Évasion collective de 9 prisonniers au CRA de Oissel, près de Rouen.
Des nouvelles de Kémi, qui continue à se prendre des pressions à la centrale Saint-Maur pour le pousser à bout. N’hésitez pas à appeler la prison de Saint-Maur pour leur dire d’arrêter, et vous pouvez passer par nous pour écrire à Kémi et lui envoyer de la force.
Retour sur le procès à Lille de matons qui ont passé à tabac un prisonnier, nu et seul dans sa cellule, le 3 janvier 2022 à la prison de Lille-Sequedin. Il s’est pris des coups de pied et de poings, a été strangulé, a été tiré par les bras menottés dans le dos, se prend des coups à chaque marche d’escalier dans lequel il est traîné. Il est laissé inerte au mitard et ne reçoit aucun soin pendant plusieurs jours. Les matons écrivent un faux CRI et vont essayer de faire passer le prisonnier pour fou et l’envoient 48h à l’UHSA. Le prisonnier et son codétenu témoin sont mis sous pression. La défense des matons pour se dédouaner repose sur un soi-disant « effet-tunnel« . L’AP les félicite et les matons n’ont eu aucune sanction administrative ; le délibéré du procès est prévu pour novembre.
Appel de plusieurs prisonnières enfermées au CRA du Mesnil-Amelot. Elles subissent des blocages dans la distribution des produits d’hygiène, de la nourriture et de l’argent. Elles n’ont aucun soin gynéco. Les punaises de lit prolifèrent dans le CRA. Le covid et la variole du singe aussi ; l’une des prisonnières ayant eu le covid a été mise en isolement chez les hommes. Elles subissent des fouilles des hommes de la PAF. Désormais un OPJ est présent en permanence dans le CRA. Mais la résistance et la complicité des prisonnières fait plaisir à entendre !
L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. C’est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.
On manque de forces pour faire tourner l'émission radio comme on le souhaiterait en ce moment : que vous soyez prisonnier·e·s, proches, ou révolté·e·s contre l'enfermement et l'AP n'hésitez pas à nous contacteret à passer le mot !
Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le jeudi soir à 20h30, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !
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Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.
Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.
Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami·e·s des éditions du bout de la ville.
Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné·e·s !
Le gouvernement a orchestré le mirage d’un prétendu « retour à la normale » avec la fin du passe sanitaire et du port du masque obligatoire en mars 2022 ; mais à l’intérieur, les mesures foireuses que l’AP (Administration pénitentiaire) impose aux prisonnier·e·s depuis deux ans – jamais les mêmes d’une semaine à l’autre ou d’une taule à l’autre – ne tombent pas vite. Prisonnier·e·s et proches n’en peuvent plus de ces mesures arbitraires et vexatoires – notamment au parloir, en salons et en UVF (Unité de vie familiale), seuls moyens de maintenir des liens avec l’extérieur.
« Souriez, vous êtes matés ! »
Lettre de l’Infâme
Cette lettre écrite du QI (Quartier d’isolement) de Valence a été lue à l’émission du 15 avril 2022. On y voit comment l’AP (Administration pénitentiaire) se sert du prétexte du covid pour multiplier les restrictions au parloir et faire subir une surveillance accrue aux prisonniers et à leurs proches tandis que les matons qui vont et viennent librement peuvent faire rentrer le virus. L’Infâme revient sur l’argent promis aux prisonnier·e·s pour appeler leurs proches par téléphone pendant le premier confinement de mars-avril 2020, ce « cadeau» destiné à calmer les révoltes collectives contre l’interdiction pure et simple de tous les parloirs…
Centre pénitentiaire de Valence, quartier d’isolement,
Le 14 mars 2022
Coucou les ami(e)s,
L’Infâme est de retour, histoire de vous parler un peu du covid et de comment tout se joue autour de ça en ce lieu oppressant déjà, de base, qu’est le quartier d’isolement. De mon point de vue, le sujet covid est un peu spécial, je l’avoue, car je suis encore et toujours « isolé ministériel ». Mais ça n’en reste pas moins violent, révoltant, et parfois même un non-sens ! Mais bon, j’vais – comme à mon habitude –, vous parler sans langue de bois, même si ça pourrait déplaire à l’AP. Mais ce détail-là, je m’en tape comme de ma première chemise, car la libre expression est un droit – et un devoir, même – de l’être humain. Revenons à nos moutons… ou plutôt, à notre covid – toute une histoire, cette merde de covid, hein !
Vous n’êtes pas sans savoir, vous, à l’Envo (pour celles et ceux qui me sont le plus proches) que, depuis quelques mois, j’ai enfin des parloirs. Et là, le choc ! Mon parloir s’est super bien passé ! Mais côté covid, le parloir, un désastre ! On a fait avec, moi et mes frérots.
L’ordre qui nous a été donné, c’est zéro contact. Pas même un check du poing, ou même du pied ou alors du coude.
L’ordre qui nous a été donné, c’est zéro contact. Pas même un check du poing, ou même du pied ou alors du coude. Rien, nada ! Et croyez-moi qu’après presque quinze ans sans parloir, de renouer avec le parloir, j’en étais ému… Mais ne pas pouvoir dans mes bras mes frérots, leur faire la bise, une accolade, etc., c’est d’une violence terrible ! J’aurais voulu passer outre, sauf qu’on était surveillés de près. Et v’là que ça fait des aller-retours, sans cesse, pour noter si on fait un écart ou pas… Alors qu’eux, bien évidemment, se faisaient des checks du poing ! Mais nous, on nous refusait même ça. Moi, j’étais dos à la porte de la cuisine du parloir, et je voyais les frérots lever les yeux, à chaque passage de Big Brother… Souriez, vous êtes matés ! Au sens propre comme au figuré. Une mise à l’amende inacceptable ! Et bien que pas contents de cette flagrante inhumanité qu’on subissait, on s’est pliés malgré tout à ça. Une mise à l’amende inacceptable ! Et bien que pas contents de cette flagrante inhumanité qu’on subissait, on s’est pliés malgré tout à ça.
