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  • Lettres sur l’enfermement psychiatrique – Suite du procès du 8/12 : comment la DGSI manipule – Parution du bouquin « En Marge »

    Lettres sur l’enfermement psychiatrique – Suite du procès du 8/12 : comment la DGSI manipule – Parution du bouquin « En Marge »

    Émission de L’Envolée du vendredi 20 octobre 2023

    • Deux lettres de Christophe qui revient sur son enfermement en hôpital psychiatrique. Il raconte le traumatisme que ça provoque de se faire interner par un proche, la façon dont l’HP comme la prison concerne surtout des personnes moins intégrées socialement, le choc carcéral du premier jour. Mais aussi comment l’enfermement psy renforce encore la désocialisation et les difficultés à retrouver du taf.

    • On revient encore sur le procès de l’affaire du 8 décembre dans laquelle 7 personnes sont jugées à Paris par le parquet national antiterroriste du 4 au 27 octobre (on avait longuement présenté l’affaire et le début du procès dans la première émission d’octobre). On parle des deux semaines écoulées, des interrogatoires à rallonge qui poussent à bout les inculpé.es, la salle qui parvient à faire entendre sa solidarité. Les personnes à la barre, malgré les pressions et le stress, répètent qu’elles contestent la retranscription des écoutes et les déclarations qu’elles ont pu faire lors de leur 96 heures de garde à vue dans les locaux de la DGSI.
    • On en profite pour revenir sur le travail qui a été fait cette semaine pour montrer comment ces GAV particulièrement éprouvantes constituent des moments de sidérations traumatiques au cours desquels les enquêteurs parviennent à imposer leurs mots et leur récit préétabli dans l’esprit des personnes (bientôt dispo !).

    • Jean Michel vient nous présenter son bouquin, « En Marge », dans lequel il revient notamment longuement sur ces nombreuses années de cabane. Il évoque les luttes et solidarités entre les prisonniers dans les années 80, les premières émissions radio pour les taulards dont L’Envolée est un peu l’héritière, ses rencontres à l’intérieur. Il s’attaque aux clichés sur la prison pour essayer d’en montrer la réalité quotidienne au-delà les fantasmes qui peuvent circuler et fait le lien entre la solidarité à l’intérieur et la solidarité dans les quartiers populaires.

    Le journal numéro 57 est dispo !

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers
    et les prisonnières.

    L’Envolée est une émission radio pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. C’est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

    On manque parfois de forces pour faire tourner l'émission comme on le voudrait en ce moment : 
    que vous soyez prisonnier·e·s, proches, ou révolté·e·s contre l'enfermement et l'AP, n'hésitez pas à nous contacter & à passer le mot !

    Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne ! Rediffusions sur MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le jeudi soir à 20h30, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h, Radio FM 43 dimanche à 12h en Haute-Loire, 105.7 FM au Chambon-sur-Lignon, 102 FM à Yssingeaux et 100.3 FM au Puy-en-Velay, sur Radios libres en Périgord, en Dordogne, sur 102.3 FM à Coulounieix-Chamiers jeudi à 20h, sur radio Alto, sur 94.8 FM sur le massif des Bauges jeudi à 21h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h) ! Dispo sur toutes les plateformes de podcast.

    Pour nous joindre : 07.53.10.31.95 (appels et textos).
    Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris

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    et sur instagram, twitter, facebook.

  • Lettre de Caen : « le carcéral piétine le médical » – La Courte-échelle : nouvelle émission anticarcérale à Marseille – Le CRS éborgneur acquitté

    Lettre de Caen : « le carcéral piétine le médical » – La Courte-échelle : nouvelle émission anticarcérale à Marseille – Le CRS éborgneur acquitté

    Émission de l’Envolée du vendredi 16 décembre 2022
    • Une lettre de deux prisonniers de Caen pour parler accès aux soins en taule : « Quand le carcéral piétine le médical ».

    • Appel de Joël pour présenter une nouvelle émission anticarcérale à Marseille : La Courte-échelle. Retour sur les raisons de lancer des radios locales contre la taule et les façons dont se créent des liens avec les prisonnier.ères et les proches. On peut retrouver les podcasts de l’émission sur le site de radio Galère ici.

    • On discute des colis de Noël toujours soumis à l’arbitraire de l’administration pénitentiaire et de ses agents.

    • Retour sur le procès du CRS qui a éborgné Laurent pendant une manif en 2016 avec une grenade. On peut quand même se réjouir de la mobilisation en soutien à Laurent pendant le procès. Sans surprise, le flic a été acquitté et on a vu resurgir pendant l’audience le fameux « effet tunnel » qui justifie de plus en plus les violences de ceux qui portent l’uniforme. Laurent était venu nous raconter son histoire dans l’émission d’il y a deux semaine, c’est ici.

