d’images, évidemment. On pense à Sambaly, à Jawad, à Idir, à Alassane, à Jimony, à Taoufik, à Théo, à Gordana et tant d’autres. Prisonnier.e.s et proches le répètent à la radio ou dans notre journal depuis vingt ans : la violence des surveillants pénitentiaires s’abat tous les jours. Ils humilient ; certains tabassent, certains tuent derrière les hauts murs des prisons de France ; tout particulièrement dans les mitards et les quartiers d’isolement. Dans ces lieux, pas d’autres témoins que les caméras de surveillance, et les agents connaissent tous les angles morts. Comme les policiers, ils sont couverts par leur hiérarchie et acquittés par la justice.

    La phase judiciaire de la répression des mouvements sociaux ne produit pas d’images révoltantes, mais elle n’en est pas moins violente pour autant. Le garde des sceaux Dupont-Moretti a d’ores et déjà sonné la mobilisation générale de la machine judiciaire pour écraser le mouvement. Il y a fort à parier que les chiffres de 2005 (800 révoltés avaient pris du ferme en trois semaines) et ceux des Gilets jaunes (1 500 peines ferme en cinq mois) seront largement dépassés. Sa circulaire à destination des parquets est d’ailleurs le décalque de celle qui visait le mouvement des Gilets jaunes  – avec la criminalisation des parents en prime. Le ministre encourage le recours à l’infraction de « participation à un groupement en vue de la préparation de violences », qui permet de condamner toute personne présente sur les lieux, en l’absence de tout autre élément à charge. Les procureurs sont invités à « déferrer » tout le monde systématiquement, même les mineurs. Ça va entraîner énormément d’incarcérations, car les sanctions pénales qui suivent un déferrement sont généralement plus lourdes et plus brutales. L’augmentation du recours aux comparutions immédiates est exponentielle depuis les grandes révoltes de 2005 ; et lors des mouvements sociaux, elles sont utilisées massivement.

    Le ministre demande aussi de faire remonter les chiffres tous les jours pour faire de la communication – pour éteindre le soupçon de cet introuvable « laxisme judiciaire » qui est invariablement invoqué par la droite et l’extrême droite. Car l’extrême droite armée est à l’offensive dans les médias comme dans les rues : les mêmes syndicats de policiers qui demandent « le respect de la présomption d’innocence » et « l’indépendance de la justice » pour leur collègue exigent en même temps que la justice s’automatise encore plus pour ceux qu’ils qualifient de « nuisibles », de « hordes sauvages », de « chienlit ». Pour les éradiquer, ils exigent une fois de plus les pleins pouvoirs, ils en appellent au « réarmement de la police ». Ce terme avait été utilisé par Marine Le Pen en 2017 après le viol de Théo par d’autres policiers fascistes. Juste avant, des flics avaient manifesté armés non loin de l’Elysée. Ils se chauffaient, à l’époque. Aux élections suivantes, ils manifestaient cette fois devant l’Assemblée nationale pour dénoncer ce chimérique « laxisme judiciaire ». Déjà ministre de l’Intérieur, Darmanin les avait rejoints pour les assurer de son soutien. Forts de ces victoires symboliques successives, les syndicat Alliance et Unsa ont prospéré et assumé leur orientation fasciste au cœur de la police, mais aussi dans l’administration pénitentiaire. Les menaces séditieuses de ces jours-ci sont la suite logique d’une négociation au long cours au cœur de l’État pour qu’il durcisse le régime et arme toujours plus ces hommes déjà en armes. Ce qu’il fait, d’ailleurs, en déployant le Raid et la BRI, qui tirent dans les rues.

    Face à cette prise d’otage de l’Etat et des rues par ces bandes armées, c’est ailleurs qu’il s’agit de construire un rapport de force. S’il y a bien un endroit où il faut se trouver, c’est dans les tribunaux et devant les prisons : pour dire à la justice qu’on n’est pas d’accord, et pour que les gens se sentent moins seuls face à une institution entièrement dirigée contre eux. Déjà des réunions, des collectifs, des rassemblements s’organisent pour faire face à l’immense répression policière et judiciaire que l’État va continuer à déployer. Il y a eu près de 4 000 arrestations en une semaine, et les premières perquisitions ont déjà eu lieu. Soyons nombreux et nombreuses dans les tribunaux et devant les prisons pour que l’autodéfense collective face à la justice fasse partie intégrante du mouvement.