Le pire de cette mise à l’amende, c’est qu’on nous a bien signifié que, si on avait le moindre contact, que ce soit à l’initiative de mes visiteurs ou à la mienne, non seulement il serait mis fin à la visite, mais le permis de visite serait non pas suspendu, mais tout simplement supprimé. Et le pire dans tout ça, c’est qu’on ne pouvait rien y faire. Alors la mort dans l’âme, on n’a pas joué aux cons ! Mais c’était d’une violence psychologique extrême tout ça ! Mais, le principal, c’est que ça ne nous a pas empêché de profiter pleinement des trois heures de parloir qu’on a eu ce jour-là.
Alors, vu les mesures de covid, pour les parloirs ici, à Valence, tenez-vous bien, car l’annonce est aussi rude que révoltante : de base, sans prolongation de durée, la durée d’un parloir, c’est 1h30 ! 3 heures avec une prolongation ! Et le parloir, c’est juste le dimanche. Et quand je dis « le dimanche », c’est pas tout le dimanche, mais une seule session de 1h30 si y a pas de prolongation. Soit le matin, soit l’après-midi.
Même dans une prison aussi reloue que Condé-sur-Sarthe par exemple, les parloirs, c’est tout le week-end, et les jours fériés. Et toutes les sessions. C’est-à-dire, si la famille, les amis, etc., viennent, ils peuvent faire 3 heures le matin, 3 heures l’après-midi, tout le week-end. Et si le jour qui précède ou succède un week-end est férié, c’est possible de faire la session du matin et de l’après-midi, de faire 3 heures à chaque fois, sur les trois jours entiers.
Ici, non ! C’est juste le dimanche, soit le matin, soit l’après-midi pour une seule session. Ici, Valence, c’est un CP (Centre pénitentiaire), donc y a une maison d’arrêt. Eux par contre, ils ont droit à plusieurs jours de parloir. Pourquoi pas nous, détenus QMC (Quartier maison centrale) ? Là encore, mystère et boule de gomme, au goût de révolte ! Et pourtant, y a personne côté centrale qui se bouge son cul pour s’insurger contre ça. Pas de bloquage, pas de mouvement de contestation, pacifique ou non. Rien, zéro ! Suis-je le seul à ne pas trouver ça ni acceptable, ni normal ? J’en ai bien l’impression ! Pfff, des moutons qui se sont laissés abrutir par le système ! Et par les miettes qu’on nous a données, par de prétendues « volontés » de maintenir des liens familiaux – par exemple avec le téléphone, où on nous donnait des clopinettes, du genre : « Estime-toi heureux, on te file 30 balles de téléphone gratis ! Appelle chez toi et ferme ta gueule ! » Ben non, désolé, moi, j’ferme pas ma gueule !
Je pense qu’il y en a qui se sont gavés sur nous !
Je sais pas si vous vous rappelez, les mesures prises par les politiques, c’était à la base 40€ par mois pour la téléphonie.Et d’un coup d’un seul, 40€ pour nous, les enfermés, les invisibles, les anonymes parmis les anonymes, 40€ c’était c’était bien trop, et sans que personne, de nous, détenus, ne sache vraiment comment, ni par qui tout cela s’est décidé, c’est redescendu à 30€ ! Vu que l’État, à la base, envoyait « une enveloppe-budget » pour les opérateurs de l’époque Sagi et Telio et que ces opérateurs ensuite répartissaient automatiquement, pour chaque prison et pour chaque prisonnier déterminé, la somme liée à la téléphonie, je pense qu’y en a qui se sont gavés sur nous !Car on est combien de détenus en France ? 74, 75, 76.000 ? Mais à 10€ par tête, chaque mois, y a un champion bien avisé qui se foutait alors 10€ multiplié par le nombre de détenus en France dans la poche, ça veut dire ?Quel détenu en a été informé du pourquoi, du comment ? Pas moi en tout cas ! On s’est bien fait enfler, par des escrocs en col blanc, qui, pendant une X période, se sont mis 10€ multiplié par le nombre de détenus dans la poche ! Et ce sont vous, mesdames messieurs du dehors, qui payez avec vos impôts, avec toutes les taxes que vous donnez à l’État au quotidien. C’est votre argent, pas le nôtre, étant donné que nous, en prison, sommes rarement imposables.
J’ai jamais entendu que ces clampins avaient été inquiétés par la Justice. Et pourquoi ? Tout simplement parce que, hormis certains détenus et certaines personnes qui luttent pour nous au dehors, personne n’en a rien à foutre que ces gens se gavent tant sur votre dos que sur le nôtre ! Libre à chacun de faire comme ces trois singes : j’ai rien vu, j’ai rien entendu, et je parle pas. Mais moi, je suis pas un singe ! Ni je ferme ma gueule, ni je deviens sourd quand ça se complique, ni je ferme les yeux sur ce qu’on nous fait. Car, ce qu’on nous fait à tous, détenus, on vous le fait à vous aussi au dehors, vous qui n’avez aucun lien quel qu’il soit avec le milieu pénitentiaire, car c’est aussi et surtout à vous que je m’adresse car nos proches ou ceux qui luttent à nos côtés, eux, savent. Ils font ce qu’ils peuvent pour aider, que ce soit par exemple en faisant entendre nos voix à nous les oppressés du système carcéral qui broie de l’humain et leur famille ! Mais, que vous le vouliez ou non, vous qui n’avez aucun lien direct ou indirect avec un détenu ou le milieu carcéral, vous êtes vous aussi tout autant impactés que nous ! Bien qu’il y ait des gens formidables, comme ceux et celles qui forment l’Envolée, bien qu’il y ait aussi d’autres assoces qui luttent tout comme l’Envo pour nous détenu(e)s, retenu(e)s que ce soit en prison ou dans tous les lieux où on enferme (à ceux-là, force et courage, aux femmes et hommes enfermé(e)s entre autres dans ces maudits centres de rétention administrative), ou que ce soit aussi nos proches… Certes tout ce monde, ça en fait des gens qui luttent pour nous, mais on est encore trop peu nombreux ! À vous toutes et tous, sentez-vous concernés et vous aussi, prenez position, car on a tous et toutes besoin de vous aussi ! Vous comme moi, on est tous des êtres humains avant tout ! Vous, mesdames, messieurs, si c’était vous qui subissiez ce genre de choses, l’accepteriez-vous ? Et, si vous ne l’acceptiez pas si vous étiez à ma place, pourquoi pas d’ores et déjà, en l’état actuel des choses ? Dites non et insurgez-vous, selon ce que vous pouvez, soutenez les personnes qui subissent ce broyage psychologique et physique !
