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  • Construction de nouvelles taules – Les révoltes de Beaumont aux assises

    Construction de nouvelles taules – Les révoltes de Beaumont aux assises

    Emission de l’Envolée du Vendredi 17 juin 2021
    • En cette période sécuritaire, ça annonce des mises en chantier de taules à tout va : Maison d’Arrêt, Centre de rétention administrative, places dans les prisons de haute sécurité, etc. Retour sur les constructions de nouvelles prisons : les annonces, les chantiers en cours, les mobilisations pour s’y opposer. On peut aussi écouter l’émission de Carapatage sur les nouvelles constructions de taule ici.
    • Cinq ans après les révoltes de Beaumont sur Oise suite au meurtre d’Adama Traoré tué par les gendarmes, le procès des jeunes révoltés s’ouvrent aux assises ce lundi pour trois semaines. Voir le texte publié par l’Envolée dans le numéro 52 du journal.
    • Présentation des journées Déprisonner à Autun avec l’observatoire populaire de la carcéralité, le week end du 25-26 juin où l’Envolée sera présent

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons de toute sorte. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.
    Direct chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, jeudi à 17h30 à Toulouse sur Canal Sud 92.2,et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !

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    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui frappe le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Contactez-nous !
    PS : Règlement intérieur type, article 19, annexe de l’article R57-6-18 du Code de Procédure Pénale « Les décisions administratives refusant à une personne prisonnière de commander une revue ou de la détenir peuvent faire l’objet d’un recours administratif. »

  • Cinq ans après les révoltes de Beaumont-sur-Oise, des assises pour l’exemple

    Cinq ans après les révoltes de Beaumont-sur-Oise, des assises pour l’exemple

    Par le procès qui commence lundi, la justice cherchera à désigner des boucs émissaires pour leur faire payer ces révoltes, comme lors des procès des gilets jaunes et de Villiers-le-Bel, ou ceux des émeutes qui ont suivi le viol de Théo… Et le climat particulièrement sécuritaire de la période risque d’aggraver encore la lourdeur des peines.
    Depuis cinq ans, certains et certaines d’entre nous apportent un soutien concret à un des accusés en détention préventive et à sa famille. Ce qui suit est une modeste contribution pour tenter de faire en sorte que l’histoire ne se répète pas : les cinq accusés ne doivent pas subir une vengeance d’État. Seule une mobilisation conséquente pourrait gripper le fonctionnement normal de la machine à punir.

    Bientôt cinq après les faits – et presque autant de détention préventive pour certains d’entre eux –, les accusés comparaîtront face à de très nombreux membres des forces de l’ordre : près d’une centaine se seraient en effet portés partie civile. Ils prétendent qu’on leur a tiré dessus avec la volonté de tuer : ils auraient essuyé des dizaines de tirs de chevrotine, de plombs, de fusil de chasse… et une dizaine d’entre eux auraient été légèrement blessés.
    Au départ, comme elle ne disposait pas de suffisamment d’éléments à charge, la juge d’instruction n’avait retenu que des « violences volontaires » et renvoyé les accusés devant le tribunal correctionnel pour ce délit. Mais cette décision a été contestée par le parquet, et la chambre d’instruction de la cour d’appel de Versailles a finalement maintenu la qualification criminelle des faits. Non seulement les peines encourues sont sans commune mesure, mais cette qualification d’une extrême gravité pose d’emblée une image déformée des accusés : il ne s’agit plus de quelques jeunes soupçonnés d’avoir pris part à une révolte face à une situation insupportable qui a réuni des centaines de personnes pendant plusieurs nuits, mais d ‘une bande de tueurs de flics. Les accusés sont poursuivis pour « tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique » avec la circonstance aggravante de « bande organisée », et pour délit de « dégradations ».