    Il nous faut trouver la force et la détermination nécessaires pour exiger l’amnistie de tous les inculpés, c’est-à-dire l’abandon des poursuites à leur encontre et leur libération immédiate. Celles et ceux qui ont pris part au mouvement social contre la réforme des retraites, celles et ceux qui se mobilisent contre la dissolution des Soulèvement de la terre, les organisations de gauche et de défense des droits de l’homme peuvent trouver là le moyen de se solidariser en actes avec les révoltés. Dans la rue, la révolte populaire a déjà pris pour cible la chaîne pénale qui sert à enfermer principalement celles et ceux qui subissent de plein fouet la violence économique, tout en couvrant la violence de ses agents. Un tel mot d’ordre d’amnistie générale serait un premier pas pour gripper la machine judiciaire qui enferme chaque jour les enfants des colonisés, les étrangers et les pauvres des quartiers de France ; qui tous n’en peuvent plus d’être stigmatisés, emprisonnés et pris pour cibles.

    L’Envolée, 4 juillet 2023.

  • Lettres de Mika – Transfert de Brice après sa grève de la faim – Solidarités aux Baumettes – Après l’exécution de Nahel : sortez couverts !

    Lettres de Mika – Transfert de Brice après sa grève de la faim – Solidarités aux Baumettes – Après l’exécution de Nahel : sortez couverts !

    Émission de L’Envolée du 29 juin 2023 – aussi dispo sur les plateformes de podcasts !
    • Cinq lettres de Mika : le silence glauque du cachot d’Arles, l’évasion par la pensée, un été au QI, comment l’AP sème le zbeul entre détenus, racisme en prison !
    • Appel d’Assia, la compagne de Brice qui avait rejoint Mohamed en grève de la faim à la Maison d’Arrêt de Bourg en Bresse début juin 2023 pour protester contre leur mise à l’isolement et les mauvais traitements qu’ils ont dû y subir. Ils ont tous les deux été transférés, l’un à Perpignan, l’autre à Moulins, et aucun d’entre eux n’a de parloirs pour le moment. Mise à jour sur la situation et les combats invisible que les proches mènent avec les enfermés.
    • Montage audio de 26 minutes autour de la mobilisation à l’antenne de nombreuses prisonnières du quartier femmes des Baumettes pendant en 2020 sur Radio Galère à Marseille, dans l’émission Parloirs Libres, pour faire entendre leur combat contre les « fenêtres antibruit » qui leur ont été imposées et leur font , jusqu’à aujourd’hui, vivre un enfer. Contre l’isolement, la radio fait le taf !
    • Retour sur l’exécution de Nahel Merzouki par un policier à Nanterre ce mardi et les révoltes qui s’en suivent : retour sur le « code de sécurité intérieure » qui justifie le L-435 (permis de tuer) depuis 2017 pour les « forces de l’ordre », appel à être présents dans les tribunaux car les comparutions immédiates pleuvent et que la solidarité y est précieuse… N’en déplaise à certains, ces révoltes sont le début d’un mouvement social ! Notamment contre les violences d’état.

    Agenda :

    • Ce vendredi 30 juin, plus d’une vingtaine de rassemblements dans des villes de France à 20h, contre le racisme et les violences policières !
    • Repas et journée d’animations organisées par la famille d’Alassane Sangaré mort à Fleury de manière suspecte : le 1er juillet, à partir de 13h au parc de la Brèche à Créteil
    • Rassemblement pour Safyatou, Salif et Ilan, « pour rompre l’isolement et que cela ne se reproduise plus »mercredi 5 juillet à 19h place de la Réunion, Paris 20ème. Ces trois jeunes circulaient à scooter quand une voiture de police les a percutés gravement en avril dernier.

    Zique : « Police » – Iron Dubz feat Ranking Joe, « P.O.R.C » – Le Monde A l’Envers, « Intro » – Insa Sané (compil C7H16), « Délinquante musique » – Lino, « F le 17 » – Casual Gabberz.

    Le numéro 57 est dispo !

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers
    et les prisonnières.

    L’Envolée est une émission radio pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. C’est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

    On manque parfois de forces pour faire tourner l'émission comme on le voudrait en ce moment : 
    que vous soyez prisonnier·e·s, proches, ou révolté·e·s contre l'enfermement et l'AP, n'hésitez pas à nous contacter & à passer le mot !

    Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne ! Rediffusions sur MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le jeudi soir à 20h30, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h, Radio FM 43 dimanche à 12h en Haute-Loire, 105.7 FM au Chambon-sur-Lignon, 102 FM à Yssingeaux et 100.3 FM au Puy-en-Velay, sur Radios libres en Périgord, en Dordogne, sur 102.3 FM à Coulounieix-Chamiers jeudi à 20h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h) ! Dispo sur toutes les plateformes de podcast.

    Pour nous joindre : 07.53.10.31.95 (appels et textos).
    Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris

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    et sur instagram, twitter, facebook.

  • Lettres de la MAF de Nice et de Snow – Théo mort à Fresnes il y a deux ans – Dissolution des Soulèvements de la terre – Le numéro 57 du journal est sorti !