Pourquoi acceptez-vous ou même, pourquoi préférez-vous fermer les yeux, les oreilles et la bouche, alors que ça se passe ici en France ? Et à celles et ceux qui liront ceci, vous y penserez peut-être le jour où vous vous ferez agresser par un délinquant qui récidive : à mon niveau, ai-je fait ma part citoyenne en soutenant comme je le peux pour faire avancer les conditions des détenus ? Car si j’avais été là pour aider du mieux possible, peut-être que celui qui cambriole ou qui vend de la came à mon gamin aurait trouvé son chemin dans la droiture ! Au lieu de ça, il a subi, s’est endurci de la plus mauvaise des façons, et j’ai, en un sens, contribué à cela en ne faisant rien, en me complaisant dans mon petit train de vie, parce que je ne me sentais pas concerné. Ce que je vous dis là, ce sont de vraies réalités, c’est pas juste des élucubrations d’un mec qui aurait perdu la tête !
Tout simplement, ces mesures, en ce qui concerne les parloirs, c’est juste pour nous oppresser sans que rien ne le justifie !
Autre sujet les amis, par exemple, les salons ou UVF… Par exemple, entre le jour où j’ai eu mon premier parloir et mon premier salon, il ne s’est passé qu’un mois. Cool ! Ça dure 6 heures toute la session « du matin jusqu’au soir », 10h30-16h30, dans un genre d’appart aménagé ! Là, j’ai pu embrasser mes frérots, leur faire de grosses accolades, etc. Mais question : pourquoi alors nous menacer, pour les parloirs, de nous faire sauter le permis vu qu’au salon, on pouvait faire ce qu’on nous interdit au parloir ?Ben tout simplement parce que ces mesures, en ce qui concerne les parloirs, c’est juste pour nous oppresser sans que rien ne le justifie ! Normalement, à l’issue d’un UVF, ou d’un salon, il devrait y avoir une période de pfff… je sais même pas combien, car même ici, ils savent pas tellement ça change tout le temps de confinement obligatoire ! Moi, je savais que les frérots n’avaient pas le covid, donc je pouvais pas l’avoir à l’issue du salon. J’ai demandé, juste pour voir ce qu’on répondrait, si je pouvais (comme je le fais souvent) aller en salle de bibliothèque pour écrire mes courriers. « Prépare-toi, on arrive dans cinq minutes », m’a t-on dit, alors que tous savaient que je rentrais du salon. Au bout de trois minutes je les appelle et je les bluffe en leur disant : tout compte fait je dois appeler chez moi, j’reste en cellule. En fait, je me suis auto-confiné moi même dix jours pour être sûr.
Les surveillants nous rappellent sans cesse qu’il faut respecter les gestes barrière alors que ça contamine sans vergogne, ni souci de conscience les détenus, parce que, eux, n’ont pas respecté les gestes barrière !
Un détenu a eu le covid ici, au QI, et pourtant il n’a pas eu le covid lors s’un salon ou d’un UVF ou d’un parloir !Au QI, nos contacts se limitent la plupart du temps aux surveillants. Il a des mesures de gestion équipée, donc ils ouvrent peu sa cellule. Il a eu des contacts qu’avec les surveillants et personne d’autre, donc c’est un surveillant qui lui a refilé le covid. Et, aucun détenu n’a été informé que l’un d’entre nous l’avait chopé à cause d’un surveillant, quelle honte ! Ils nous mettent en danger, mais par contre ils nous rappellent sans cesse qu’il faut respecter les gestes barrières alors que ça contamine sans vergogne, ni souci de conscience les détenus, parce qu’eux n’ont pas respecté les gestes barrières !On sait même pas si c’est un surveillant QI qui lui a donné cette merde de covid, ou un Elac(Équipe locale d’appui et de contrôle) ! Car c’est les Elac qui font les mouvements infirmerie par exemple, quand on va à l’infirmerie ou dès qu’on sort du bâtiment du QI, donc non seulement ça a infecté un détenu, mais que dire de cet inconscient d’agent qui, de ce fait, a mis aussi ses collègues à lui en danger, peut-être même aussi ses proches. À cette période, ce détenu n’avait pas de parloir, de salon, ou d’UVF prévu : imaginez si ça avait été le cas, et qu’il ait eu une visite, avant même d’avoir été depisté positif ! Ce mec a des gamins, et s’il avait infecté ses gamins sans le savoir s’il avait eu parloir ? C’est-à-dire que de l’inconscience d’un seul surveillant, vous imaginez un peu comment tout ça aurait pu mal tourner.
Et là, depuis 24 heures, plus personne ne met de masques. Est-ce général et/ou généralisé ? Mystère et boule de gomme ! Au QI, personne ne nous a informés de quoi que ce soit à ce sujet ! Alors, les Castex, Vérand, Macron et compagnie, au lieu de filer des chèques carburants et qu’ça foute la pagaille, au lieu de faire profil bas Olivier, et de pas remplir ton rôle de ministre, et toi Manu, au lieu de t’la raconter comme un Superman que t’es pas en voulant donner des leçons à ce fou de Poutine, commencez, messieurs, par vous occuper des vrais problèmes qu’il y a dans votre pays. Regardez d’un peu plus près tout ce qui se passe dans les prisons ! On tombe malade, on crève, que ce soit brutalement ou à petit feu, ce qui n’en n’est pas moins tout aussi brutal que de mourir d’une dizaine de coups de couteau dans une cour de promenade.Parce que, quand il y a des détenus « médiatiques et médiatisés » là vous commencez à bouger, et même à faire les canards, en transférant les gens là ou ils voulaient être pour être proches des leurs, chose que jusque là vous leurs avez refusé et tout ça, à quel titre, de quel droit ? Celui de l’apaisement des esprits échauffés à blanc ? Et nous alors, nous, les invisibles sauf quand on fait une prise d’otage ou qu’on agresse un surveillant, vous en avez rien à foutre de nous ? Et vous croyez que je vais voter pour des gens comme vous ? Commencez par voir les réalités de ce qui ce passe dans les geôles françaises, les CRA, et tous ces lieux où on enferme et tue de multiples façons, où l’on broie des gens, des familles entières, et faites changer les choses, alors là… peut-être, je dis bien peut-être, voterai-je un jour si un de vous tient de tels engagements !
