Étiquette : Vendin-le-Vieil

  • Solidarité avec Fabrice Boromée, qui subit brimades et insultes racistes à la centrale de Vendin-le-Vieil

    Solidarité avec Fabrice Boromée, qui subit brimades et insultes racistes à la centrale de Vendin-le-Vieil

    Nous relayons des nouvelles de Fabrice, prisonnier longue peine qui subit depuis longtemps l’acharnement de l’administration pénitentiaire*. Actuellement enfermé à la centrale ultra-sécuritaire de Vendin-le-Vieil, il dénonce dans une récente lettre les insultes racistes proférées par des matons. Il a saisi sans succès la direction de l’établissement, la direction régionale et la direction nationale. Dans un communiqué, ses proches reviennent sur son parcours et incitent à interpeller l’administration.

    (*Pour en savoir plus, vous pouvez réécouter l’émission l’Envolée du 28 février 2025)

    C. P. de Vendin-le-Vieil, le 25 février 2025,

    Salut, les amis !

    Je vous écris pour donner de mes nouvelles, et j’espère que vous allez bien. Moi, depuis mon arrivée à Vendin-le-Vieil le 27 juin 2022, je n’ai subi que des humiliations, du racisme et de la discrimination.

    Par exemple, le fait le plus marquant, c’est le 15 février 2025 lors de ma sortie de cellule à 8 heures du matin, je marchais dans le couloir, il y avait quatre surveillants, et un faisait des cris de singe et m’a traité de « sale nègre » et de « macaque ». Croyez-moi, j’ai mordu ma lèvre pour ne pas les frapper, vu que depuis l’âge de huit ans je fais de la boxe thaï, sachez-le.

    Mais ce n’est pas fini : quelques jours plus tard, ce même surveillant raciste m’a palpé lors de ma sortie de cellule, et a dit à son collègue : « ce nègre est dégueulasse », en essuyant ses mains sur son pantalon, sachez-le.

    La direction de Vendin et les chefs du QMC 3 couvrent ces matons dans leur racisme et leurs abus de pouvoir, et je trouve ça injuste. Il n’y a pas de justice pour les Noirs et les Guadeloupéens comme moi, les amis.

    Bon courage à vous tous et à tous les soldats qui se battent pour la liberté.

    L’ami Fabrice, dit « Papillon »

    Fabrice est un prisonnier guadeloupéen enfermé depuis 2010 et déporté en métropole en 2011. Depuis, il réclame d’être transféré en Guadeloupe, auprès de ses proches qui ne peuvent pas venir lui rendre visite aussi loin. Il dénonce cette double peine qu’il subit, comme de nombreux autres prisonnier·e·s transférés des territoires colonisés, géographiquement lointains, dans des prisons de France. Fabrice a essayé de se faire entendre par tous les moyens. Ne recevant en réponse que mépris et répression, il est allé jusqu’à commettre, plusieurs fois, ce que l’administration pénitentiaire appelle des « prises d’otage » : il a retenu des membres du personnel dans l’espoir d’être enfin entendu. Depuis, matons, administration et institution judiciaire lui font payer ses actes de révolte par des représailles infinies.

    Alors que Fabrice était entré en prison pour une peine de huit ans, dans cet engrenage infernal, il a été condamné à une vingtaine d’années supplémentaires. Il a longtemps été enfermé en quartier d’isolement, ces lieux qui détruisent physiquement et psychiquement. Pendant des années, il n’a eu pour tout contact humain que celui de surveillants casqués, il a subi le menottage systématique, les escortes suréquipées et violentes, les repas jetés à travers une trappe, l’impossibilité de voir un conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation (CPIP) dans des conditions décentes… Quand il a enfin été sorti de l’isolement, il a été placé au quartier maison centrale (QMC), c’est-à-dire dans un quartier de haute sécurité (QHS) moderne. Il y est encore aujourd’hui, et encore isolé.

    Ces conditions d’incarcération ont des conséquences graves sur la santé de Fabrice. Il a perdu l’ouïe d’une oreille à cause d’une grenade assourdissante jetée par des surveillants dans la douche où il était, il a souffert d’un grave ulcère à l’estomac, provoqué par le stress, le tout dans un contexte de refus de soin récurrent de la part de l’administration.

    À la prison de Vendin-le-Vieil, Fabrice subit depuis des mois injures et provocations racistes. Il en a fait part à la direction de l’établissement, à la direction interrégionale des services pénitentiaires (DISP) Grand-Nord–Lille et à la direction de l’administration pénitentiaire (DAP). La DAP et la DISP ont répondu mais n’ont rien fait pour mettre un terme à ces agissements.

    Alors que ces provocations visent à le faire craquer, Fabrice demande à ce que le public soit informé de sa situation et le soutienne. N’hésitez pas : faites savoir à la DAP, à la DISP et à la direction de la prison que vous savez ce qu’il se passe, et exprimez votre désaccord avec cette situation.

    Des proches de Fabrice.