    Lettres de la MAF de Nice et de Snow – Théo mort à Fresnes il y a deux ans – Dissolution des Soulèvements de la terre – Le numéro 57 du journal est sorti !

    Émission de l’Envolée du vendredi 23 juin 2023

    • Lettres de prisonnières de la Maison d’arrêt pour femme de Nice
    • Lettre de Snow
    • Enregistrement avec Léa, compagne de Théo mort a Fresnes il y a deux ans.
    • Discussion sur la dissolution des Soulèvements de la terre prononcée par en conseil des ministres le mercredi 21 juin et sur ce que ça dit de la période actuelle.

    Agenda :

    • Présentation du journal l’envolée n°57 a la Fasti au 58 rue des amandiers Paris 20
      Le mardi 27 juin 2023
      . Retrouvez la présentation de ce dernier numéro dédié entièrement à toutes les formes de censure en taule sur notre site ici.

    Ziks : Mirandote – RVFV / Solo Machina – Le gars d’a coté

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  • L’Envolée 57 est de sortie ! Spécial censure

    L’Envolée 57 est de sortie ! Spécial censure

    Le numéro 57 de L’Envolée journal est finalement dispo un peu partout ! 32 pages, 2 euros pièce (mais on vous conseille de vous abonner!) Les points de distrib’ sont dispos ici !

    édito : Et une, et deux, et trois censures !

    Le ministère de la Justice a interdit fin janvier 2023 la diffusion du journal en détention (le n°56, cette fois), et saisi des exemplaires dans les cellules des abonné·e·s. C’est la troisième fois en deux ans : le ministère avait déjà interdit la diffusion du n° 52 en janvier 2021 à cause d’un dossier consacré au décès de plusieurs prisonnier·e·s, et au printemps 2022, une note nationale avait privé tou·te·s les prisonnier·e·s de la lecture du n° 55 en raison de « propos diffamatoires à l’égard de l’administration pénitentiaire » ; il s’agissait encore de passages dénonçant le caractère mortifère de la prison. Éternel retour… Les offensives de la censure – officielle ou officieuse –, c’est toute l’histoire de l’AP avec L’Envolée.
    Qu’on se batte contre la torture blanche des quartiers d’isolement, qu’on dénonce le mythe de l’impossible « réinsertion » après la peine, qu’un média de gauche enquête sur les conditions indignes de telle ou telle prison, au fond, le maton de base, il s’en tamponne le coquillard : c’est pas lui qui est visé, c’est son administration, c’est le droit, voire la société… Lui, il peut se dire qu’il y est pour rien. Mais dénoncer les fouilles abusives, l’arbitraire des placements au mitard, attaquer les violences des collègues, écrire que la violence et la déshumanisation sont les fondements structurels de la prison, ça, ça les froisse, les bichons.

    C’est pas d’hier qu’on le dit ; et ça leur a jamais plu, comme en témoignent les censures, retenues de journaux et plaintes qui émaillent l’histoire de L’Envolée depuis sa création en 2001. La nouveauté, c’est que cette vérité de base, « la prison tue », commence à émerger de plus en plus dans le débat public, et que des liens se tissent avec celles et ceux qui dénoncent d’autres violences d’État – notamment celles des policiers. La nouvelle bordée de censures administratives dont notre petit canard fait l’objet prend un poids particulier au moment où l’on voit, d’un côté, des familles s’organiser pour se battre suite à la mort d’un proche en prison, et de l’autre, des syndicats de matons obtenir toujours plus de reconnaissance et de moyens. Quand les porteurs d’uniformes d’obédience fasciste sont de plus en plus influents et organisés. Bien sûr qu’ils n’ont jamais aimé que ce qu’ils font au fin fond des quartiers d’isolement ou des mitards soit révélé et dénoncé ; mais ils se sont donné de plus en plus de moyens de faire pression pour pas que ça se sache.


    Année après année, les syndicats de matons se sont mis à durcir leurs mouvements et à leur donner toujours plus d’ampleur. Ce qu’ils réclamaient à grands coups de blocages de prisons – qui sont autant de moments de liberté volés aux prisonnier·e·s et à leurs proches –, c’est finalement SuperDupont-Moretti qui le leur a accordé en ce début d’année 2023 : la revalorisation de leur statut, c’est-à-dire son alignement sur celui de leurs grands frères policiers. Ça y est ! Ils sont fonctionnaires de catégorie B, ce qui veut dire avant tout plus d’oseille à la fin du mois ! Quant aux équipements, il ne leur manque plus que les armes à feu : ils ont déjà obtenu toutes celles qui sont réputées non-létales. Côté testostérone, ils se sentent d’autant plus soutenus par l’État que leurs modèles policiers sont lâchés dans les rues avec la mission de brutaliser, de mutiler, et pourquoi pas de tuer s’il le faut pour terroriser celles et ceux qui se révoltent – et aussi, bien sûr, les éternels boucs émissaires. Et puis le droit de toujours plus se passer du juge pour punir directement à coup d’amendes et pour inscrire des délits au casier judiciaire témoignent de l’extension constante du pouvoir judiciaire de la police. Les matons voudraient de la même manière pouvoir influer plus ouvertement sur les « parcours pénitentiaires », notamment en prenant plus de poids dans les prétoires.