À toutes celles et ceux que je nomme pas et qui me soutiennent, activement et/ou, dans l’ombre, ainsi qu’à ma tante et mon oncle qui sont là pour moi, merci à vous pour votre soutien, votre cœur, et votre détermination ! Courage aussi, tout spécialement, à N. « la lionne » incarcérée actuellement aux Baumettes ! À toutes les femmes, hommes, minots, et tous ceux et celles, enfermé(e)s ailleurs qu’en prison, gardez le moral et l’espoir de jours meilleurs ! Force courage et détermination ! Restez unis et solidaires ! Car le combat « c’est nous contre eux, pas nous contre nous ».
Y a pas d’arrangement, et y en aura jamais là-dessus ! Force à tous.
L’Infâme
« Voilà deux ans que le covid a posé ses bagages en prison »
Lettre de Francis Dorffer
Chaque fois que des mesures répressives sont mises en place au détriment des prisonnières et des prisonniers, ou de leurs proches, le risque, c’est qu’elles s’inscrivent dans le droit et dans les pratiques de l’AP et de ses matons longtemps après la disparition du prétexte qui les a initialement justifiées. Francis souligne dans cette lettre lue à l’émission du 15 avril 2022 que le covid ne fait pas exception à la règle.
Maison centrale d’Arles, quartier d’isolement,
Le 13 mars 2022,
Salut à tous,
Aujourd’hui, voilà deux ans que le covid a posé ses bagages en prison. Mars 2020, premier confinement : pendant des semaines, les visites au parloir ont été interrompues, les UVF annulés… Et dans certaines prisons, cela a mis plusieurs mois à reprendre !
Beaucoup de mesures sanitaires se sont transformées en nouvelles règles inscrites dans le marbre en détention, et sont appliquées de façon permanente : parloirs vitrés, heures de réservation réduites ‒ parfois plusieurs heures réduites à une seule par jour. Dans beaucoup de prisons, les mesures liées au covid sont devenues un moyen de restreindre les droits : nombre de personnes au parloir réduit à deux ou trois, et en UVF, idem ! Activités en détention annulées, voire complètement supprimées, demande de vaccin ou test pour accéder aux UVF, isolement de personnes ayant eu des contacts au parloir ou au retour d’UVF…
Bref, sans parler du réel manque d’information, on a pu voir nos droits réduits avec comme seule réponse : « C’est le covid ! »
Pour info, le 14 mars, le masque n’est plus obligatoire à porter. Donc à toutes et tous ! N’oubliez pas de vous informer et demandez des informations. Dans la majorité des cas, cela n’a été que le moyen de faire régresser les droits et de remettre des vitres dans les parloirs !
Courage à tous ! Force à tous !
Francis Dorffer
« Depuis deux ans qu’il y a ce foutu virus, la détention a beaucoup changé »
Lettre de DD
Dans cette lettre lue à l’émission du 1er avril 2022, DD rappelle rapidement les principales restrictions imposées aux Baumettes depuis l’arrivée du covid et la détérioration des relations des prisonnières avec leurs proches qu’elles entraînent, tout en soulignant que même quand on n’a pas de parloirs, on est tout de même affecté par des mesures comme la limitation des activités, et donc des mouvements et des rencontres au sein de la détention.
Centre pénitentiaire de Marseille-Les Baumettes,
Le 11 mars 2022,
Depuis deux ans qu’il y a ce foutu virus, le corona, la détention a beaucoup changé. Personnellement je n’ai pas de parloir, mais je sais que pendant une période ils ont mis les plexiglas aux parloirs, il n’y avait plus d’UVF et le relais mère-enfants était fermé. Sans parler de toutes les activités qui ont cessé et ne sont toujours pas revenu à la normale. Ensuite, il y a plein de postes de travail qui ont été annulés, comme la formation bâtiment, tertiaire, la formation magasinier. Il y avait aussi le linge que la famille amenait à la détention et qui n’était pas donné avant une semaine, voire plus.Depuis, quelques activités ont repris mais très peu. Voilà tout ce que j’avais à dire sur les changements de l’AP.
DD
« Si le détenu n’est pas vacciné minimum deux doses, c’est parlu hygiaphone et confiné sept jours »
Lettre de Kémi
Kémi nous avait déjà écrit à propos du covid en automne 2021, quand un cluster avait été déclaré à la maison centrale de Saint-Maur ; il dénonçait des conditions sanitaires catastrophiques et la responsabilité des matons dans la propagation de la maladie. En mars 2022, récemment sorti du QI, Kémi constate le maintien de certaines restrictions, comme celles liées à la vaccination ou à la durée des parloirs, alors qu’officiellement, l’AP prétend lever toutes les mesures restrictives liées au covid.Cette lettre a été lue à l’émission du 8 avril 2022.
Maison centrale de Saint-Maur,
Le 14 mars 2022
Salut L’Envolée,
Ici ils sont pas emmerdants avec le covid, faut juste qu’on porte un masque c’est tout. Moi je suis toujours à la formation « menuiserie » mais je vais voir pour un autre job car celui-là paie pas et je m’ennuie grave. Le formateur c’est un fatigué ce gars ! Bref, je prends mes marques petit à petit, j’ai dû remettre les poings sur les « I » et les barres sur les « T » mais maintenant ça va. Ils ont vu qu’après le QI je suis resté un lion et pas devenu un fatigué !
Bref, là il est 22 heures et j’écoute le son de NAPS « Les mains faites pour l’or », j’ai fait mes exercices et me suis lavé au lavabo, à l’ancienne les potos MDR.