    Direction de l’administration pénitentiaire
    13, place Vendôme
    75042 Paris Cedex 1

    Copie à :
    Direction interrégionale des services pénitentiaires Grand-Nord–Lille
    123, rue Nationale
    59034 Lille Cedex

    Direction du centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil,
    5, rue Léon-Droux,
    62880 Vendin-le-Vieil.

    Objet : insultes et brimades racistes au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil

    Madame, Monsieur,

    J’ai été informé·e par les médias d’insultes et de brimades racistes de la part de membres du personnel surveillant proférées régulièrement à l’encontre de M. Fabrice Boromée depuis que ce dernier est enfermé au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil.

    Ces agissements continuent alors que tous les niveaux hiérarchiques de l’administration pénitentiaire ont été saisis par Monsieur Boromée. Qui est donc garant de son intégrité ? Il est de votre responsabilité de faire cesser ces agissements.

    Pour rappel, l’article 33 de la loi du 29 juillet 1881 stipule que « l’injure commise envers une personne en raison de son origine ou de son appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée » est passible de trois ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende, dans la circonstance aggravante que « les faits mentionnés sont commis par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de service public dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ou de sa mission ».

    Je soutiens les demandes de Monsieur Boromée :
    – j’exige l’arrêt immédiat de tels actes dont le caractère illégal ne peut être nié ;
    – sans réaction de la hiérarchie, Monsieur Boromée est en danger au centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil et doit être transféré immédiatement ;

    En vous priant de bien vouloir prendre en compte sa demande, cordialement,

  • Condé-sur-Sarthe et Vendin-le-Vieil : comment feront-ils plus invivable que l’invivable ?

    Condé-sur-Sarthe et Vendin-le-Vieil : comment feront-ils plus invivable que l’invivable ?

    Emission de l’Envolée du vendredi 7 mars 2025

    REDIFFUSION SPÉCIALE

    Cette prison et sa jumelle de Vendin-le-vieil, inaugurées en 2013 et 2014 par Taubira, étaient conçues comme les plus sécuritaires de France. Le ministre des tribunaux et des prisons Darmanin vient d’annoncer la création de deux QHS (quartiers haute sécurité) géants dans ces deux taules. Il prévoit aussi que le régime d’isolement puisse être allongé à quatre ans, sur décision du ministre lui-même. Rappelons que quelques semaines d’un tel régime constituent déjà une torture psychique et physique, et que de trop nombreux-ses prisonnier.e.s le subissaient déjà pendant des années bien avant ces mesures.

    Au programme :

    • interview d’un prisonnier sorti de Condé
    • extraits de vidéos publiées par d’autres prisonniers de Condé pour dénoncer leurs conditions.

    Depuis 2013 des prisonniers qui y sont passés dénoncent les conditions inhumaines de ces taules, prévues pour mater des prisonniers qui purgent de très longues peines et que l’A.P. juge dangereux – surtout récalcitrants. Censés n’y passer que quelques mois, nombre d’entre eux y restent des années. Les prisonniers des centrales françaises avaient obtenu au fil des décennies quelques mesures pour survivre à leurs très longues peines : un peu plus de place, un peu plus d’espaces communs, un peu plus d’activités, d’intimité au parloir… A Condé et Vendin, ces conquis sont anéantis. Les prisonniers y sont enfermés par secteurs de 7 ou 8 personnes, dans des espaces minuscules, sans croiser les autres. Peu après l’ouverture de ces taules, les mobilisations des prisonniers leur avaient permis d’y obtenir quelques assouplissements et espaces communs.

    Dans les extraits de 2019 que nous réécoutons ce soir, un ancien prisonnier explique comment l’arrivée du directeur Chapu en 2016, puis le mouvement de grève des matons de mars 2019, ont conduits à resserrer un étau déjà mortifère. Instauration de fouille systématique des proches aux parloirs – bébés inclus. Provocations et harcèlement de la part des geôliers, couramment complétées de plaintes mensongères contre des prisonniers, qui subissent de nouveaux procès et sont condamnés à des peines complémentaires. Il déclare :

    « Avec le nouveau directeur, ce que des matons voulaient a été mis en place, c’est la politique de la terreur. »

    « C’est comme une boutique qu’il faut entretenir. Condé a la réputation d’être la centrale la plus sécuritaire de France. Donc si il y a rien qui se passe là-bas, les gens vont dire que tous ces moyens ne sont pas justifiés. C’est une prison où on est 7-8 dans l’aile, il y a trois surveillants pour ouvrir une porte à la fois, avec 5 caméras. Il y a plus de 250 surveillants pour 100 détenus.Niveau moyens humains et matériels, ils ont tout ce qu’il faut, ils peuvent pas se plaindre. Ils ne peuvent pas demander plus. Donc il faut qu’il se passe des choses pour justifier que cette prison soit la plus sécuritaire de France. Alors pour justifier ces moyens énormes, on va faire en sorte que ça se passe mal à l’intérieur… comment on va justifier tous ces moyens si ça se passe bien ? ».