    Toutes les notes de censure du journal s’inquiétaient de sa gratuité et de sa « large diffusion » susceptible d’avoir « un retentissement important auprès des personnes détenues ». L’AP reconnaît ainsi que ce sont les échanges entre prisonnier·e·s à propos de certains actes brutaux – notamment quand ils ont été judiciairement reconnus – qui sont « de nature à engendrer un retentissement important » dans les prisons de France. Ce n’est ni le ton, ni le contenu des écrits qui « portent une atteinte grave à la crédibilité et à l’honneur » de l’AP, mais bien les faits eux-mêmes. Et c’est cela qui ne doit pas circuler en détention ! Ce qui semble inadmissible à l’AP, c’est l’existence même d’un outil de libre expression au service de celles et ceux qui sont déjà privé·e·s du droit de s’organiser, de contester et de parler publiquement. Car rappelons-le ici, le quotidien des prisonnier·e·s est rythmé par la censure à tous les niveaux, et régi par des règlements différents d’une prison à l’autre, et auxquels ils n’ont souvent même pas accès. La prison, c’est la vie censurée. Partout. Tout le temps.

    La principale conséquence de ces interdictions à répétition, c’est de faire pression sur les abonné·e·s du journal : certain·e·s ont subi une fouille de cellule et ont été menacé·e·s d’une sanction disciplinaire. Il y a une volonté clairement affichée de les dissuader de le recevoir… et plus encore de lui écrire. Ça rappelle l’ambiance dans les boîtes à l’extérieur : les prisonnier·e·s revendicatifs sont traité·e·s comme des syndiqué·e·s, c’est-à-dire comme les relous de service qu’il faut isoler, harceler et transférer. Sauf que les prisonnier·e·s n’ont ni la reconnaissance symbolique des syndiqué·e·s, ni leur (relative) protection légale ; ils et elles ne subissent que la répression. En censurant L’Envolée, l’AP entend étouffer un peu plus la parole des personnes enfermées.
    C’est un des derniers maillons de la chaîne de la délégitimation de leur parole. La censure est là pour les empêcher de se constituer en sujets politiques autonomes qui pensent, dénoncent et combattent le sort qui leur est fait. Pour faire enfin disparaître un des rares espaces où se rencontrent des paroles de l’intérieur et de l’extérieur qui construisent un point de vue anticarcéral : critiquer la société depuis ses prisons, ses lois, ses tribunaux. Pour ça, ce qui est très tendance, c’est le droit administratif : une simple note suffit à interdire un journal dans toutes les détentions. Aussi simple qu’un arrêté préfectoral interdisant tout rassemblement dans certaines zones … publié le lendemain de la manif. Bien sûr, on peut contester, il y a « des voies de recours », comme on dit : on peut déposer un « référé suspension », et on l’a fait (voir le texte du recours pages 5 à 7), mais les juges administratifs… c’est des juges, ils ont donc tendance à considérer qu’il n’y a pas le feu quand il s’agit de s’attaquer à leur propre ministère, et que rétablir la circulation d’un journal d’actualités pour les prisonnier·e·s, ce n’est pas une urgence. Circulez, y a rien à voir… et le traitement de l’affaire est renvoyé aux calendes grecques.

    Conclusion : si par malchance le mouvement social actuel n’obtient pas la démission du gouvernement, la dissolution de la matonnerie et la subversion généralisée des rapports sociaux, il est fort possible qu’une nouvelle note du ministère vienne censurer le présent numéro. Dehors, continuez à soutenir le journal le plus censuré de France… Et dedans, lisez-le vite et faites tourner !

    Sommaire de l’Envolée n°57 :

    • Edito : Et une, et deux, et trois censures
    • Un recours contre la censure du no 56
      Extraits du référé suspension déposé au tribunal administratif
    • Le bâillon, une vieille tradition ?
      Permanence d’une pratique mortelle et interdite
    • En prison, la vie toute entière est censurée
    • Lettre de L’Infâme, prisonnier à Valence
      Lettre de N., prisonnière aux Baumettes
    • Une conversation entre deux anciens prisonniers
      Nabil et Louis à propos de la censure à l’intérieur
    • 22 ans et toutes ses dents
      Retour sur les censures et les plaintes contre L’Envolée
    • À l’assaut des assos,
      la liberté d’association censurée à son tour

    Le 57 est dispo en téléchargement ici (cliquez !)