En tous cas merci de m’écrire, ça fait grave plaisir, ça me montre que je ne suis pas seul et ça me permet de traverser cette épreuve qu’est la prison. Sérieux, surtout depuis que je suis sorti du QI, quand je reviens du taf et vois que j’ai une lettre, je la lis avant même de manger et ensuite je prends le temps le soir pour y répondre. D’ailleurs merci pour l’enveloppe timbrée, ça me permet de vous rép et ça fait plaisir.
Pour le covid en prison, ici ils sont tranquilles. Parloirs, UVF, salons : tout est disponible sans restriction. Juste, si le détenu n’est pas vacciné min deux doses, c’est parlu hygiaphone et confiné sept jours, mais si t’es vacciné c’est tout normal et pas confiné. Après ça reste 1h30 à la place de toute la journée et deux visiteurs max mais tu peux négocier pour un mineur en plus de deux majeurs. En détention tout est normal, juste on doit porter le masque sinon rien n’a changé. En plus le masque on le met que quand on a un entretien ou parloir, sinon ils cassent pas les couilles.
En attendant de vos nouvelles, prenez soin de vous les potos, à+
Kémi
« Tout le reste découle de cette inertie de l’ARS »
Extrait de lettre de Ion Kepa Parot
Ion Kepa Parot souligne la responsabilité de l’État et en particulier de l’ARS dans la gestion du covid dans cet extrait de lettre lu à l’émission du 8 avril 2022. Au bout de plus de trente-deux ans de prison, à plus de 71 ans, Ion est une personne à risque car il est gravement malade ; de plus, il a eu le covid en prison l’été 2021. Il vient enfin d’obtenir une libération conditionnelle (le 13 octobre 2022), après une énième demande. L’État français persistait jusque-là dans la logique de vengeance qui est la sienne depuis des décennies en rejetant systématiquement ces demandes, alors que Ion avait dépassé sa période de sûreté depuis 2005. Des manifestations avaient eu lieu régulièrement au pays Basque pour exiger sa libération ainsi que celle de Jakes Esnal, lui aussi gravement malade après plus de trente-deux années passées en prison, et celle de tou·te·s les Basques enfermé·e·s du fait de l’acharnement sans fin des États français et espagnol contre ETA (Euskadi ta Askatasuna) même après sa dissolution.
Centre de détention de Muret,
Le 16 mars 2022
[…] Pourrais-tu dire aussi, de ma part, à Madame L’Envolée que début décembre 2020, j’avais dit au médecin-chef du centre de détention de Muret qu’il était urgent de vacciner contre la covid-19 sinon nous risquions un cluster important. Et, le cluster s’est installé en mars 2021 (40 détenus confinés durant plus de 20 jours) à cause des retards de l’ARS (Agence régionale de santé). Nous sommes toujours en retard d’une guerre, comme en 1918 et 1940, même pour la santé par manque de vision, de réflexion et de matériel. De plus, l’Institut Pasteur était en retard, il a fallu acheter des vaccins à l’étranger et vacciner, ici au CD de Muret, en juin 2021. Tout le reste découle de cette inertie de l’ARS. Le plus important ce ne sont pas les conséquences mais la cause.
Lettres de E. et Dédé qui reviennent sur les parloirs, les permissions, les semi-liberté et le Covid en taule. E. raconte comment la prison détruit les liens familiaux, l’importance des parloirs, mais aussi leur dureté : les proches y sont réprimés. On avait déjà lu des petits textes de Dédé dans cette émission. Elle revient cette fois sur le chantage aux permissions utilisé par les matons, mais aussi les CPIP, l’AP et les juges, qui cherchent à tout contrôler même quand tu n’a qu’une journée de permission.
Lecture d’une lettre d’Oneel toujours incarcéré suite à la vague de répression des révoltes en Guadeloupe. Suite de l’interview de Gladys Democrite, avocate d’un des sept mis en cause dans l’affaire des « Grands frères ». Trois d’entre eux – dont Oneel – ont été transféré en métropole, loin de leurs proches. Vous pouvez écouter ici une précédente interview de la sœur d’un des sept grands frères incarcérés, transférés injustement en métropole les uns après les autres.
Lecture de lettres de Libre Flot et discussion sur sa situation après plus d’un mois de grève de la faim. Libre Flot a été hospitalisé, au 25ème de sa grève de la faim. Il expliquait les raisons de son action dans un texte qu’on peut lire ici. Contactez-nous si vous souhaitez lui écrire. Le 29 mars, l’AP a enfin levé son régime d’isolement mais il reste incarcéré et dans un état de grande faiblesse. Toutes les infos sur les 7 mis en cause, tous en liberté surveillée sauf Libre Flot là.
Agenda : – Les comités de soutien aux inculpé.es du 8 décembre appellent à une journée internationale de démonstration lundi 4 avril 2022. A Paris, nous nous rejoindrons à 18h à Ménilmontant. A Toulouse, le rassemblement aura lieu à 18h devant le Palais de Justice. Plus d’infos ici. – Rencontre avec l’Envolée le samedi 9 avril a Grenoble a 15h ! Plus d’info ici.
On manque de forces pour faire tourner l’émission radio comme on le souhaiterait en ce moment : n’hésitez pas à nous contacter, que vous soyez prisonnier·e·s, proches, ou révolté·e·s contre l’enfermement et l’AP, pour nous filer un coup de main !
L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.
Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le lundi soir à 23h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !
Pour nous joindre : 07.53.10.31.95(whatsApp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore àcontact@lenvolee.net et surinstagram, twitter, facebook & snapchat.
L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui a frappé le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Le numéro 54 est dispo !
Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.
Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.
Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.
Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s !
Longue lettre d’une prisonnière des Baumettes sur les mesures disciplinaires à l’intérieur liées au covid et le retour des permissions
Brèves des temps qui courent : Rédoine Faïd fait condamner un maton de Force Ouvrière pour « diffamation » / Parution d’une tribune de la contrôleuse des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot pour que les parlementaires et les juges aillent visiter les taules / Évasion à l’ancienne à la Talaudière
Le Covid en centre de rétention (CRA) : appel d’une personne enfermée à la prison pour sans-papiers de Oissel pour parler du CRA de Plaisir, en Île de France, déclaré « CRA Covid » par les autorités et où est envoyée une partie des personnes testées positives.