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    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Le numéro 55 est dispo et déjà censuré par l’Administration pénitentiaire ! Raison de plus pour le faire tourner !

    Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.

    Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.

    Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami·e·s des éditions du bout de la ville.

    Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné·e·s !

  • Hospitalisé et en grève de la faim : lettres de Libre Flot

    Hospitalisé et en grève de la faim : lettres de Libre Flot

    Le 27 février 2022, Libre Flot a entamé une grève de la faim contre son incarcération et sa mise en isolement. Il a exposé ses raisons dans un texte que l’on peut relire ici, puis dans un message publié au 17e jour de sa grève de la faim. Le 24 mars, il a été hospitalisé à l’Établissement public de santé national de Fresnes (EPSNF), autrement dit une prison-hôpital. Le 29 mars, l’AP (administration pénitentiaire) a enfin levé son régime d’isolement, mais il restait incarcéré et dans un état de grande faiblesse.

    Peu avant et pendant son hospitalisation à l’EPSNF, Libre Flot a envoyé plusieurs textes pour donner de ses nouvelles, réagir à certaines émissions qu’il avait écoutées et revenir sur les raisons qui poussent l’État à s’acharner contre lui. Nous reproduisons ces textes ci-dessous.

    Libre Flot a interrompu sa grève de la faim au bout de trente-six jours, et il a obtenu une libération pour « raison médicale » deux jours après. Il est donc dehors, mais toujours en attente de son jugement. Toutes les infos sur les sept personnes mises en cause en même temps que lui, aujourd’hui en liberté surveillée, sont à lire .


    « Merci pour le bordel qui, vous l’avez prouvé, peut être joyeux »

    Lettre lue à l’émission du 1er avril 2022.

    Maison d’arrêt de Bois-d’Arcy, quartier d’isolement,

    Le 19 mars 2022

    Salut l’équipe,

    Juste un rapide coucou en passant, qui ne reflète pas la gratitude à l’égard du soutien que vous m’apportez. Merci pour cette émission que vous m’avez en grande partie dédiée et pour le bordel qui, vous l’avez prouvé, peut être joyeux. Une petite rectification : hier, je n’ai pas eu d’entretien avec le directeur des détentions. Nous nous sommes juste croisés et avons échangé quelques mots dans le couloir à mon retour de l’UCSA (Unité de consultations et de soins ambulatoires).

    Je voudrais remercier Pierrot pour son introduction et pour son analyse fine. Le rapprochement avec la situation en Ukraine, les volontaires, est quelque chose que je ressens depuis un bout de temps mais que je n’avais pas encore mis par écrit. Ça m’a fait plaisir d’entendre son constat, judicieux.

    Bien qu’en toute franchise, j’ai été ravi de toute cette attention qui me touche réellement, je suis un peu désolé d’avoir tant empiété sur le temps initialement prévu pour les « Grands frères » de Guadeloupe. Mais je n’ai aucun doute que vous transmettrez sous peu leur parole. Je les salue et leur envoie toute ma détermination, ainsi qu’à tou·te·s les enfermé·e·s.

    Salutations & respects,

    Libre Flot


    « À vous, volontaires internationalistes qui partez combattre en faveur de l’autodéfense de l’Ukraine »

    Lettre lue à l’émission du 25 mars 2022.

    Maison d’arrêt de Bois-d’Arcy, quartier d’isolement,

    Le 21 mars 2022

    À vous, volontaires internationalistes qui partez combattre en faveur de l’autodéfense de l’Ukraine,

    L’actualité en Ukraine et les engagements individuels de certain·e·s résonnent étrangement avec les engagements des volontaires contre Daesh. Je ne m’adresse pas aux militant·e·s d’extrême droite, aux idéologies basées sur la haine de l’autre, mais à vous, volontaires internationalistes qui partez combattre en faveur de l’autodéfense de l’Ukraine par amour de la vie. À vous qui aujourd’hui êtes encensé·e·s par les médias et les politiques, sachez ceci : si vous êtes des militant·e·s politiques, vous êtes les potentiel·le·s terroristes de demain car, à votre retour, tout comme moi qui ai rejoint les Unités de protection du peuple (YPG) et combattu les barbares daeshiens, cette expérience sera une épée de Damoclès que la DGSI et le gouvernement feront planer au-dessus de vos têtes. Vous serez sûrement épié·e·s et surveillé·e·s, toute votre vie pourra être redessinée, réécrite, réinterprétée et de simples blagues pourront devenir des éléments à charge lorsque ces institutions auront décidé de vous instrumentaliser pour répondre aux besoins de leur agenda politique.