    Le journal coûte 2 euros dehors et il est gratuit pour les prisonniers et prisonnières.
    Abonnez-vous en soutien (15euros par an) pour recevoir les futurs numéros, ou pour commander les 56 autres numéros : L’Envolée journal – FPP, 1 rue de la Solidarité – 75019 Paris ou contact@lenvolee.net

  • Lettres de la MAF de Nice – Enfermement et violences psychiatriques – Quels recours après les violences d’État ?

    Lettres de la MAF de Nice – Enfermement et violences psychiatriques – Quels recours après les violences d’État ?

    Émission de l’Envolée du vendredi 16 juin 2023

    • Lettres de prisonnières de la maison d’arrêt pour femme de Nice

    • Un appel de Virginie qui raconte son internement et les traitements et violences qu’elle a subi dans la psychiatrie.

    • Discussion avec Christian du collectif désarmons-les !, qu’on reçoit régulièrement et que vous pouvez réécouter notamment ici dans une précédente émission), sur les procédures suite aux violences d’état.

    Agenda :

    • 1er Juillet a partir de 13h au parc de la brèche à Créteil : Après-midi et déjeuner, organisé par le collectif Vérité pour Alassane. Alassane Sangaré est mort à Fleury-Mérogis le 24 novembre 2022 et ses proches se battent depuis pour obtenir la vérité sur les circonstances de son décès.

    • Le 27 juin, à la libraire Michèle Firk ( 9 rue François Debergue à Montreuil) – Présentation de l’Envolée et du nouveau numéro.

    Ziks : Mehdi black wind / BCP 7RM – Fanny Polly / Potion magique – Soso Manes / à l’aube

    L’Envolée est une émission radio pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. C’est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

    On manque parfois de forces pour faire tourner l'émission comme on le voudrait en ce moment : 
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    Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne ! Rediffusions sur MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le jeudi soir à 20h30, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h, Radio FM 43 dimanche à 12h en Haute-Loire, 105.7 FM au Chambon-sur-Lignon, 102 FM à Yssingeaux et 100.3 FM au Puy-en-Velay, sur Radios libres en Périgord, en Dordogne, sur 102.3 FM à Coulounieix-Chamiers jeudi à 20h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h) ! Dispo sur toutes les plateformes de podcast.

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  • Lettres de Kémi – Retour sur une cavale – des Nouvelles de Mohamed et Brice – Luttes au CRA de Vincennes après la mort de M. – Hommage à Lamine Dieng

    Lettres de Kémi – Retour sur une cavale – des Nouvelles de Mohamed et Brice – Luttes au CRA de Vincennes après la mort de M. – Hommage à Lamine Dieng

    Émission de l’Envolée du vendredi 9 juin 2023

    • Nouvelles lettres de Kémi, correspondant de l’Envolée, prisonnier longue peine au QI de la centrale d’Arles d’où il continue de nous raconter l’acharnement de l’administration pénitentiaire et ses bagarres : fouilles, défenseurs des droits, salon, etc.

    • Enregistrement de Carla qui raconte sa cavale après l’opération policière Étincelles en Italie. Cette opération répressive a visé la lutte contre les CPR (les centres de rétention administrative de l’autre côté des Alpes) notamment autour de Turin et a conduit à l’incarcération de plusieurs militant.es. Plus d’infos sur l’opération Étincelles ici.

    • Des nouvelles de Mohammed et de Brice, les deux prisonniers en grève de la faim au quartier d’isolement (QI) dont on a parlé dans les deux dernières émissions. Brice est toujours en grève de la fin à Bourg-en-Bresse et un nouveau rassemblement en son soutien est appelé samedi.

    • Des nouvelles de la lutte au CRA de Vincennes suite à la mort de M. le 26 mai. Plus d’info sur le blog d’A bas les CRA.

    • Journée d’hommage à Lamine Dieng, 16 ans après sa mort, étouffé dans un fourgon de police dans le 20ème arrondissement de Paris. Débats, formations, et témoignages autour des violences policières pénitentiaires, judiciaires, psychologiques, sexistes, sexuelles…. le 17 juin au Centre Paris Anim. La page de l’évènement est ici.

    L’Envolée est une émission radio pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. C’est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

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    Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne ! Rediffusions sur MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le jeudi soir à 20h30, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h, Radio FM 43 dimanche à 12h en Haute-Loire, 105.7 FM au Chambon-sur-Lignon, 102 FM à Yssingeaux et 100.3 FM au Puy-en-Velay, sur Radios libres en Périgord, en Dordogne, sur 102.3 FM à Coulounieix-Chamiers jeudi à 20h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h) ! Dispo sur toutes les plateformes de podcast.