    « C’est très difficile mentalement de savoir qu’on est dans un espace aussi réduit, c’est pas fait pour garder des gens à long termes, pendant des années. Ça brise un homme, mentalement c’est fait pour broyer un homme. Certes, la prison c’est difficile. Mais là ça a rien à voir, c’est de machines à broyer. »

    … Sa conclusion au sujet de ces gêoles déjà invivables nous invite à refuser que des QHS encore pire y soient construits.

    Plusieurs numéros du journal l’Envolée donnent aussi largement la paroles aux prisonniers de Condé et Vendin et à leurs proches : lire le n°50 publié en juin 2018 et le n°39 de mai 2014.

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers
    et les prisonnières.

    En direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne.
    Rediffusions sur MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le jeudi soir à 20h30, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h, Radio FM 43 dimanche à 12h en Haute-Loire, 105.7 FM au Chambon-sur-Lignon, 102 FM à Yssingeaux et 100.3 FM au Puy-en-Velay, sur Radios libres en Périgord, en Dordogne,102.3 FM à Coulounieix-Chamiers jeudi à 20h, sur Radio Alto 94.8 FM sur le massif des Bauges jeudi à 21h, sur Jet FM 91.2FM à Nantes le lundi à 12h, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
    Et sur toutes les plateformes de podcast.

  • Lettre de L’Infâme

    Lettre de L’Infâme

    « FAUT QUE ÇA S’ARRETE, CE QU’ILS ME FONT »

    L’infâme nous a écrit pour raconter les violences des matons contre lui depuis qu’il a été transféré à Vendin en Septembre. L’AP veut le faire craquer et le pousse à bout. On relaie ici sa lettre, pour que ses bourreaux ne restent pas cachés derrière quatre murs et le silence de la prison. Force à lui ! N’hésitez pas à nous contacter pour lui écrire.

    le 17 Novembre 2020, Vendin-le-Vieil

    Salut,

    Désolé, j’écris mal car j’écris de la main gauche – heureusement que je suis ambidextre, hein ?

    Tout va très très mal : dans les paroles et les dossiers de l’AP, y a que des mythos ! Et ce que je te dis n’est que vérité ! Et j’ai peur qu’ils réussissent à me tuer. Une fois encore, ça recommence. Ils me font du mal. Sérieusement trop. Depuis mardi 10 novembre, je suis au cachot. Ça se passe mal, ici. Samedi, j’ai subi salement deux agressions en une fois. Je t’explique.

    Ils m’ont mis les menottes, puis m’ont dit : « On te met à côté, on va te faire une fouille. » Moi, OK, je les ai suivis ; j’ai obtempéré.

    Sauf que depuis mercredi soir, j’ai le bras droit comme paralysé : j’ai tenté de me suicider tellement ils me poussent à bout, en me mettant la corde au cou. Heureusement, j’ai fait ça n’importe comment, car je suis pas un habitué de la chose ; la corde a pété et je me suis mangé la gueule par terre. Bref …  depuis, j’ai plus de sensations dans le bras droit. J’ai perdu conscience cette nuit-là, donc je crois que c’est lié à ça, la paralysie.

    J’en reviens à ce que je te disais : donc je me fous à poil pour la fouille (j’ai du mal, mais j’y arrive)… Puis le surveillant en face de moi, qui porte un bouclier, me dit : « lève les bras » – bien qu’il sache très bien que je peux pas lever le bras droit. Je lui dis : « OK, mais je suis obligé de le faire en m’aidant de l’autre main ». J’avais le bras gauche en l’air ; j’ai même pas le temps de descendre ma main pour attraper la droite et la lever au-dessus de la tête qu’il me charge très brutalement. Ma tête a heurté le mur derrière moi de manière tellement violente qu’il m’a mis KO. Et là, mon frérot, mon calvaire n’a fait que commencer. KO, à terre, je suis roué de coup de pieds ! Combien de temps ? je sais pas, mais ça m’a paru interminable. ¾ KO, ¼ conscient, je vois les jambes des surveillants me frapper, mon corps faire des sursauts – mais impossible de me protéger. Aucune partie de mon corps de voulait bouger à cause de l’état de KO dans lequel j’étais. Puis celui qui m’a mis le KO est monté sur mon dos, m’a fait un espère d’étranglement, puis il m’a dit : « On va voir c’est qui l’enculé ! »

    Ensuite, ben ça a été la lacrymo. Ils m’ont mis 27 jets de gazeuse(mes oreilles ont entendu 27 pshitt) ! Les endroits visés sont multiples : les yeux, le nez, l’intérieur des narines, sur et dans la bouche, sur et dans les oreilles, sur les testicules et sur le sexe.