    MORT ENTRE LES MAINS DES FORCES DE L’ORDRE
    La police nationale avait été remplacée quelques années auparavant par des compagnies de gendarmerie. Des habitants de Beaumont-sur-Oise – petite ville du Val-d’Oise d’à peine 10 000 habitants – nous ont rapporté que dès leur arrivée , les rapports des gendarmes avec la population ont tout de suite été particulièrement tendus ; ils cherchaient à s’imposer par la force pour contrôler le secteur, exerçant de nombreuses violences sur les jeunes habitants des quartiers populaires de Beaumont et des villes voisines. Les contrôles d’identité viraient au harcèlement, et souvent, dégénéraient : insultes, coups de matraques, balayettes, bombes lacrymogènes, Tasers, Flash-Balls. Personne ne portait plainte, tout le monde sait bien que ça n’aboutit jamais…L’après-midi du 19 juillet 2016, Adama Traoré, habitant du quartier Boyenval à Beaumont-sur-Oise, s’enfuit en courant pour échapper à un contrôle d’identité. Interpellé, il est plaqué et maintenu au sol par trois gendarmes qui pèsent de tout leur poids sur son corps. Les militaires notent qu’il se plaint de ne pas pouvoir respirer ; ils l’embarquent cependant dans leur fourgon où il perd connaissance. Mais ils ne le transportent pas à l’hôpital, ils poursuivent leur route vers la gendarmerie. Les pompiers constatent son décès à 19 h 05 : ils le trouvent menotté dans la cour de la caserne, face contre terre. Mais rien n’est dit à la famille. Ayant entendu dire qu’il « a fait une crise », ses proches contactent les hôpitaux pour rechercher sa trace. En vain.
    C’est par un appel aux pompiers qu’ils apprennent que le jeune homme est retenu à la gendarmerie. Quand la mère d’Adama s’y rend alors pour demander des nouvelles de son fils, elle se voit répondre qu’« il va très bien ». Elle attend donc sur place avec ses proches. Ce n’est qu’à 23 h 30 que les gendarmes annoncent la mort d’Adama Traoré à sa famille. Soit quatre heures et demie après le constat officiel du décès. Le choc est terrible. Le jeune homme est bien connu à Beaumont pour sa pratique intensive du sport avec des jeunes du coin, et tous ceux qui le connaissent savent bien qu’il était en excellente forme physique au moment de son interpellation. Personne ne peut croire à un prétendu « malaise ». Les forces de l’ordre sont déployées pour protéger la gendarmerie et la mairie, et les alentours du quartier Boyenval sont « bouclés ».

    RÉVOLTE POPULAIRE ET MENSONGE D’ÉTAT
    Dès l’annonce du décès du jeune homme qui fêtait ce jour-là ses 24 ans, des affrontements surviennent entre les gendarmes et de jeunes riverains. Selon les autorités, des dizaines de personnes mettent feu à des voitures. Des tirs sont entendus. Les gens scandent le nom d’Adama. 130 policiers, gendarmes et CRS sont déployés dans tous les quartiers populaires de la zone, ainsi qu’une soixantaine de pompiers. Plusieurs hélicoptères balayent la commune avec leurs projecteurs. Les forces de l’ordre utilisent leurs Flash-Balls tout près des habitations, lancent des lacrymogènes, des grenades de désencerclement. Une personne est interpellée. À l’issue de cette première nuit, cinq gendarmes auraient été légèrement blessés par des tirs à la carabine à plomb.
    Le lendemain matin, mercredi 20 juillet, le procureur de Pontoise déclare publiquement qu’Adama Traoré serait mort « à la suite d’un malaise ». La maire refuse de rencontrer la famille, qui n’a toujours pas pu voir le corps. Le préfet, qui doit tenir une conférence de presse, annule sa venue au dernier moment. Mais les journalistes se sont déplacés. Des proches en profitent pour prendre la parole et donner leur version des faits, lançant à la presse que sans les émeutes de la veille, ils ne se seraient pas intéressés une seule seconde à la mort d’un jeune homme noir dans une gendarmerie. Le soir même, une vingtaine de personnes se rassemblent pacifiquement devant la caserne et font un sit-in pour réclamer que la famille puisse enfin voir le corps du défunt. Tout le monde se fait gazer à terre sans sommation, puis les coups de matraques pleuvent dans la plus grande confusion. Le « dispositif de sécurisation » est reconduit pour la nuit de mercredi à jeudi, avec toujours autant de forces de l’ordre. Plusieurs véhicules et du mobilier urbain sont incendiés dans la nuit. Neuf personnes sont interpellées.
    Jeudi 21 juillet, une première autopsie prétend qu’Adama Traoré serait mort des suites d’une « infection très grave touchant plusieurs organes ». Ses proches n’y croient pas car il n’a aucun antécédent médical. La tension ne baisse pas. Le quartier est toujours encerclé de fourgons de gendarmes, de policiers et de CRS particulièrement virulents. C’est une véritable occupation militaire. Malgré la pression de la préfecture qui tente de convaincre les parents de rapatrier au plus vite le corps d’Adama Traoré au Mali, prétextant les rites musulmans à respecter, la famille tient bon et exige une seconde expertise ; elle ne lance pas d’appel au calme. Des centaines de personnes sont encore dehors pour exprimer leur colère. En trois nuits, elles ont essuyé les tirs de plus de 300 balles de défense et de 60 grenades de désencerclement.
    Vendredi 22 juillet, une marche blanche est organisée à Beaumont par la famille. La tentative de la mairie et de la préfecture de l’en dissuader, prétextant les « tensions », échoue. Plusieurs milliers de personnes défilent sans incident en mémoire d’Adama Traoré. Dix personnes auraient été interpellées, cette nuit-là. Les autorités rapportent des « tirs de mortiers et de chevrotines », qui auraient « blessé très légèrement » quatre gendarmes.
    Le lendemain soir, le « dispositif de sécurité » est encore renforcé : 265 membres des forces de l’ordre encerclent le quartier. Au moins une voiture serait incendiée, et des flics prétendent avoir été la cible de tirs d’armes à plomb. Les forces de l’ordre auraient « sécurisé la zone » ; c’est le dernier soir qualifié « d’émeute » par les médias. Plusieurs fourgons auraient été visés, et les plaintes des hommes en armes pleuvent déjà pour « tentative d’homicide » et « menaces de mort ».