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  • Lettre de Kémi contre le racisme de l’État français – Un prisonnier tabassé à mort au CRA de Vincennes – Deux prisonniers en grève de la faim au QI de Bourg-en-Bresse

    Lettre de Kémi contre le racisme de l’État français – Un prisonnier tabassé à mort au CRA de Vincennes – Deux prisonniers en grève de la faim au QI de Bourg-en-Bresse

    Émission de l’Envolée du vendredi 2 juin 2023

    • Lettre de Kémi du 11 mai depuis le quartier d’isolement (QI) de la centrale d’Arles qui raconte la répression, encore et toujours, avec encore un CRI et un passage au prétoire. Il commente également l’opération néocoloniale en cours à Mayotte et le racisme de l’État français.

    • Retour sur la situation à la prison pour sans papier de Vincennes où un prisonnier a été tabassé à mort par les flics vendredi 2 juin alors que plusieurs dizaines de personnes étaient déjà en grève de la faim pour protester contre les violences policières dans cette taule. Des manifestations ont éclaté à l’intérieur et ont été sévèrement réprimées. A l’extérieur aussi, la solidarité s’organise : parloirs sauvages, banderoles, réunion publique, etc. On peut trouver plus d’infos et des paroles de prisonniers sur le blog AbaslesCRA.

    • Mohamed, prisonnier au quartier d’isolement (QI) de Bourg-en-Bresse, est en grève de la faim pour protester contre ses conditions de détention et demander la suspension de son isolement. On avait déjà échangé avec sa compagne il y a un mois et vous pouvez la réécouter dans ici et trouver un appel à les soutenir qui reprend des extraits de ce premier échange sur notre site ici. Elle nous rappelle pour donner des nouvelles de sa situation alors qu’il refuse de s’alimenter depuis plus d’un mois et qu’ils subissent la répression et l’arbitraire de l’AP qui a fait sauter son permis de visite. Un autre prisonnier du même QI est lui aussi en grève de la faim pour exiger sa sortie de l’isolement. Une de ses proches nous appelle pour raconter leur bagarre.

    Ziks : DA UZI / ENTRE LES MURS – UDEFA / BAVURE – MEHDI BLACK WIND / LA VIE EST BELLE – SOSO MANESS / LES DERNIERS MARIOLES

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  • Censure en prison – Journée nationale contre la violence pénitentiaire – Comparutions immédiates dans le mouvement social

    Censure en prison – Journée nationale contre la violence pénitentiaire – Comparutions immédiates dans le mouvement social

    Émission du jeudi 25 mai 2023

    • Lettre de Kémi sur la censure en prison et sur la « fouille DPS » qu’il a subi dernièrement
    • Message d’une prisonnière en colère après avoir été agressée par des gardiens en cellule
    • Message public de la famille d’Alassane Sangaré, mort de manière suspecte à Fleury-Mérogis fin novembre 2022 : une étape est franchie, la lutte continue !
    • Journée nationale contre la violence pénitentiaire et pour l’abolition des mitards : intervention de Najet (collectif Idir Espoir et Solidarités) qui a initié cette journée en 2021
    • Invités : « La Sellette, chronique de la violence judiciaire » sur les comparutions immédiates qui ont eu lieu à Toulouse dans le cadre du mouvement social.
    • Nouvel outil de la FASTI : brochure contre l’enfermement administratif, pour faire entendre la vois des personnes sans-papier enfermées !
    • Agenda : RDV à Toulouse contre l’expulsion des habitant.es du squat de Laporte à St Martin du Touch vendredi 26 mai & toutes les actions de la journée nationale contre les violences pénitentiaires à Amiens, Rennes, Nantes, Lyon, Toulouse, Marseille… !

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  • Suspension de parloir à la MAF de Nancy – L’état condamné pour torture blanche – Appel du 28 mai contre les violences pénitentiaires

    Suspension de parloir à la MAF de Nancy – L’état condamné pour torture blanche – Appel du 28 mai contre les violences pénitentiaires

    Émission du vendredi 19 mai 2023

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  • SOUTIEN AUX PRISONNIERS EN GRÈVE DE LA FAIM AU QI DE BOURG EN BRESSE !

    SOUTIEN AUX PRISONNIERS EN GRÈVE DE LA FAIM AU QI DE BOURG EN BRESSE !

    Mise à jour le 6 juin 2023 : Mohamed a enfin obtenu d’être transféré. Brice, un autre prisonnier du QI de Bourg-en-Bresse s’était mis en grève de la faim et de la soif depuis une semaine, il a été placé au mitard. Un rassemblement a eu lieu le 3 juin devant la prison, et un autre aura lieu le samedi 10 juin 2023 à 16h pour le soutenir et réclamer son transfert. Il est aussi toujours utile de contacter l’administration pour affirmer votre soutien.
    Des news dans la dernière émission de l’envolée à écouter ici et un résumé plus récent à lire .
    Suivez les news sur les réseaux, par exemple sur la page FB  » Infosprisonsursaintetienne « .