    J’ai encore repris des coups, puis ils m’ont dit « rhabille-toi » alors que ça me brûlait de partout ! ils me disaient tout en me bousculant : « Allez, dépêche-toi, on perd patience… On va encore te ‘stimuler’ à coup de gazeuse si tu te dépêches pas. » J’ai lâché mes vêtements, car la bousculade avait empiré la sensation de brûlure de la gazeuse. J’ai cherché mes fringues à tâtons sur le sol, ce qui m’a valu d’être piétiné à nouveau et de reprendre une nouvelle série de petits coups de gazeuse. Malgré les petits coups de gazeuse et les gifles que me mettait toujours le même surveillant – celui qui m’a mis KO avec son bouclier lorsqu’il m’a chargé -, j’ai quand même réussi à m’habiller en mettant juste le bas de jogging, le tee-shirt, et un pull-over – je crois -, mon bourreau a dit : « Ah, il a oublié le caleçon, ça vaut bien encore quelques … » Mais là, un autre agent lui a pas laissé finir sa phrase, il a dit : « C’est bon, on lui en a foutu plein la gueule… mais là, c’est trop ! » Mon bourreau a dit à l’autre surveillant : « T’étais d’accord aussi pour qu’on l’sèche ! T’étais OK comme les autres… » « – Oui, sauf que là, ça suffit, il a son compte. C’est bon, on arrête les frais ! » Quel con j’ai été de croire qu’ils étaient en train de s’embrouiller ! J’ai pas capté que celui qui faisait style qu’il voulait arrêter, en fait, pendant qu’il parlait, il se mettait en « position » ! Il s’est placé stratégiquement pour me gazer de loin mais avec précision, sans toucher ses collègues. Tout en me faisant face pour viser ! Ça les a bien fait rire ! Il a encore envoyé quatre jets rapides à ce moment-là, un dans les yeux, un dans le nez, un autre dans la bouche quand j’ai crié de douleur, et un à l’intérieur des oreilles ! Moi, j’ai hurlé ! Puis celui que je croyais temporisateur, il a dit en rigolant : « Putain, ça part vite, cette connerie-là ! Mais ça a pas l’air d’être efficace… »puis il m’en a refoutu à l’intérieur du conduit auditif. Depuis ce jour, j’entends un bruit en continu dans mon oreille gauche ! J’entends comme un sifflement 24h/24 depuis qu’il m’a gazé. Ça les a tous fait marrer. La première surveillante a éclaté de rire en disant : « Bon alors, enculé, tu fais encore le malin maintenant ? C’est qui qui commande ici, hein ? » Vu que je répondais pas, elle m’a dit : « J’entends rien ! Je t’ai posé une question, tu vas répondre, sinon on va te retomber dessus… »

    Qu’est ce que tu veux que je fasse ? Je suis menotté dans le dos, j’ai mangé un KO, j’ai des hématomes à la tête et un peu partout sur le corps, mon corps me brûle à cause de la lacrymo, j’y vois presque rien… J’ai été obligé de faire la victime pour qu’ils arrêtent. Je leur ai dit « OK, c’est bon, c’est bon, j’fais pas l’malin, c’est vous les patrons, c’est vous les tauliers ! J’ferme ma gueule, y a rien à dire ! C’est vous les plus forts. »

    Et tu sais frérot, ça, ça m’a fait mal aussi, de leur dire ; mais je pense que si j’avais pas dit ça, ils auraient continué, et la gazeuse m’aurait tué, je pense, en m’étouffant. T’aurais dû voir ça : ils étaient comme possédés. Rien ne les aurait fait arrêter. Vu le déroulement des choses, ils avaient prévu cette punition ! c’est pas, comme ils le prétendent, une fouille à laquelle je n’ai pas voulu me soumettre, mais bel et bien une punition, doublée de sévices graves ! J’me sens si faible face à eux. J’en suis convaincu : ils ont planifié et organisé la punition violente qu’ils m’ont fait subir ce samedi.

    Et dis-toi qu’il a fallu que je foute le bordel en service de nuit pour qu’un gradé aille faire en sorte que je voie quelqu’un… Même si j’ai vu une infirmière que le lendemain matin (les faits se sont passés samedi matin) et qu’apparemment y a pas de médecin jusqu’à mercredi. D’ici là, il n’y aura plus d’hématomes ni de bleus ! Toute trace de cette agression aura disparu ! « On y peut rien, y a pas de médecin avant mercredi, la seule chose qu’on peut faire, c’est vous donner du Doliprane ! » « Mais c’est pas de Doliprane dont j’ai besoin. Ce dont j’ai besoin, c’est de relater ce que j’ai dit à un médecin, d’être examiné et soigné au plus vite, et d’obtenir un certificat médical pour déposer plainte contre ces individus. Mercredi, tout aura disparu. Voilà ce dont j’ai besoin, et tout de suite, pas mercredi ! » Voilà ce que j’ai dit.