    OCCUPATION MILITAIRE : PUNITION COLLECTIVE
    Tout au long de cette première semaine, la presse se focalise sur les « violences urbaines » de Persan-Beaumont. Les images de voitures calcinées et d’un fourgon criblé d’impacts de plomb tournent en boucle, tandis que seule la version officielle sur les circonstances de la mort d’Adama Traoré est relayée. La parole n’est presque jamais donnée aux habitants et aux proches du défunt. Aucun média ne rapporte qu’au quartier Boyenval, où vit la famille en deuil, les hélicoptères tournent toute la journée et une bonne partie de la nuit. Les nombreuses brigades qui l’encerclent donnent l’assaut fréquemment, harcèlent les jeunes, font régner une ambiance de guerre : la gestion coloniale des quartiers populaires fonctionne à plein.
    Les voies sans issue sont ouvertes pour que les forces de l’ordre puissent faire le tour du quartier avec leurs véhicules. L’éclairage public est coupé chaque fois que des habitants se rassemblent. Tout le monde a peur, on n’ose plus laisser sortir ses enfants, chacun craint pour sa propre vie. Cette occupation policière dure près d’une semaine, elle est vécue par tous comme une punition collective.
    Il s’agit de faire payer le mouvement de révolte en cours à tous les habitants – coupables d’habiter au mauvais endroit et d’appartenir à la mauvaise classe sociale. Réprimer un quartier entier, c’est aussi une stratégie cynique pour que les habitants se désolidarisent du combat de la famille pour la vérité, en la désignant implicitement comme responsable des désordres. Le message est clair : quand les flics tuent vos enfants, encaissez en silence.
    La seule réponse au deuil et à la colère, c’est l’intimidation et le mépris : la maire ne daigne même pas présenter ses condoléances, et les gendarmes responsables de la mort d’Adama Traoré ne sont pas mis en examen – à l’heure actuelle, ils n’apparaissent encore dans l’enquête que comme simples « témoins assistés » et continuent leur sale besogne. De nombreux interpellés passent en comparution immédiate peu après les révoltes ; certains sont interdits de la zone. D’ailleurs, quatre mois plus tard, les émeutes reprennent à Beaumont lorsque deux frères de la famille Traoré sont mis en examen pour des accusations délirantes : cette fois, l’itinéraire du bus qui dessert le quartier Boyenval est carrément détourné. La justice inflige déjà une peine pour l’exemple en condamnant cinq proches d’Adama Traoré à des peines allant jusqu’à trois ans de prison.
    On comprend pourquoi la révolte qui a débuté à Boyenval s’est vite étendue à tout une partie du Val-d’Oise, rappelant l’embrasement de 2007 qui avait suivi la mort de Lakhamy Samoura et Moushin Sehhouli, percutés par un véhicule de police à Villiers-le-Bel. Mais c’est surtout la vengeance d’État qui s’en est suivie qui nous fait redouter l’issue du procès qui va se tenir : après les révoltes de Villiers-le-Bel, la machine judiciaire s’était mise en branle pour désigner des responsables. Loin d’inquiéter les flics tueurs, elle avait renvoyé cinq habitants de Villiers devant les assises pour des tirs sur la police. Sans preuves, et essentiellement sur la base de témoignages anonymes rémunérés, deux d’entre eux avaient écopé de peines de douze et quinze ans de prison. Un troisième, accusé d’avoir fourni l’arme, avait été condamné à trois ans. Force est de constater que l’histoire se répète.