Appel de Marseille pour donner des nouvelles de Claudio Lavazza, dont on a parlé dans plusieurs émissions de janvier et qui est toujours en taule, en attente d’une décision judiciaire, plus de deux mois après sa date officielle de sortie. (Là, là et là)
Pour lui écrire : Claudio Lavazza, écrou 11818, CD 1 cellule 5, 1D – Centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan, Chemin de Pémégnan, BP 90629 40000 Mont-de-Marsan Pour visiter la page internet de présentation de son livre Ma peste de vie paru aux Éditions l’assoiffé, c’est par ici.
Des nouvelles de Youri Laroche, sur lequel l’AP et la direction de la centrale de Vendin s’acharnent pour lui faire payer sa prise de parole à l’époque du blocage de la prison par les matons.
Pour lui écrire, le soutenir et signifier à l’administration qu’il n’est pas seul : Youri Laroche, écrou 700 5 rue Léon Droux, 62880 Vendin le Viel
On manque de forces pour faire tourner l’émission radio comme on le souhaiterait en ce moment : n’hésitez pas à nous contacter, que vous soyez prisonnier·e·s, proches, ou révolté·e·s contre l’enfermement et l’AP, pour nous filer un coup de main !
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Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.
Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.
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Dans le prolongement de la manifestation contre les Centre de Rétention Administrative et toutes les prisons qui aura lieu le samedi 12 février 2022, nous vous convions à une discussion-cantine avec le journal anticarcéral l’Envolée et le collectif Lyonanticra à 18h à l’Île égalité (Villeurbanne).
DISCUSSION SUR LA SITUATION DANS LES PRISONS EN TEMPS DE COVID
Après la manifestation du samedi 12, nous vous proposons une discussion sur la situation des prisons et des mobilisations à l’intérieur et depuis l’extérieur avec l’Envolée et le collectif Lyonanticra.
L’Envolée est un journal et une émission radio contre toutes les prisons. C’est avant tout un porte-voix pour les prisonniers, prisonnières, et leurs proches, qui critiquent leurs conditions d’enfermement.
Depuis deux ans, le Covid 19 est le prétexte d’une déferlante sécuritaire et technopolicière sur nous tous et toutes. Difficile de trouver des prises pour réagir. Derrière les murs des prisons, des centres de rétention administrative (CRA), ou des hôpitaux psychiatriques, massivement ignorées par le reste du monde, les personnes enfermées subissent cette déferlante, qui va de pair avec une dégradation ahurissante de leurs conditions d’enfermement. Le manque de soin est structurel dans les lieux d’enfermement : face au Covid, les personnes n’y sont ni protégées ni soignées. La réponse est gestionnaire et ultra-sécuritaire. Les malades, les personnes positives, ou les personnes qui ont été en contact avec leurs proches sont placées à l’isolement, mesure de torture blanche, qui est habituellement une sanction.
Sous prétexte sanitaire, l’interdiction de contacts physiques entre les prisonnier.e.s et leurs proches est en vigueur depuis le printemps 2020, dans l’indifférence généralisée. Appliquée arbitrairement selon les prisons, les moments et l’humeur des matons, elle met en péril l’un des rares moments de soulagement pour les enfermé.e.s et leurs proches. A l’inverse, la matonnerie va et vient sans être soumise aux contraintes imposées aux autres (pass, tests et cie.)
Des améliorations des conditions de détention, qui avaient été acquises au fil des combats des prisonniers et prisonnières, sont ainsi brutalement remises en cause, et il sera dur de les gagner de nouveau.
Nous vous proposons une discussion pour échanger informations et questions sur les impacts directs et indirects de la crise sanitaire dans les lieux d’enfermement. N’hésitez pas à participer.
Mutineries, pétitions, grèves de la faim… Nous reviendrons aussi sur les diverses mobilisations et solidarités qui ont eu lieu depuis 2020 dans ce contexte très difficile. Nous parlerons du rôle de l’Envolée et des collectifs anti-CRA pour faire circuler la parole des premiè.res concerné.es dans ces combats, et vous invitons à venir échanger sur diverses initiatives…
PRESENTATION DU LIVRE : La peine de mort n’a pas été abolie…
Nous en profiterons pour présenter ce livre publié en septembre 2021 par l’Envolée et les Editions du Bout de la ville, à l’occasion du 40e anniversaire de l’abolition de la guillotine.
Ce livre affirme que la peine de mort n’a pas été abolie parce que :
la prison est une machine à provoquer les suicides ; depuis 1981 les tribunaux prononcent beaucoup plus de peines d’enfermement, et de plus en plus longues, alors que les aménagements de peine sont en réalité très difficiles à obtenir ; la prison enterre vivants de nombreux prisonniers et prisonnières dans les Quartiers d’isolements et autres centrales utlra sécuritaires, qui ont remplacé les QHS (quartiers haute sécurité) soi-disant abolis ; on meurt en prison par manque de soins, et que la justice refuse souvent de faire sortir les prisonnier.e.s gravement malades, les brutalités policières et pénitentiaires tuent, l’administration et la justice couvrent. Et des proches de personnes décédées dénoncent cela et se mobilisent.
Ce livre est un recueil de lettres de prisonniers et prisonnières et de prises de paroles de proches, parce qu’ils et elles ont trop rarement la parole, alors qu’ils et elles sont les mieux placés pour dénoncer le système carcéral.
Après la manifestation qui débute à 14h place Bellecour, venez donc discuter de ces perspectives anticarcérales à partir de 18h à l’Île égalité ! (6 rue de l’égalité à Villeurbanne)
A la fin de la présentation, on pourra continuer les discussions autour d’un repas.
A bas les cra et toutes les prisons ! Liberté pour tout.es les prisonni.eres !
Retour sur l’actualité : des feux d’artifices devant les taules pour le 31. On revient sur les propos de Macron sur les non-citoyens et ceux de Pécresse qui veut ouvrir des centres de détention provisoires avec bracelet.