    Depuis le 27 février, je suis en grève de la faim pour que l’on cesse de me traiter comme les terroristes contre lesquels j’ai combattu et ce, dans l’indifférence des médias et des politiques, sous une chape de plomb semblable à une pierre tombale. Je finirai par ces mots d’anarchistes ukrainien·ne·s :

    "Liberté aux peuples, mort aux empires !"

    Libre Flot


    « J’espère que la violence absurde, bornée et illégitime que je subis se sache et puisse prendre fin »

    Lettre lue à l’émission du 1er avril 2022.

    EPSNF,

    Le 26 mars 2022

    Salut à vous,

    Je me suis aperçu qu’à l’émission d’hier, vous n’avez pas été informé de mon transfert en hospitalisation à l’EPSNF en date du 24 mars. Je suis toujours dans un statut d’isolement, et reste 24H/24 dans ma cellule car mon cœur n’est pas fiable pour sortir. Je suis toujours en grève de la faim, sous perfusion de sérum physiologique et branché en permanence à un électrocardiogramme pour sonner l’alarme en cas de crise cardiaque. On me donne aussi quelques vitamines.

    En tous cas, le personnel est sympa et bienveillant, même s’iels ne sont pas là et n’ont pas le temps de papoter. C’est agréable en plus de voir des gen·te·s souriant·e·s, être considéré comme autre chose qu’un détenu.

    Le personnel de la pénitentiaire d’ici a réussi a faire ramener mon poste de radio, et cc’est vraiment pas du luxe. Je peux continuer à écouter mes émissions héhé, dont la vôtre. Car même si là, il y a la télé gratos, je n’arrive toujours pas à trouver quoi que ce soit à regarder. Toujours la même chose en boucle, des pubs, et la même chose encore et encore, du superficiel, de l’abrutissement.

    Du coup, ça va, bouquins, radio, méditasiestes en grandes quantités.

    Voilà pour mes nouvelles, j’espère que la censure ou tout du moins le silence médiatique va cesser, et que la violence absurde, bornée et illégitime que je subis se sache et puisse prendre fin.

    Libre Flot


    « Hier c’était rude, aucune énergie »

    Lettre lue à l’émission du 1er avril 2022.

    EPSNF,

    Le 27 mars 2022

    Salut,

    Pfff ! Hier c’était rude. Aucune énergie. Même lire était au-delà de mes forces. J’ai pu recevoir une visite : une seule personne avec pass sanitaire. Trop bien, mais je n’ai pas pu en profiter pleinement vu mon état. J’espère qu’aujourd’hui je serai au moins apte à bouquiner. J’ai cru comprendre que j’allais enfin, après tant de temps, pouvoir écrire, téléphoner, voir une personne, aimer. Quelle hâte !

    Salutations & respects,

    Libre Flot

  • Lettre du QI de Bois d’Arcy et notes de lecture

    Lettre du QI de Bois d’Arcy et notes de lecture

    Libre Flot nous écrit de plus en plus régulièrement et c’est avec un très grand plaisir que nous lisons ses lettres par lesquelles il échange avec les émissions de radio hebdomadaires. Il revient ici sur une discussion ayant suivi la lecture de sa dernière lettre. Il propose ensuite, constatant un manque de discussion théorique à l’antenne, quelques réflexions à partir de sa lecture du livre « Pour elles toutes » de Gwenola Ricordeau et invite celles et ceux qui seraient intéressés à rebondir et poursuivre la conversation. Un grand salut à lui !

    Quartier d’isolement de Bois d’Arcy

    Le 23 octobre 2021

    Salut à vous,

    C’est encore moi ! Je vous écrit de plus en plus souvent dirait-on… La différence de situation entre le moment d’écriture et celui de la lecture imposé par la surveillance de la correspondance donne envie de vous envoyer une mise à jour. Concernant mes dents, les soins progressent. Ce qui s’était barré à été refait et si mon prochain rendez-vous n’est pas reporté, je devrai pouvoir me réjouir bientôt d’avoir tous les trous de mes chicots bouchés. Ici, en ce qui concerne les caries, les soins sont privilégiés plutôt que l’arrachage.