    LA MACHINE IMPITOYABLE DES COURS D’ASSISES
    Un procès de cour d’assises est une pièce de théâtre, la mise en scène d’une justice rendue par le peuple, incarné par six jurés de plus de 23 ans tirés au sort sur les listes électorales. Ils votent en délibéré à l’issue des audiences avec le président et ses deux assesseurs, d’abord sur la culpabilité, puis sur la peine. La mécanique est bien huilée, et rien ne doit venir perturber la bonne marche de cette machine à punir le plus lourdement possible. Les cours d’assises jugent les crimes. Celles et ceux qui y sont jugés sont donc d’emblée perçus, notamment par les jurés, comme de présumés criminels. Dans le box, face à la salle et aux parties civiles, parfois entravé, souvent entouré de gendarmes, l’accusé est livré en pâture. Chacune de ses réactions est scrutée, chaque attitude disséquée et analysée – à charge. Dans le procès de novembre, les cinq accusés vont comparaître ensemble sous la qualification de « bande organisée ». En plus, certains d’entre eux, depuis quatre ans en détention préventive, comparaîtront comme prisonniers extraits en vue du procès. C’est peu dire que leur appréciation risque d’être un poil orientée par la mise en scène quand on leur demandera en substance : « Pensez-vous que les cinq personnes que vous voyez rassemblées dans le même box, entourées de flics, constituent une bande organisée ? »
    Mais l’influence ne s’arrête pas là. Dans leur noire tenue de carnaval macabre, le juge et ses deux assesseurs, auréolés de leur maîtrise du code pénal, surplombent l’ensemble, jurés compris. C’est le président qui dirige les audiences. Il distribue la parole, donne le rythme, impose le silence. Pas facile pour le juré de remettre en cause la manière dont le procès se déroule. Tout au plus peut-il, comme à l’école, demander la permission pour poser une question ou aller pisser. Alors, quand vient le moment du délibéré, il écoute généralement bien sagement le juge. Il faut du courage pour aller contre celui qui sait.Et puis les jurés sont pris par l’air du temps, qui est sacrément défavorable aux accusés : ils viennent d’un quartier populaire, une « cité sensible », un de ces « territoires perdus de la République », « criminogène », où les caïds sont censés régner en maître et où prospère « l’ensauvagement » – vieille thématique de l’extrême droite aux relents coloniaux reprise sans complexe par le ministre de l’intérieur. Sans oublier la promesse de Macron aux flics à la mi-octobre, quand il a demandé à ses ministres de travailler à la « fin des réductions de peine automatiques pour les agresseurs de policiers ». Voilà des mois que les politiques et les médias n’interrompent leur logorrhée anxiogène sur le covid que pour tourner en boucle sur une insécurité prétendument galopante et la « haine de la police » – cette police qui fout la pression à l’État à coups de grèves récurrentes pour avoir plus de fric et plus de flingues. La défiance envers l’autorité serait donc une violence qui se répand comme un virus sans qu’on parvienne à l’endiguer ? Accuser des jeunes de cité de s’être réunis pour tuer des flics, c’est avant tout l’occasion de faire un exemple, de faire « passer un message ».
    La cour d’assises est le lieu de la vengeance d’État. S’y prononcent, dans la bienséance, des peines d’élimination sociale. En fait, ce qui est jugé en cour d’assises, ce n’est pas tant l’acte comme ils le prétendent que l’individu accusé de l’avoir commis. Pour mieux jouer la comédie de l’impartialité, les jurés voient défiler des experts grassement rétribués par la justice qui servent la soupe de l’accusation, chacun dans son domaine respectif, noyant l’auditoire sous un jargon technique qui veut se faire passer pour de la science. Il en va des experts psy comme des experts en balistique : ils inventent des trajectoires. Les experts psy voient les accusés quelques minutes, les enquêteurs de personnalité interrogent leur « entourage » ; ensemble, ils figent l’accusé dans un processus criminel, une ligne droite qui va de sa naissance à son « crime » supposé. C’est ainsi que des violences subies dans l’enfance ne seront pas présentées comme des circonstances atténuantes ou des clés de compréhension, mais plutôt comme autant de signes d’une personnalité irrémédiablement violente.
    Le parcours judiciaire, notamment, est toujours scrupuleusement égrené pour mieux démontrer la dangerosité d’un profil. Car il ne s’agit pas pour une cour d’assises de considérer un être humain dans sa complexité, de comprendre comment et pourquoi il en vient à agir de telle ou telle manière. Il s’agit d’infliger une peine de prison à un individu, pris isolément. Le caractère collectif n’est pris en considération que comme circonstance aggravante : une association de malfaiteurs ou une bande organisée. Les circonstances d’un événement sont au mieux des éléments d’information qui appuient une accusation, mais elles ne rentrent que très peu en ligne de compte quand il s’agit de prononcer la peine. On va jusqu’à prétendre deviner une intention pour la juger – et cela risque d’être particulièrement le cas dans ce procès. Le contexte social, économique et politique, n’a rien à faire en cour d’assises. Car ici encore plus qu’ailleurs, expliquer, ce serait déjà excuser. On n’est pas là pour ça, il faut du sang et des larmes.
    Il y a donc peu de doutes que dans le procès à venir, les portraits des accusés seront à charge, et que tout ce qui pourrait expliquer leur présence dans le box sera retenu contre eux. Ils viennent du même secteur ? Ce sera sans doute un indice probant de « bande organisée ». Certains ont été proches d’Adama Traoré ou de membres de sa famille ? Ça servira inévitablement à corroborer une prétendue haine naturelle de la police, sur le mode : « Ils voulaient tuer un flic pour se venger. » Et le fait que ce quartier ait été immédiatement placé sous occupation policière – en fait, une provocation indécente – deviendra la preuve de la dangerosité de la zone.
    Sous les lambris de la justice de classe, ils risquent de devenir les leaders ensauvagés d’une insurrection armée déterminée à faire couler le sang des condés pour venger l’un des leurs… Devant une salle remplie de forces de l’ordre de tout poil, parties civiles de circonstance venues se faire un peu d’argent de poche et asseoir un peu plus leur pouvoir de chefaillons. La fiction risque hélas de convaincre des jurés abreuvés ad nauseam de discours sécuritaires. Et comme toujours aux assises, les zones d’ombres et les doutes ne profiteront pas aux accusés. Plus les caricatures sont grossières, plus le jury peut condamner lourdement, en toute bonne conscience, persuadé de contribuer à protéger une société en déroute ; alors que le véritable objet de ce procès, c’est la légitimation d’une occupation militaire d’État qui a suivi une exécution, même si elle ne sera jamais évoquée en ces termes.