Lecture de lettres de 3 prisonnier.es dont Kemi et Fabrice, toujours à l’isolement. On discute avec elles et eux de ce que c’est que de passer le mois de décembre en taule.
Appel de Marseille pour parler de la situation de Claudio Lavazza qui devrait être libéré depuis le 11 décembre 2021 mais qui est toujours entre quatre murs. Claudio Lavazza est un camarade qui a beaucoup lutté jusqu’en 1996, année de son arrestation pendant un braquage en Espagne. Il a été maintenu enfermé pendant plus de 24 ans là-bas dont 8 ans dans les FIES (équivalent espagnol des Quartiers de Haute Sécurité, QHS). Une campagne se lance pour lui écrire et appeler à sa libération immédiate.
Pour lui écrire :
Claudio Lavazza ec 11818, CD 1 cellule 5, 1D Centre pénitentiaire de Mont-de-Marsan Chemin de Pémégnan BP 90629 40000 Mont-de-Marsan
Pour visiter la page internet de présentation de son livre Ma peste de vie paru aux Éditions l’assoiffé, c’est par ici.
Retour sur la situation sanitaire et comment l‘administration pénitentiaire s’en sert pour continuer à attaquer les espaces et marges de manœuvres que les prisonnier.es avaient acquis. Les matons en profitent aussi pour mettre la pression sur les parlus et les UVF.
Et une bonne nouvelle quand même, après des mois de rallonges arbitraires, l’infâme n’est enfin plus en gestion menottée !
L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.
Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le lundi soir à 23h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !
Pour nous joindre : 07.53.10.31.95(whatsApp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore àcontact@lenvolee.net et surinstagram, twitter, facebook & snapchat.
L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui a frappé le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Le numéro 54 est dispo !
Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.
Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.
Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.
Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s !
Communiqué du collectif clandestin de la centrale d’Arles, octobre 2001
« Comme toujours, la parole n’a pas été accordée aux principaux intéressés, à ceux et celles pour qui le quotidien est l’infamie carcérale, c’est à dire les détenus eux-mêmes ! La parole ne nous est pas donnée. Jamais . C’est pourquoi nous avons décidé de la prendre, ici et maintenant. C’est particulièrement au nom des détenus « longues peines » que nous nous exprimons, nous, les laissés pour compte, ceux pour qui l’horizon n’est que désespoir et haine. Nous sommes là, face à vous, pour exiger que nous soient appliquées des mesures justes, équitables, qui nous permettent de croire que nous n’avons pas été condamnés à la mort lente, à des peines qui ne sont qu’un substitut à la peine de mort. »
Envoyée à une mauvaise adresse, cette lettre de Daniel datée de juillet 2021 ne nous est parvenue qu’en octobre ; dommage, car ces réflexions et analyses limpides ont toute leur place aux côtés des lettres publiées dans le livre La peine de mort n’a jamais été abolie. Où commence la barbarie d’une peine ?, interroge Daniel. Il pose aussi la question de l’opportunité d’entamer une bataille juridique en déposant des requêtes à la commission de Strasbourg sur la notion de « peine inhumaine ».
Par ailleurs, cette lettre nous arrive de Ensisheim ; on en profite pour rappeler que l’émission est désormais écoutable dans cette centrale d’Alsace sur les ondes de Radio MNE à Mulhouse. Merci à l’équipe !
Maison centrale d’Ensisheim,
le 5 juillet 2021,
Bonjour aux Envoleurs (de L’Envolée),
Je devais vous écrire, il y a longtemps déjà, mais bon, mieux vaut tard que jamais, alors voici.
Un soir (sur je ne sais quelle station), il y a quelques mois, j’écoute (un bref instant) telle personne du monde libertaire (!) qui raconte qu’un jour il eut connaissance quel tel perpète était encore en taule après une quarantaine d’années où on l’y avait oublié. Il termina en précisant que si l’on avait donc aboli la peine de mort en France « pour mettre ça à la place (des quarante ans de cage), ce n’était pas la peine ».
Ailleurs et jadis, Badinter aurait déclaré que s’il avait su alors que la perpète deviendrait sans fin, il aurait fixé une limite à cette peine de barbare.
Il y a une quinzaine d’année (voire plus), j’ai tenté une requête à la Commission européenne des droits de l’homme (sic) à Strasbourg visant tel article de la convention (sic) selon lequel : « nul ne peut être condamné à un traitement ou une peine inhumaine ». Je posais ainsi la question gênante : est-ce que garder trente années et plus quelqu’un en taule est une « peine humaine » ? On ne pouvait que répondre : NON ! Aussi, ma requête a été rejetée (sous tel prétexte). Une amie de Suisse a tenté alors une même requête ; celle-ci a été évidemment rejetée aussi (sous tel ou tel prétexte).
Octobre prochain : quarantième anniversaire de l’abolition de la peine de mort en France (un siècle après le Portugal). On peut d’ores et déjà s’attendre à de forts méchants « débats » (truqués) où tel ou tel invité choisi réclamera le retour « immédiat » du coupage de tête ou de la taule à vie pour tous.
Ma question sera alors la suivante : est-ce que vous seriez partant en tant qu’association pour tenter une requête à ladite commission de Strasbourg sur la notion de « peine inhumaine » ? Si l’OIP, l’Arapej, le Genepi et autres pouvaient s’associer à la démarche.
Jadis, j’avais écrit à la Commission nationale consultative des droits de l’homme à Paris qui m’avait répondu que ce n’était pas à eux de s’occuper du sujet mais au contrôleur général des prisons… Mme Hazan, que j’avais alors contacté, m’avait fait savoir qu’elle avait parlé du sujet dans son rapport annuel, mais tout le monde sait l’impact en France de ce type de rapport… En début d’année 2021, j’ai écrit au même sujet à Badinter, à Dupond-Mor (deux fois), à sa porte-parole (Mme É. Masson) : aucune réponse de personne (sujet gênant ou courrier pas lu, ou…)
À noter aussi que, sur ce sujet, tout le monde ment. Les Dernières Nouvelles d’Alsace par exemple déclarent qu’on (les perpètes) sortiraient de taule après 19 années, tel magistrat (à la télé, radio et autre) affirme que l’on sort tous après 22 ou 25 années de taule. Quand je suis arrivé dans ce camp, les perpète sortaient en général après 16 à 19 années de taule. De nos jours, après 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36… années (la plupart avaient 15 ans de sureté) et « 36 repassages » au centre national d’évaluation (sic). On est encore en cage. Si ça, c’est pas des peines barbares, qu’est-ce que c’est ?