    Alors comme ça, il y a moquerie et raillerie à propos de la lecture difficile de ses petits camarades ? AhAhAh ! Il est vrai que c’était particulièrement mal lu ;p mais je tiens à assumer ma part (importante) de responsabilité dans cette histoire. Ne relisant pas, il est possible qu’il y ait des erreurs et surtout, en général, je ne prends pas soin de mon écriture (non non là je m’applique), ce qui transforme la lecture en déchiffrage. J’écris souvent cite et mal, je pourrais dire comme un pied, et le mauvais. (D’ailleurs, le membre opposé à la main d’écriture est le pied d’appui. Surement le meilleur outil pour écrire à celleux qui soutiennent). Mes courriers étant pensés comme une communication interpersonnelle plutôt que pour être lus à la radio, sont remplies de digressions et de remarques qui mériteraient peut-être d’être omises. Il pourrait être judicieux de trier ce qui y est écrit. Tri dont je laisse, bien entendu, à vos yeux extérieurs, le soin d’effectuer.

    Toujours est-il que le moment jovial suscité par cette lecture et plus spécifiquement la remarque amusante et amusée, qu’il faudrait « taper sur les doigts » du lecteur, m’a fait réagir. Sans aucune intention de faire le rabat-joie ou des reproches, je tiens à vous partager la réflexion qui m’a traversé.

    Cette remarque anodine, comme un réflexe ou une habitude linguistique liant l’idée de la punition, qui semblerait alors légitime, à un « mauvaise » action est apparu ans mon esprit sous le terme « culture de la punition ». L’écho de ce terme à celui de « culture du viol » permet de définir cet automatisme punitif, grâce à un parallèle avec le patriarcat, comme une construction sociale. Ainsi, comme toutes les constructions sociales, celle-ci, (dont le but est de faire paraitre la punition comme une réponse évidente et nécessaire par le biais de tous les moyens coercitifs possible (comme par exemple l’éducation ou une représentation hégémonique)), a réussi un ancrage mental même chez les plus fervant-e-s de ses détracteurices.

    J’espère sincèrement que vous ne prendrez pas ça comme une leçon de morale car ce n’est vraiment pas le cas. Ce parallèle, je ne l’avais jamais vu auparavant ou je n’y avais jamais prêté attention. Autant ça fait de nombreuses années que je n’enjoint plus les personnes qui me débectent à aller avoir des rapports sexuels avec leurs génitrices ou autres « joyeusetés » du même acabit (même « pour rire » avec des ami-e-s), autant je ne m’étais jamais posé la question quant aux faits de promettre aux potes de leur « taper sur les doigts ». Je voulais simplement vous partager le cheminement de ma pensée (et ce n’est que le début… désolé mes murs sont pas réactifs à mes réflexions et puis, vous êtes l’élément déclencheur…).

    J’ai assez rapidement émis l’hypothèse que l’origine de ce rapprochement d’idée n’était pas étrangère au livre que j’étais en train de finir de lire (« Pour elles toutes » de Gwenola Ricordeau). Je me suis alors fait la remarque qu’il n’y avait que peu de discussion sur le concept d’abolitionnisme à l’antenne. Remarque qui peut très bien être faite à tort n’ayant pas le recul nécessaire sur l’émission ayant eu accès à la radio que peu de temps avant l’été. De fil en aiguille, je me suis dit que ça pourrait être cool d’avoir des propositions de lectures ou des retours, etc. Est-ce intéressant ? selon moi, oui. Est-ce une bonne idée ? J’en suis moins sur. La lecture étant une activité solitaire, je ne sais pas si elle est beaucoup pratiquée en dehors des QI et si cette idée intéresseraient des gent-e-s. De plus, le temps relativement court des émissions est souvent déjà trop court pour l’amputer pour ça. Peut-être dans le journal ?

    En écrivant cela j’imagine déjà la scène [si ce n’est pas comme ça que ça se passerait, je m’excuse de vous faire jouer un rôle qui n’est pas le vôtre] : un petit sourire en coin pour accompagner votre réponse : « L’envolée c’est votre émission, votre journal… » (sous-)entendu c’est ce que nous en faisons tout-e-s ensemble alors, mon petit bonhomme, si tu veux quelque chose, fais que ça existe (DIY)… Et voilà comment je me retrouve « piégé » à mon propre jeu, en toute autonomie… Bon je n’ai aucunement la volonté de tenir une chronique littéraire (je me voyais plutôt en profiter) mais il serait plutôt malvenu de ma part d’être demandeur de quelque chose sans y mettre la main à la pâte…

    Bien que n’ayant pas l’habitude de cet exercice et que je ne sais pas trop comment je vais m’y prendre, je vais donc vous joindre une brève présentation de ce livre qui m’a amener cette réflexion, un peu comme on pose un bouquin sur une étagère vide. On verra par la suite si d’autres personnes y voient un intérêt et posent les leurs ou si ça prend juste de la place pour rien. Qu’en pensez-vous ? Hésitez pas à me dire si je suis hors propos.