    « Nous, on peut rien pour vous, on peut juste dire au médecin de passer vous voir mercredi, et vous donner du Doliprane maintenant ! On est désolés, M. Bouazza, c’est tout ce qu’on peut faire. »

    La façon qu’ils m’ont démonté, les sévices qu’ils m’ont fait, et tout ce qu’ils font autour de ça pour faire croire que tout est légitime et que tout a été fait dans les règles ! Je suis au cachot depuis mardi et c’est seulement aujourd’hui dimanche qu’on me donne de quoi écrire !Mais on veut pas me donner de quoi me laver. On me donne pas à manger comme aux autres… soit-disant sur ordre de la direction. C’est hallucinant, les trucs qu’ils inventent pour justifier les actes odieux et injustes. En gros, les surveillants et une première surveillante – qui fait partie de ces gradés qui mentent et inventent souvent des choses pour me porter atteinte de façon récurrente ces temps-ci – se sont mis d’accord pour mentir ; pour dire que je les ai menacés de leur jeter des excréments et de l’urine avec les barquettes dans lesquelles on nous donne à manger. Donc l’ordre de la direction, c’est mettez un rapport d’incident pour ces menaces inventées à Bouazza, et nous, en tant que membres de la direction, on vous autorise à ne plus lui donner un repas normal en barquette. Donnez-lui seulement 4 petites portions individuelles de fromage avec un fruit le midi, et pareil le soir !

    Et comme on m’a dit, le « repas de punition »,comme ils l’appellent ici, a été validé par le médical, Donc entre ces médecins, la diététicienne, et la direction ; et ça a été validé par note ministérielle. Je n’en crois pas un mot, mon frérot. C’est juste les affabulations et les mensonges de la première surveillante. Rien de plus. Car que ce soit au QI comme au cachot. Comment penser et croire que ceux qu’ont leur repas chaud, qui plus est et nourrissant, à base de légumes, de féculents, d’entrées, de viandes, de desserts, etc. …comment un tel repas complet, même s’il est souvent dégueulasse car mal cuit ou cuit à l’eau, sans sel ou sauce parfois, etc. … Comment un repas complet trouverait-il son équivalent nutritionnel dans quatre portions de fromage midi et soir ? Donc pour moi, plus de repas chauds nourrissants etc. Juste quatre portions individuelles genre « Vache qui rit », emmental, etc. et une baguette de pain. Est-ce légal ? Est-ce humain ? Apparemment oui, selon la gradée – et par ordre de la direction.

    Est-ce légal ? Est-ce humain ?

    Ils veulent même pas que j’aille au téléphone. Pourtant j’ai le droit d’y aller, mais ils inventent des trucs, ils disent que j’insulte, menace etc. …ce qui leur donne le droit, selon eux, de ne pas m’amener au téléphone. Comme ça, je ne mets pas mes soit-disant menaces à exécution. Pourtant, tu sais, frérot, qu’ils font souvent allusion à mes conversations téléphoniques ou à mes courriers. Ils savent que je peux, ou plutôt qu’au QD, je vais appeler que le week-end. Dejà qu’y a pas de médecin jusqu’à mercredi, ils me font pas aller au téléphone de tout le week-end pour éviter que je fasse venir un secours du dehors, sachant que ma tante taffe la semaine.

    Sinon, ben, si vous avez toujours des avocats qui vous aident à L’Envolée, voyez si vous pouvez m’en envoyer un ici, à Vendin. Car faut que ça s’arrête, ce qu’ils me font ! Entre les coups, les mensonges, les abus de pouvoir, le fait qu’ils créent des incidents de toutes pièces pour me salir et me mettre au QD, et ensuite faire d’autres abus de pouvoir… Tout ça pour dire : « Nous, agents de l’AP, on n’a rien fait, voyez tous les rapports d’incident (mensongers)… Tout démontre que c’est le détenu et lui seul qui est fautif dans tout ça, que c’est le seul a avoir créé tout ça. Nous, on n’a rien fait, on est clean. » Bah oui ! j’en peux plus.

    Ils m’ont poussé au suicide une fois déjà. Je recommencerai pas car c’est atroce. Mais ça veut pas dire qu’eux n’essaieront pas de me tuer. Et vu que j’ai essayé – poussé par eux -, si eux me tuent, ils diront : « Il avait déjà essayé, sauf que là, il s’est pas loupé ; la première fois, il s’était loupé. »

    Bref.

     A bientôt, les amis

    Bisous à tous

  • Lettre ouverte de l’Infâme

    Lettre ouverte de l’Infâme

    QUAND UN DETENU ARRIVE ICI, C’EST LE « TERMINUS »

    Centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil,
    Le 11 août 2020, 4h20 du mat’

    Coucou les loulous,

    Eh ouais, l’Infâme est de retour ! coucou ! salut l’équipe ! j’vous écris car comme vous le savez, j’ai été transféré à Vendin-le-Vieil, au motif qu’il fallait, soit-disant, « faire de la place » au QD de Lannemezan ! j’étais normalement prévu pour intégrer initialement la centrale de Poissy qui, sous peu, va devenir un centre de détention. Mais … à Lannemezan, ils m’ont dégagé de là-bas pour m’envoyer dans ce mouroir à ciel ouvert où nous sommes traités comme des bêtes sauvages ! Ce que je ne peux accepter ! Car, en plus, ça me prive de tout espoir de réinsertion ! Si j’avais intégré Poissy, pour faire court, j’aurais pu sortir en conditionnelle entre 2021 et 2022. Sauf qu’en étant détenu en centrale, et restant sous le statut de détenu en centrale, tout ceci s’évapore d’un claquement de doigts ! Vu que les reliquats ne sont plus les mêmes ! Et donc, en restant détenu centrale, je ne peux pas espérer sortir en conditionnelle avant 2027 voire 2028.