En France, à l’heure actuelle encore, il est interdit de se réinsérer. La preuve par les chiffres : près de 80 % des demandes de conditionnelle (moyennes, longues et trop longues peines) sont refusées. Cette situation n’est pas due par exemple à un « manque de moyen » (ou autre refrain) comme le croit et l’écrit l’analyse parue en mai dernier dans l’article du Monde diplomatique « Une justice au bord de l’implosion » (sic) mais cela est dû à l’idéologie à laquelle adhèrent les refuseurs. Le phénomène n’est pas nouveau, Badinter signale je ne sais plus où cette adhésion massive des magistrats à telle idéologie pour la période 39-45…
Bref, je vous remercie de votre attention, recevez mes salutations.
Retour sur l’histoire de la révolte des gilets jaunes à Amiens et les alliances qui ont été tissés tout au long du mouvement.
Répression judiciaire et violences policières : la construction et les actions du collectif des « Mutilé·e·s pour l’exemple « . Vous pouvez retrouver leur site internet en cliquant ici.
Agenda, big ups et dédicaces : comptine kurde pour Libre Flot
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Direct chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le lundi soir à 23h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !
Pour nous joindre : 07.52.40.22.48 (WhatsApp, Telegram, Signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore àcontact@lenvolee.net et surinstagram, twitter, facebook & snapchat.
L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui frappe le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Contactez-nous ! PS : Règlement intérieur type, article 19, annexe de l’article R57-6-18 du Code de Procédure Pénale « Les décisions administratives refusant à une personne prisonnière de commander une revue ou de la détenir peuvent faire l’objet d’un recours administratif. »
Communiqué du collectif clandestin de la centrale d’Arles, octobre 2001
« Comme toujours, la parole n’a pas été accordée aux principaux intéressés, à ceux et celles pour qui le quotidien est l’infamie carcérale, c’est à dire les détenus eux-mêmes ! La parole ne nous est pas donnée. Jamais . C’est pourquoi nous avons décidé de la prendre, ici et maintenant. C’est particulièrement au nom des détenus « longues peines » que nous nous exprimons, nous, les laissés pour compte, ceux pour qui l’horizon n’est que désespoir et haine. Nous sommes là, face à vous, pour exiger que nous soient appliquées des mesures justes, équitables, qui nous permettent de croire que nous n’avons pas été condamnés à la mort lente, à des peines qui ne sont qu’un substitut à la peine de mort. »
Une lettre de Nadia actuellement au CNE de Fresnes qui revient sur sa derniere perme. Elle raconte ce moment poignant et souligne l’absurdité des discours officiels sur la réinsertion.
Une lettre de J. incarcéré aux Baumettes qui donne des nouvelles après sa dernière lue début septembre et continue l’échange sur les allers-retours CRA-prison et sur l’acharnement des préfectures et des juges contre les personnes étrangères.
Une lettre de Libre flot prisonnier au Q.I de Bois d’Arcy avec qui on continue une discussion entamée depuis plusieurs mois.
deux lettres de Kemi du Q.I de St Maur qui donne des nouvelles de la prison déclaré cluster depuis le début du mois d’octobre. Suivi d’une discussion pour décrire le nouveau confinement mis en place dans la taule.
Info importante: les UVF a St Maur seraient conditionnée a la vaccination des prisonniers
Témoignage d’une personne expulsée violemment récemment au Panama.
Agenda, big up, et dédicaces
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Communiqué du collectif clandestin de la centrale d’Arles, octobre 2001
« Comme toujours, la parole n’a pas été accordée aux principaux intéressés, à ceux et celles pour qui le quotidien est l’infamie carcérale, c’est à dire les détenus eux-mêmes ! La parole ne nous est pas donnée. Jamais . C’est pourquoi nous avons décidé de la prendre, ici et maintenant. C’est particulièrement au nom des détenus « longues peines » que nous nous exprimons, nous, les laissés pour compte, ceux pour qui l’horizon n’est que désespoir et haine. Nous sommes là, face à vous, pour exiger que nous soient appliquées des mesures justes, équitables, qui nous permettent de croire que nous n’avons pas été condamnés à la mort lente, à des peines qui ne sont qu’un substitut à la peine de mort. »
On a appris qu’un grand nombre de nouveaux cas de covid ont été dépistés à Saint-Maur. Correspondant régulier de L’Envolée, Mickaël revient sur les conditions d’enfermement et d’hygiène déplorables de cette taule et rappelle que si les familles subissent toujours plus de mesures de contrôle, les matons vont et viennent à leur guise.
Cluster à Saint-Maur
Plus de quarante cas à Saint-Maur, et la plupart n’ont pas de parloirs – alors comment ont-ils été infectés ? L’AP fait-elle ce qu’il faut pour tester les matons ? Sont-ils vaccinés ou pas ? Moi je suis vacciné deux doses mais c’est fou le nombre de nouveaux cas par jour ! Les matons nous contaminent, et nous on peut rien faire même juridiquement alors que certains hauts gradés ne portent pas le masque… côté covid, on est plus en danger que dehors !
Y a un détenu qui ne sort jamais de sa cellule, donc comment il a pu l’attraper si ce n’est pas par le biais des matons ? Moi, perso, je me lave dans ma cellule car les douches ne sont pas désinfectées, et on nous donne même pas de quoi nettoyer la cellule. Il faut cantiner, mais quand t’as pas d’argent, tu fais comment pour désinfecter ta cellule ? Je tire la sonnette d’alarme sur les conditions d’hygiène pour améliorer et pour éviter le covid à Santa Muerte.
Force courage et honneur à toutes et tous qui sont détenus, et courage pour les contaminés,