    Sur ce je vous laisse, je vais poser mon Q sur le lit et me dévorer un autre bouquin, plus léger, gouter au sable épicé dans les dunes. Demain je m’attèle à la présentation.

    Au plaisir de vous lire et de vous avoir dans les oreilles,

    Merci pour le soutien que vous nous apportez,

    Salutations & Respects

    POUR ELLES TOUTES

    De Gwenola Ricordeau Chez Lux Editeur

    * Ce livre qui se veut à l’intersection du féminisme et de l’abolitionnisme pénal, a, selon moi, le mérite de prendre en compte d’autres angles d’approche tels les origines sociales et ethniques, le dedans et le dehors, les mouvements et luttes queers et LGBTQ, les privilèges, la société etc. Ce qui – le plus à un carrefour assez large, enrichi par le fait que l’autrice « navigue » entre France, Etats-Unis et Canada.

    * Un panel plutôt complet de sujets y est abordé, bien classé dans différents chapitres clairement définis : 1. Abolitionnisme Pénal 2. Victimisation des femmes et son traitement pénal 3. Femmes judiciarisées 4. Femmes aux portes des prisons 5. Abolitionnisme pénal et féminisme 6. S’émanciper du système pénal et construire l’autonomie.

    * Les y sont traités avec un équilibre savamment dosé. Nous ne sommes ni dans un survol superficiel ni dans une analyse longue, ultra poussée qui complexifierait la lecture. (Pour une étude plus approfondie, une liste de références nous est proposé). L’autrice nous initie, ici, aux arguments principaux de ces luttes, tout en offrant ses critiques constructives à leurs sujets.

    * Bien qu’étant clair dans ses idées et opposée au recours pénal, elle est conscient que toutes les personnes n’ont pas accès aux mêmes options pour se défendre et ne les critique donc pas pour leur choix, quand il a semblé nécessaire.

    *Sans se limiter à la dénonciation de l’inefficacité du mécanisme pénal, il y est exposé une brève description d’ »alternatives » : la justice réparatrice, la justice restaurative et, plus encore, la justice transformatrice.

    * J’ai, personnellement, vu ce livre comme une introduction bienvenue à l’abolitionnisme pénal avec ses pistes de réflexion très importantes sur les options autres. Pour d’autres, peut-être, ce livre sera un introduction aux principes féministes ? Toujours est-il que l’on peut y trouver un première marche, une base d’appui vers une réflexion et/ou un engagement personnel et/ou collectif.

  • « Sans aucune surprise, mon isolement a été prolongé »

    « Sans aucune surprise, mon isolement a été prolongé »

    Libre Flot nous a fait parvenir une nouvelle lettre depuis le quartier d’isolement de Bois d’Arcy. Nous avons publié un premier texte qu’il avait écrit sur l’isolement carcéral dans le numéro 53 du journal. Il revient dans celle-ci plus longuement sur les émissions radio qu’il écoute (ça nous fait toujours plaisir d’avoir des retours de l’intérieur) et les dernières nouvelles de l’été alors que son isolement est encore prolongé, au nom de la sacro sainte sécurité du personnel. Un grand salut à lui !

    Quartier d’Isolement de Bois d’Arcy

    12 septembre 2021

    Salut à vous,

    Depuis deux semaines, c’est un vrai plaisir que de vous retrouver le vendredi soir. Je me suis aperçu avec quelle virtuosité vous arriviez à reformuler discrètement certains propos d’intervenants afin de leur faire voir différemment certaines problématiques sans pour autant créer de frictions ou les froisser. Il est vrai que, quelquefois, les personnes peuvent avoir des propos que je qualifierais de « limite », mais c’est toujours avec tact que vous recontextualisez les faits et apportez une approche plus ouverte et bienveillante sans leur jeter la pierre, conscient·e·s que lorsqu’on a le nez enfoncé dans ses problèmes, il est nettement plus difficile d’être apte à se mettre à la place des autres. Bravo ! Bon, j’arrête là pour les éloges. 🙂

    Je tiens aussi à vous remercier pour les salutations dont vous ne manquez pas de me gratifier. J’avoue que ce « petit rien », que j’aurais pu penser futile autrefois, apporte ce je-ne-sais-quoi d’humanité qui fait cruellement défaut en ces murs et parvient à dessiner un sourire sincère sur mon visage tout en trouvant un chemin pour un semblant d’émoi à cet être où toute émotion semblait mise en stand-by… Un souffle chaud sur la brise d’un feu de camp qu’on croyait éteint…