    « MOHAMED DEMANDE LA LEVÉE DE SON ISOLEMENT
    ET LA FIN DE SA DÉTENTION PROVISOIRE
    Sa compagne appelle à faire connaître cette histoire et à faire du bruit autour. Soyons nombreux et nombreuses à contacter la direction du centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse à l’adresse ci-dessous pour manifester notre soutien à Mohamed et notre vigilance face à cette situation alarmante !
    Centre pénitentiaire de Bourg-en-Bresse
    20, chemin de la Providence, BP 90321
    01011 Bourg-en-Bresse
    (Téléphone : 04.26.16.10.00)

    En détention provisoire, Mohamed est enfermé au quartier d’isolement (QI) de Bourg-en-Bresse depuis quinze mois. Il subit l’acharnement de l’administration pénitentiaire (AP) : disparition d’affaires, « gestion équipée-menottée », refus de soins médicaux… Accusé sans aucun fondement d’être le meneur d’un récent mouvement collectif contre les brouilleurs de téléphones portables, il est en grève de la faim depuis plus d’un mois pour demander sa sortie du QI et la fin de sa détention provisoire. Après s’être heurtée au silence assourdissant des institutions – jusqu’à la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté –, la compagne de Mohamed a décrit les faits à l’antenne de L’Envolée le 5 mai 2023 ; elle a aussi parlé des violences et du mépris subis par les proches de prisonniers. On peut écouter l’entretien complet ici, et lire la retranscription intégrale de cette prise de parole sur Expansive info  ; en voici des extraits condensés.

    « Mon mari est incarcéré – injustement – et, depuis plus de quinze mois, il a été placé au QI. Il y a maintenant trente jours, il a entamé une grève de la faim, et je suis la compagne qui l’épaule dans sa descente aux enfers. Ils l’ont mis à l’isolement parce que dans son dossier, il était qualifié de meneur – c’était en 2010 ! Là on est en 2023, il y a eu des mouvements d’émeutes dans la prison contre les brouilleurs qui ont été installés pour couper les réseaux de téléphones [portables]. La mutinerie a duré plusieurs jours. [L’administration a] dû faire intervenir les Eris [équipes régionales d’intervention et de sécurité] : c’est comme des gendarmes casqués avec des boucliers. Quasiment toute la promenade a participé à cette mutinerie. Mon mari est resté en retrait du début à la fin, mais le directeur du bâtiment a décidé que c’était lui le meneur, qu’il devait donc être placé à l’isolement pour la sécurité de l’établissement. Comme il n’a pas participé, ils disent que ce serait lui qui aurait dit à tout le monde d’aller casser des brouilleurs, de frapper les surveillants… et que tous les détenus l’auraient écouté ! Il a déjà été placé au QI, puis au bout de six mois, il a réintégré le bâtiment, où il y a des bagarres, comme dans toutes les prisons, parce que les détenus sont tous sur les nerfs. Et par exemple il y avait une bagarre dans le couloir ou en salle de muscu – comme tous les jours -, même si mon mari était en promenade à ce moment-là, ils lui ont dit : « on va vous remettre à l’isolement parce que depuis que vous avez intégré le bâtiment, il y a trop de bagarres, donc c’est vous qui envoyez les gens se battre. » C’est incroyable, mais c’est vraiment ce qu’ils ont dit.

    Les conditions d’isolement, c’est simple : ils sont isolés de tout le monde. Les seules personnes qu’ils voient, c’est les surveillants du QI et du parloir – quand ils en ont – ou l’infirmier. Sinon ils ne croisent personne, ils sont coupés de tout. Même en promenade, ils ont les grilles – comme des animaux en cage, quoi ! Aucun brin de liberté. Normalement, les promenades en prison, il y a des murs et des barrières, mais c’est ouvert en haut. A l’isolement, c’est tout fermé, quadrillé. Quand [les surveillants] voient que des voisins se parlent à la fenêtre, ils les changent [de cellule] pour qu’il n’y ait aucun lien, qu’ils soient vraiment tout seuls. Quand ils vont au parloir, les surveillants bloquent toute la prison. Tous les détenus qui ont parloir sont bloqués, et ceux du QI viennent tout seuls, un par un ; ils ne croisent personne à part nous et les surveillants.