    C’est fou, c’est pourquoi je pousse un coup de gueule contre ces enfoirés qui m’ont niqué mon projet de sortie et de réinsertion, et je crie par la même haut et fort que Vendin est une prison où règne l’hypocrisie et la provoc’ ; ainsi que le sentiment que quand un détenu arrive ici, c’est le « terminus ». Ce qui ne présage donc rien de positif ! Je le ressens, ça ! Je vous le confirme ! C’est la merde ici, de fou ! Le week-end dernier, en deux jours on m’a privé trois fois de repas ! Gratuitement, par pure méchanceté. On a accès à la téléphonie en cellule, à Vendin. En détention ordinaire, les détenus ont accès à la téléphonie en cellule 24h/24, 7 jours sur 7 et à 365 jours par an. Mais ici, à l’isolement (je suis encore isolé vu que je suis isolé ministériel), l’ensemble des détenus au QI (peu importe leur statut, DPS ou non, calmes ou non)  est privé de la téléphonie dans les termes qui devraient être les mêmes partout. On a des heures qui nous sont imposées, et des coupures entre midi et 14 heures et le soir à partir de 18 heures. c’est inadmissible ! en faisant ainsi, vu que c’est une mesure qu’a prise M. Vernet, le chef d’établissement, on peut très facilement dire, que le directeur, sans motif qui le justifie, viole un des plus fondamentaux de nos droits : le maintien des liens familiaux. Je ne peux pas accepter ça ! C’est illégal, ce qu’il nous fait !

    Chacun de nos mouvements doit se faire menottés ; même à Lannemezan, j’ai jamais eu de mesure de gestion menotté. Même pour un truc basique : la prise des repas. Si, au moment du repas, on ne veut pas être menottés (pour ne pas, tout simplement, ressentir ce sentiment d’être rabaissé au rang de bête sauvage), eh bien, ils ne nous ouvrent pas la porte, ni ne nous donnent notre repas à travers la trappe passe-menottes. Tout simplement, ils n’ouvrent pas la cellule, referment la trappe passe-menotte, et ils se cassent ! Te privant ainsi de repas ! Une telle gestion m’est insupportable, elle est révoltante ! Mais à croire que ça ne révolte que moi ici ! et … C’est donc pour toutes ces choses mises bout à bout que depuis lundi, je me suis mis en grève de la faim ! Pour contester, et advienne que pourra. Je conteste dans le calme. Mais bon, je ne me fais pas d’illusions, je suis quasi certain que rien ne va changer. C’est l’impression que j’en ai. On verra bien. Dans le calme … pour le moment. On verra ensuite. Sinon, hormis tout ça, ça va ! j’essaie de tenir le coup … mais c’est dur dans un tel contexte ! mais, pour le moment, je tiens, c’est le principal. C’était donc mon coup de gueule face à toute cette injustice qui m’est faite gratuitement.

    Je termine cet écrit, comme d’habitude, en ayant une pensée pour toutes les nanas incarcérées, donc enfermées. Tenez le coup, les filles. Force et courage à vous toutes, vous êtes des lionnes. Tenez bon ! Tout comme j’adresse une pensée à tous les gros, les bonhommes enfermés, et qui ne se laissent pas faire face à l’injustice et à l’adversité ! Courage, tenez bon les gars ! On les aura … à l’usure, mais on les aura quand même.

    Force et courage à vous

    Enfin, merci à l’équipe de l’Envolée de faire entendre nos voix et ma voix. Continuez à nous soutenir, on a besoin de gens tels que vous. Big-up à vous aussi, et courage à tous et toutes les détenus !

    L’infâme

  • Emission du 26 avril 2019

     

    ! ATTENTION : Cette émission parle de tentatives de suicide !

        • Lettre : communiqué du CRA 2B de Vincennes
        • Appel : des prisonniers du CRA 2B de Vincennes
        • Appel : des prisonniers du CRA de Lyon
        • Appel : un soutien extérieur à la lutte contre les CRA. Blog : crametoncralyon.noblogs.org
          • Brèves : Vendin-le-Vieil ; rassemblement contre les CRA dimanche 28/04

    Ziz : ATK- Qu’est ce que tu deviens ? / Mafia K’1 FRy – Balance / Medine –Grand Paris


    Téléchargement (clic droit –> « enregistrer la cible du lien sous »)


     

     

  • ÉMISSION DE L’ENVOLÉE DU 20 JANVIER 2017

     

    • Courriers : Mohamed (CP de Condé-sur-Sarthe) ; une lettre du  Mexique (prison de Santa Martha Acatitla) ; une lettre du Genepi en soutien à un prisonnier autrichien qui a entamé une grève de la faim (MA de Mulhouse) et les revendications de ce prisonnier ; une lettre du frère de Nono (CP de Réau) -> demande de soutien pour son procès au tribunal de Melun le 24 février à 9h
    • Tel : La compagne d’un prisonnier inculpé lors de la deuxième série des mouvements de prisonniers à la prison de Valence en novembre 2017, revient sur ce qui a précédé de mouvement.
    • Invités : Gaetano et Severino, raconte le procès de leur compagnon Damien Camelio (MA de Fleury-Mérogis)