    Ouh là, tant de lyrisme, envolée lyrique, oserais-je dire…

    La semaine dernière, vous évoquiez mes cours de kurde, où, oui, je reste très assidu. Mais seul, on fait ce que l’on peut, je progresse donc uniquement à l’écrit, surtout du vocabulaire et de la conjugaison (un peu de grammaire aussi). Mais bien évidemment, ça a ses limites. Mon livre manuel a étrangement le même accent que moi 🙂 Il va falloir que je me force à lire et à formuler des phrases à voix haute à destination des murs… Faudrait aussi que je me procure des livres en kurde, style des romans pour adolescents. Les seules voix kurdes que j’arrive à entendre (et c’est un livre pour moi), c’est celle de votre confrère du samedi matin de l’émission Les Visages du Kurdistan, et celle de ses intervenant·e·s… Hélas, je ne suis pas encore apte à comprendre. Quelques rares fois, j’ai tous les mots mais pas le temps ou la rapidité d’esprit de l’assimiler en une phrase concrète, l’ordre des mots étant différent du français ou de l’anglais. Bref, faut que je fasse gaffe, bien que n’étant pas doué dans l’apprentissage des langues, j’adore analyser leur construction et je pourrais en parler pendant longtemps si je n’y prends garde. Surtout le kurde qui est si imagé… Voyez, je recommence. Si vous avez l’occase de croiser l’animateur, offrez-lui de silaven germ (de « chaleureuses salutations ») de ma part.

    Mis à part cela, vous êtes peut-être déjà au courant que, sans aucune surprise, mon isolement a été prolongé. Encore une fois pour assurer la sécurité du personnel. Ce même personnel qui déclare n’avoir aucun souci avec la gestion de ma détention. Mais bon, on ne va pas s’attarder quinze ans sur ce qu’on sait déjà n’être que des fadaises, un simulacre de procédure officielle légale où l’autoritarisme arbitraire de l’AP est main dans la main avec le ministère de la « justice » dans une farandole guillerette à piétiner les droits des détenus.

    Pourtant, après neuf mois dans cet espace réduit et sécurisant, j’avais cru que pour un membre de l’espèce humaine, il était temps que je sorte à l’air libre…

    Fin juin, j’avais parvenir à des ami.es un deuxième texte sur l’isolement. Les vacances sont passées par là, mais il ne devrait pas tarder à vous parvenir.

    De mon côté, durant tout l’été ce fut la galère de recevoir les livres et les CD que me déposaient mes proches et hier encore, on a refusé à ma mère de m’en déposer… J’ai bon espoir de régler ça maintenant.

    Par contre, bonne nouvelle : mon régime végétarien est enfin réellement respecté. On arrête (sans mauvais jeu de mots) de me refourguer du poisson (et des fruits de mer). Il paraîtrait qu’après neuf mois de plaintes répétées, les cuisines n’avaient pas été prévenues.

    Côté médical, toujours pas de rendez-vous psy en vue… Une fois sur deux mes rendez-vous dentiste sautent − tout comme le premier soin qui fut effectué. Si ça continue, on va devoir repartir de zéro…

    Bon, j’arrête de me plaindre ! Certain·e·s sont dans des situations ô combien pires que la mienne.

    J’espère que, de votre côté, les choses se passent du mieux possible. J’attends de recevoir le livre que vous m’avez déjà envoyé.

    Merci encore pour le soutien que vous nous apportez à nous tou·te·s entre ces murs, victimes de la violence d’État contre les « pauvres », les « étranger·e·s », les « anorma·ux·le·s », les « indésirables », et les « politiquement gênant·e·s »…

    Salutations et Respect,

    Flo

  • Des femmes enfermées chez les hommes à Caen – Les violences pénitentiaires & les nouveaux fichiers de police – Feux d’artifices devant des taules

    Des femmes enfermées chez les hommes à Caen – Les violences pénitentiaires & les nouveaux fichiers de police – Feux d’artifices devant des taules

    Emission de l’Envolée du Vendredi 15 Janvier 2021 –
    • Deux lettres de Youssef, sorti du mitard à la Maison d’Arrêt d’Angoulême
    • Un texte de Mickaël sur « Santa Muerte », la maison centrale de Saint Maur
    • Appel de Cloé pour parler de prisonnières transgenres enfermées à la Maison d’Arrêt pour Hommes de Caen. Les taules seraient-elles devenues mixtes ?
    • Retour sur les derniers décrets permettant aux forces de l’ordre de ficher les personnes sur la base de leurs prétendus opinions politiques, religieux, et de l’entourage.
    • Des prisonniers Afghans du CRA de Vincennes expulsés via la Suède et l’Allemagne.
    • L’Infâme a été transféré à Valence (écrivez-nous pour qu’on vous donne sa nouvelle adresse !)
    • Des feux d’artifice devant les taules pour le nouvel an : CRA de Vincennes, Fresnes, la Santé, etc.