    Le lynchage judiciaire a commencé dès son placement en détention, et là c’est une horreur. Ils le harcèlent, clairement. Mon mari, quand il a été transféré, ils lui ont volé ses affaires, les surveillants. A Noël, on a le droit de leur faire entrer des kilos de choses qu’il n’y a pas en prison. Je lui avais mis des gourmandises, et des sachets de tilleul, parce que depuis qu’il est à l’isolement, mon mari a des insomnies. Comme ça l’aidait un peu dehors, je lui avais acheté et fait rentrer au moins 200 paquets de tilleul, le sac était énorme. Je reçois un appel de mon mari : « Tu n’as pas mis les sachets de tilleul, comment je vais faire, t’abuse ! – Mohamed, je sais très bien que je te les ai mis, j’ai tout noté ! » On était en train de se prendre la tête ; son voisin à l’isolement l’a entendu et lui a dit : « Tout à l’heure au parloir, j’ai vu des sachets de thé bleus dans la poubelle. » Le brigadier de l’étage a fini par dire aux surveillants de rendre les sachets de thé. Ça peut paraître rien, un sachet de tilleul, mais c’est énorme pour quelqu’un qui est en train de serrer dans sa tête, qui est à l’isolement, et moi ça me fait plaisir de pouvoir lui apporter cette sérénité… et même ça, les surveillants arrivent à nous le casser. Ils créent des tensions avec les seules personnes qui sont là pour eux. Ils lui font subir un acharnement, c’est du harcèlement, en fait. Et moi, parce que je suis la femme de Mohamed, c’est pareil.

    Une fois, on a été bloqués pendant une heure dans l’entrée de la prison pour une alarme. J’étais enceinte, et sur la fin, en plus ; j’avais nulle part où m’asseoir : à part un tapis roulant et des portiques, il y a rien du tout. Je me suis assise sur le tapis ; à aucun moment ils m’ont demandé si ça allait. Il y avait des personne âgées, un gars en béquilles, le pauvre, des enfants… mais ils s’en foutaient, comme si c’était bien fait pour nous, parce qu’on venait voir des détenus ; comme si on était des moins que rien. Le chef venait de temps en temps demander aux surveillants si tout allait bien, mais à aucun moment il nous a calculé.

    Je vis à 1 h 40 de Bourg-en-Bresse, c’est pas rien quand t’es enceinte. Je suis allée au parloir jusqu’au huitième mois de grossesse, parce qu’il était au QI et qu’il avait besoin de me voir, sinon c’est encore plus dur. C’est les compagnes, les mères et les femmes qui lâchent rien, en fait. On est là, et on se bat même si c’est dur aussi pour nous.

    Quand il a commencé sa grève de la faim, il a fait un malaise ; l’infirmière est venue et a constaté qu’il n’avait plus de force. Il a refait un malaise, il a appelé, personne n’est venu. Ils sont venus au bout de trois heures. Le chef lui a dit : « De toute façon, on a reçu des directives strictes ; même si tu fais un malaise et que t’as besoin d’aller à l’hôpital, le week-end ou les jours fériés, on pourra pas te transférer à l’hôpital parce qu’il y a pas d’escorte disponible. » Il avait la gestion menottée et l’escorte : depuis qu’il a écrit à l’avocat, il ne les a plus pour tous les mouvements, mais toujours pour sortir de la prison : une voiture devant, une voiture derrière et une voiture de gendarmes. Il peut donc ne pas du tout avoir de soins. Samedi dernier, il a encore fait un malaise, il est resté par terre. Il a appelé les surveillants. Personne n’est venu. Il s’est relevé tout seul. Il a rampé jusqu’à son lit et il s’est allongé dessus.

    [Sa revendication, c’est] la sortie du quartier d’isolement – et la sortie de prison, parce qu’il est en détention provisoire, et l’instruction est terminée ; donc il n’ont plus aucun argument. On sait très bien comment la détention provisoire est utilisée pour punir les gens. Dans cette histoire, il y a la responsabilité du directeur de l’AP, et aussi celle des juges. Si demain il arrive quelque chose à mon mari, ce sera de leur faute à eux. Il faut rendre cela public, faire du bruit… Mohamed a vu le docteur mardi dernier, il a perdu 12 kilos ! Il lui a fait un certificat de contre-indication de placement à l’isolement par rapport à son état de santé. Il a le certificat, il l’a donné, le docteur l’a donné au directeur. Quand il a eu le certificat, il a eu une petite once d’espoir : la sortie d’isolement, c’est rapide, parce que c’est une décision de la prison… Quand il a vu que c’était pas le cas, il a dit : « En fait, ils veulent pas me sortir de là ! »

    J’en parle autour de moi, n’hésitez pas à relayer l’info, parce que s’ils se disent : « De toute façon il n’y a que nous qui savons », dans le pire des cas, s’il arrive quelque chose, c’est lui, quoi… Alors que si on fait du bruit pour dire : « Non, c’est votre faute ! Il est sous votre responsabilité ! Il fait la grève de la faim, c’est vous qui l’avez mis au QI, c’est vous qui ne voulez pas le sortir du QI, alors que vous savez son état de santé »