    LES ÉMEUTIERS DE BOYENVAL ONT EU RAISON DE SE RÉVOLTER
    De notre côté, peu nous importe de savoir si tel ou tel accusé a tiré à la carabine à plomb en direction des forces d’occupation. Les rares flics « blessés » ont eu au pire quelques égratignures, voire paraît-il une perte d’audition. Ce qui est sûr, c’est que la justice veut faire payer aux accusés une révolte populaire de grande ampleur. Qu’ils y aient participé ou non, qu’ils aient tiré ou non, l’enjeu reste le même : en punir quelques-uns pour terroriser les autres. Inutile de préciser que les gendarmes qui ont tué Adama Traoré, eux, ne sont toujours pas poursuivis. C’est tout un quartier qui s’est soulevé quand on a appris que ce jeune homme noir était mort dans la gendarmerie. Un de plus sur la trop longue liste des victimes de la police, qui présentent presque invariablement un profil similaire : un jeune non-blanc d’un quartier populaire… La révolte s’est répandue face aux mensonges éhontés de l’État et à une occupation policière brutale et humiliante. C’est ce soulèvement et le combat médiatique et politique des proches d’Adama Traoré qui ont permis que cette mort ne soit pas oubliée comme tant d’autres.
    La colère enfle aujourd’hui dans tous les quartiers du pays, déjà salement frappés ces derniers mois par les mesures de confinement qui ont laissé les coudées franches à la police pour y jouir violemment de son arbitraire et de son racisme. Rappelons-nous de la manif monstre qui a encerclé le nouveau TGI de Paris une semaine après la fin du confinement : des dizaines de milliers de personnes venues crier leur ras-le-bol du traitement colonial, de la brutalité policière, du racisme d’État. On le sait : la police est violente par essence, et de la gifle au meurtre, les violences policières ne sont jamais le fait de brebis galeuses. Comme le racisme, ça fait partie de l’exercice normal du maintien de l’ordre. En France, si la guillotine a été officiellement abolie il y a bientôt quarante ans, la peine de mort prospère dans la rue, les fourgons, les casernes, les mitards. Chaque fois que la police tue, chaque fois que la matonnerie tue, c’est toujours pareil : mensonges sur les circonstances, sempiternelle mise en avant de la « légitime défense », portrait à charge de la victime – comme si un profil pouvait justifier qu’un chien de garde décide de la peine de mort… Quand les proches ont la force et le courage de mener un combat pour la vérité arrive parfois un procès, au bout d’harassantes années de lutte, et c’est la justice qui vient plier l’histoire… en relaxant presque systématiquement les flics tueurs ou en les condamnant à des peines symboliques.
    La violence de l’État est systémique et sans commune mesure avec l’autodéfense qui y répond parfois. Les quartiers populaires ont évidemment raison de se révolter. Et nous sommes du côté de ceux que l’État veut sacrifier en boucs émissaires.
    C’est pourquoi nous appelons toutes les personnes solidaires à se rendre à la cour d’assises du Val-d’Oise* du 21 juin au 10 juillet pour soutenir les accusés. Il ne faut pas les laisser seuls dans une salle pleine d’uniformes – histoire que la justice ne puisse pas faire son sale boulot en catimini.