    Zics : Piloophaz – Le sommet du Rap Francophone / Sav Killz feat. Planet Asia, Frank Knight and King Marvey X – Goin In / Ballata del Anarchico Pinelli


    Téléchargement  (clic droit –> « télécharger le fichier lié »)

  • Prise de parole de Fabrice Boromée, quelques jours avant son procès au tribunal de Béthune le 16 octobre

    Procès de Fabrice Boromée

    vendredi 16 octobre 2015 14H au TGI de Béthune (62)pb

    Courrier envoyé à L’Envolée le 21 septembre 2015 :

    « Je suis arrivé en métropole le 8 août 2011. J’ai été transféré de force loin de ma famille.

    Je n’ai pas de parloir parce que toute ma famille est en Guadeloupe. A la base, j’étais condamné à huit ans de prison, et là je me retrouve avec vingt-huit ans de prison à cause des agressions et des prises d’otage, tout ça parce que je veux rentrer chez moi.

    J’ai pris en otage le sous-directeur de la prison de Vendin-le-Vieil parce que le 8 septembre 2015 il m’apprend que je ne sortirai pas de l’isolement au mois de septembre comme convenu, mais au mois de novembre. Cela faisait neuf mois que j’étais à l’isolement, à souffrir des méchancetés des surveillants : lors des rondes de nuit, ils frappent à la porte afin de me réveiller et laissent la lumière allumée, et ils rigolent devant la porte.

    C’est pour cela que j’ai fait la prise d’otage le 9 septembre 2015. Mon avocat Me David peut vous le confirmer, il a fait de son mieux pour que ça s’arrête, et tout ce que je veux, c’est rentrer chez moi en Guadeloupe pour voir mes proches. Je suis en attente du procès pour la prise d’otage de Vendin-le-Vieil.

    J’ai fait plusieurs demandes de transfert au ministre de la justice pour rapprochement familial. Tout a été refusé et je ne sais plus quoi faire pour me faire entendre […]

    Mes salutations, Fabrice Boromée. »

     

    Le 9 septembre, Fabrice Boromée a retenu le sous-directeur de la prison de Vendin-le-Vieil. Celui-ci ne s’est pas constitué partie civile contre Fabrice Boromée parce qu’il dit n’avoir subi aucune violence. Tout comme Cyrille Canetti, psychiatre qui avait été retenu par Eric Dorffer à la prison de la Santé et qui était venu témoigner en sa faveur lors du jugement en juin 2013.

    Le 30 décembre 2013, Fabrice Boromée avait déjà « pris en otage » un surveillant de la prison de Condé-sur-Sarthe et il avait été condamné à huit ans de prison. Comme il l’écrit dans sa lettre, Fabrice Boromée, cumule vingt années de prison pour des faits survenus en détention, comme ces « prises d’otages » qu’il fait pour exiger son rapprochement familial. Il ne comprend pas pourquoi l’administration pénitentiaire lui refuse le droit de garder des liens familiaux.

    Fabrice est classifié par l’administration pénitentiaire comme un détenu particulièrement signalé (DPS), c’est-à-dire « dangereux ». La prison de Vendin-le-Vieil, comme celle de Condé-sur-Sarthe, sert à enfermer les prisonniers condamnés à des peines qui sont quasiment des perpétuités. Qui pourrait se résoudre à rester en prison à vie ?

    Cette situation est celle de beaucoup de prisonniers : d’un côté les peines prononcées par les cours correctionnelles ou d’assises sont toujours plus longues, de l’autre les juges d’application des peines veillent à ce qu’elles soient exécutées. Les demandes de transfert, permissions de sortir, libérations conditionnelles, etc. sont à la baisse depuis quelques années : loin de permettre de sortir, la politique d’aménagement des peines prolongent le plus longtemps possible la durée de la détention Les prisonniers doivent attendre des mois pour obtenir ne serait-ce qu’une entrevue qui se conclut très souvent par un refus. Il ne leur reste pas grand-chose d’autre que la force pour se faire entendre, et ce sont des gestes difficiles, qui leur valent de nombreuses années de prison supplémentaire. Un cercle vicieux duquel il est très compliqué de s’échapper.

    Récemment, un journaliste a écrit que, avec son geste, Fabrice Boromée aurait « obtenu son transfert  ». Faux : il a juste obtenu de quitter provisoirement une des prisons les plus sécuritaires pour atterrir au fond du quartier disciplinaire de la prison d’Annœullin. Rien à voir avec le rapprochement familial qu’il revendique depuis 2008.

    L’Envolée, le 13 octobre 2015

    Contact presse : L’envolée, 43 rue de Stalingrad, 93100 Montreuil/ www.lenvolee.net / contact@lenvolee.net / Twitter : @anticarcéral

  • Prise d’otage ou prise de parole

    qui sont les preneurs d'otage?