    L’Envolée, l’émission pour en finir avec toutes les prisons, donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. Émission de radio chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, sur RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes de podcast.

    Notre numéro de téléphone : 07.52.40.22.48 (whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

  • DEUX LETTRES pour continuer une discussion : Le journal, le courrier, et Hafed …

    DEUX LETTRES pour continuer une discussion : Le journal, le courrier, et Hafed …

    Durant l’émission du 15 février, on répondait aux courriers qui nous demandent pourquoi il n’y a pas de nouveau journal depuis longtemps. On citait Hafed notamment, et on rappelait que le journal ne se nourrit que des paroles de l’intérieur. On a reçu depuis deux lettres qui prolongent un peu cette discussion. On les republie ici.

     

    Le 25 février 2019

    Salut Camarades,

    Je m’appelle Christine. Je suis abonnée depuis longtemps. J’ai découvert l’Envolée en 2003. Je vous avais alors passé un texte écrit après la visite à mon compagnon enfermé à Valence qui a été publié sous le titre « Récit d’un parloir qui se passe mal » en une double page. Ensuite, je lisais le journal environ trois fois par an. En novembre 2012, c’est moi qui ai été enfermée. Je continuais à recevoir le journal et à le faire découvrir à mes voisines en promenade. De nombreux extraits de lettres, écrites à Elsa ou Anaïs en particulier ont été publiées durant 4 ans. Depuis ma sortie, il y a  un peu plus  de2 ans, l’abonnement n’a pas suivi à mon adresse dans la colline mais je trouvais l’envolée sur des lieux militants, notamment lors de la tournée de « Pisser dans l’herbe… » où on assurait la promotion et vente (si je ne me trompe pas, les 5 tournées vous ont permis de récolter près de 500 euros). J’ai aussi appris que je pouvais écouter l’émission de radio, que je n’avais jamais entendue en taule ou avant, via l’ordinateur.

    Donc aujourd’hui, je branche l’ordi et vais sur le site. Je lis les résumés des émissions que je n’ai pas écoutées et me branche sur la dernière mise en ligne, celle du 15 février. Là, vous reconnaissiez ne pas avoir été foutu de sortir un journal depuis un an et, malhonnêtement, vous appeliez un mort à la rescousse pour vous dédouaner, nous accusant, nous, de ne pas écrire! C’est dégueulasse comme façon de faire!

    A l’intérieur, on n’entend pas la radio, je vous l’ai déjà dit, même à Fleury ou à Réau, les taules de la région parisienne où j’ai été envoyée. Donc, vous arrêtez sans nous prévenir. L’honnêteté de base aurait été de faire un court journal, même qu’un 4 pages, pour expliquer votre flemme, vos dissenssions ou je ne sais quoi qui vous arrête, et de relancer l’appel à courrier. On est plusieurs à écrire dedans, mais l’AP connaît l’adresse et des lettres sont « perdues par la poste ». La solution c’est d’écrire à des proches potes qui relaient à l’Envolée. Pour ça c’est à vous de bosser, de ne laisser personne sans réponse, de relancer si une baisse de moral ou un transfert a coupé la communication. Bien sûr certains d’entre nous ont la flemme d’écrire, mais en général on aime recevoir du courrier et ça nous donne le courage d’y répondre (si vous mettez des timbres avec). Le journal tourne dans le cours de promenade et des demandes d’abonnement sont mal traitées par vous / ou / et censurées par l’AP). Merde, ce n’est pas nous les responsables ! Nous sommes isolés, ils nous séparent, nous transfèrent. Nous n’avons pas accès aux courriers des autres, c’est vous qui devez les centraliser et nous informer des transferts.

    Nous n’avons pas accès à une imprimerie, c’est vous seuls qui pouvez vous coller à ce boulot. Le journal est un outil de lutte (rien que de le recevoir nous signale à l’AP comme un.e emmerdeur.se potentiel.le) que nous ne pouvons pas faire. Et c’est dégueulasse de nous en priver, surtout sans nous prévenir / expliquer !

    J’en avais discuté un peu avec Floréal le 8 décembre mais il m’avait dit que vous aviez une réunion pour vous remotiver. Il semblerait que ça n’ait pas marché… Perso, je sais l’utilité de l’Envolée papier. Je sais le besoin d’avoir du courrier de camarades. Je sais le travail que ça a été pour que l’AP ne le censure presque plus. Il ne faut pas perdre ça.