    Le 9 septembre,  Fabrice Boromé a pris en otage le directeur adjoint de la toute neuve prison de Vendin-le-Vieil. Comme sa grande sœur de Condé-sur-Sarthe entrée en fonction deux ans plus tôt, ces deux prisons construites dans des régions dévastées par l’industrie puis par la désindustrialisation, ont pour fonction l’enfermement ad vitam de prisonniers considérés comme les plus rétifs à leur enfermement.

    Des prisonniers qui ont à faire des « peines infaisables », comme ils étaient des dizaines à le dire dans le numéro que l’Envolée avait consacré au premier de ces QHS modernes (cf N 39). Des prisonniers à qui la politesse des bourreaux de cour d’assises n’a pas même laissé l’illusion d’une possible sortie. Leur plus grande faute étant le plus souvent de ne pouvoir se résoudre, précisément, à leur enfermement.

    Fabrice Boromé n’a pas retourné contre lui-même son désespoir. Il a jugé plus efficace et plus utile de prendre en otage la plus haute autorité de la prison et par là même, l’administration pénitentiaire toute entière. Bref retournement de situation. Celui à qui la société a promis une prise d’otage perpétuelle récupère quelques heures.

    Il va le payer au prix fort. Aux jérémiades des matons dans la presse -qui fidèles à leurs habitudes en profitent pour mendier quelques moyens supplémentaires- succéderont leurs coups et leurs brimades dans le silence des quartiers d’isolement où Fabrice sera baluchonné.

    Il a ainsi « obtenu son transfert », ose écrire un journaliste. Non, il a obtenu de quitter provisoirement la dernière prison sécuritaire en date, nuance. Il avait obtenu de quitter Condé quelques mois avant. Quitter la dernière génération de QHS, celle des années 2010 pour à nouveau écumer les QI et QD de France, QHS des années 1980. Cela n’a pas grand’chose à voir avec l’obtention du rapprochement familiale qu’il revendique depuis des mois : retourner en Guadeloupe, où il lui reste son frangin, sa seule famille.

    Ce prisonnier « particulièrement dangereux » comme le décrit l’AP complaisamment relayée par les perroquets de la presse, dit pourtant très clairement vis-à-vis de quoi il serait dangereux : la prison, les murs, les portes clefs et les gestionnaires de la vie enfermée des autres. Ses peines successives se sont accumulées au placard. L’institution qui estampille du sceau infamant de la « dangerosité » est directement responsable de la dite dangerosité puisque c’est contre elle quelle naît. En cela, encore une fois, la taule fait parfaitement son office. Banalité de base loin des propos lénifiants et pseudo humanistes sur la fonction imaginaire d’une prison conçue pour « réconcilier la société » ou « réformer les individus ».

    Elle est l’expression de la vengeance sociale, point barre. Et ces taules de Condé ou de Vendin doivent permettre au système carcéral de tenir ses promesses, quant bien même il se prendrait les pieds dans le tapis de ces peines infinies qu’il a prononcé.

    Ces prisonniers longues peines qui n’ont plus rien à perdre que la vie enfermée prennent la parole lorsqu’ils prennent en otage. Nous reviendrons sur cette histoire plus longuement dans le numéro du journal qui sortira en octobre. Fabrice devait être jugé pour la prise d’otage en comparution immédiate en fin de semaine dernière son procès est reporté au 16 octobre à Béthune…

    Il a pour l’instant été transféré à la prison d’Annoeullin dont nous avons déjà beaucoup parlé dans le journal. Vous pouvez lire pour mémoire ces deux articles :

    https://lenvolee.net/qhs-moderne-le-qmc-dannoeullin-et-lexploitation-des-prisonniers/

    https://lenvolee.net/eh-bien-moi-je-dis-aux-detenus-mobilisez-vous/

    Pour finir et pour se faire sa petite idée voilà ce qu’a dit la presse de cette prise d’otage :

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/09/09/01016-20150909ARTFIG00159-pas-de-calais-prise-d-otage-a-la-prison-de-vendin-le-vieil.php
    http://guadeloupe.la1ere.fr/2015/09/09/fin-de-la-prise-d-otage-la-prison-de-vendin-le-vieil-285493.html
    ttp://www.lavoixdunord.fr/region/vendin-le-vieil-le-detenu-preneur-d-otage-s-est-ia35b0n3033737
    http://www.20minutes.fr/lille/1683319-20150909-prise-otage-vendin-vieil-syndicaliste-denonce-sentiment-impunite-detenus
    http://france3-regions.francetvinfo.fr/nord-pas-de-calais/vendin-le-vieil-prison-d-otage-la-prison-803037.html
    http://france3-regions.francetvinfo.fr/nord-pas-de-calais/vendin-le-vieil-prison-d-otage-la-prison-803037.html
  • Emission du 27 mars 2015

    • Prise d’otage
    • Lettre de prisonniers corses
    • Lettre d’Hafed
    • Isolement pour les prisonniers « musulmans radicalisés »
    • l’ARPPI, Sylvie, etc…
    • Infos en vrac (Vendin-le-Vieil, Jessica Girault, feu de cellule…)