    J’ai maintenant un num de tel et toujours un stylo. Je veux bien aider à répondre aux courriers des enfermé.e.s, à relancer ceux qui n’écrivent plus (Fabrice, Rachide par exemple), à maintenir le lien avec ceux qui écrivent (Maite et Marina par exemple). Je peux même écrire moi-même : je réfléchis beaucoup en ce moment à la sortie à long terme, aux conséquences psy et physiques de ce qu’on a subi dedans …

    Bref, relancez, relancez moi, assumez, mais ne lâchez pas, surtout comme des lâches!

    Salut

    Christine

    Et la deuxième …

    23/02/19

    L’envolée,

    Faut en finir avec ces prisons

    Je vous écris ce courrier, je m’appelle Bragonça de Almeida Julien, ma mère est présidente du syndicat PRP pour les détenus. Elle m’a ramené au parloir le livre d’Hafed Benotman « Ca ne valait pas la peine mais ça valait le coup ».

    Donc moi j’ai 22 ans le 26 mai 2019 et le livre m’a ouvert encore plus les yeux. Ce qui se passait en 2000, 2001, 2002 se passe encore en 2019. Depuis mes 14 ans, je fais de la prison. Comme Hafed disait, je ne suis pas un voyou. Je suis un voleur. Et aujourd’hui j’aimerais écrire un ou des livres sur la prison, sur ma vie, etc. Pour que notre combat contre les prisons et la justice puisse se finir et qu’on sera gagnant. A l’âge de 13 ans, j’étais en CER (Centre Educatif Renforcé). A 14 ans rebelotte. A 15 ans ils me mettent en CEF (Centre Educatif Fermé), puis a 16 ans la prison a Bourges les Bondio (18), puis Tours (37). Après je suis reparti en CER sur un bateau pendant 4 jours et là on m’a envoyé en EPM (78) qui est une prison pour mineur. Je suis passé majeur et j’ai été incarcéré un an au Craquelin jusqu’en 2016. Puis je suis sorti 3 mois et on m’a renvoyé 4 ans et 8 mois. Avec toutes les petites peines je me retrouve à 8 ans.

    Depuis ma peine, je suis resté 6 mois au Craquelin (36). On m’a transféré à Orléans Saran (45). Je suis resté 5 mois puis envoyé à Chateaudun (28) pendant 10 mois et là je suis à Doux la ville (89), ça fait 8 mois. 8 mois de mitard et d’isolement. Là je vous écris du mitard. J’ai pris 30 jours depuis le 30 janvier. Ma famille vient me voir en parloir hygiaphone sans raison.

    Force à l’envolée et tous ceux qui nous aident. Force à vous. J’aimerais qu’on m’aide pour écrire un livre, s’il vous plaît. Si vous avez besoin de photos, témoignages, tout ce qui est de mon possible je vous aiderai. Et si je peux avoir l’abonnement à l’envolée, ce serait bien.

    Je suis à l’intérieur mais je suis là pour l’extérieur, pour que le combat continue.

    Et si on peut m’aider pour mon livre, ce serait sympas.

    Merci à vous tous de votre compréhension.

    On m’a graille la gamelle, ça m’a fait les dents.

    Force à l’envolée

    Et grosse pensée pour Hafed

    Force à vous tous

    Bragança

    PS: la juge me juge, m’enferme mais je reste libre, libre d’être moi, libre de respirer et libre de les emmerder.

  • Emission Passe-Muraille à Marseille

    JEA-PRI-90-326-32a“Quelles leçons on nous enseigne ? En prison, on nourrit de beignes. De l’isolement, les mecs en saignent.” Les meufs idem…
    (Les Baumettes, 2014)

    Les aminches, des deux côtés du mur, si vous voulez vous bagarrez contre la taules ; si vous voulez prendre des nouvelles du placard ; si vous voulez en donner depuis l’intérieur des geôles ; et particulièrement si vous êtes dans le coin de Marseille… écoutez radio galère. Il y a une nouvelle émission anticarcérale. C’est des poteaux, des poteaudes, des proches de prisonniers. Et c’est du bon. Depuis fin 2015, c’est tout les mois autour du 20 que c’est audible. Pis sur le web bien sur. https://passemuraille.noblogs.org/

  • Du son contre la prison n°5 – Vendredi 12 juin 2015

    A Saint-étienne et sur une vingtaine de radios locales

    Un concert et des paroles en solidarité avec les prisonniers et prisonnières.

    A l’affiche cette année :
    Refugees of Rap
    hip hop – Syrie
    The Buttshakers
    soul garage – Lyon
    RED collectif
    rap – Genève

    (suite…)