    *(Depuis la gare du Nord : Ligne H, arrêt Pontoise / Depuis gare Saint-Lazare : Ligne J, arrêt Pontoise / RER C : arrêt Pontoise)

  • Matelas au sol – Avoir un proche longue peine, avec Katia – Hommage à Lamine Dieng à Montreuil

    Matelas au sol – Avoir un proche longue peine, avec Katia – Hommage à Lamine Dieng à Montreuil

    Émission de L’Envolée du vendredi 5 Juin 2021
    • Discussion sur les matelas au sol après qu’un prisonnier ait été condamné à cinq jours de mitard pour avoir refusé d’y dormir.
    • Discussion avec Katia au sujet des proches des sortants de longue peine.
    • Appel de Ramata Dieng, soeur de Lamine Dieng tué par la police, pour annoncer la journée d’hommage à Lamine Dieng qui aura lieu le samedi 19 juin à partir de 12h à la Parole Errante, rue Debergues à Montreuil – Métro Croix de Chavaux.

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  • 2 lettres de l’intérieur – Rassemblements contre les violences pénitentiaires – Communiqué de prisonniers du CRA de Nîmes

    2 lettres de l’intérieur – Rassemblements contre les violences pénitentiaires – Communiqué de prisonniers du CRA de Nîmes

    Émission de L’Envolée du vendredi 5 Juin 2021
    • Lettre de l’Infâme et d’une prisonnière trans incarcérée dans le Nord
    • Retour sur les rassemblements contre les violences pénitentiaires du 30 mai a Lyon, Paris et Marseille, à l’appel du collectif Idir Espoir et Solidarité, de la famille de Jimony, etc.
    • Des prisonniers du centre de rétention de Nîmes écrivent un communiqué !
    • Agenda : Manif à Paris en hommage à Clément Méric, Manifestation contre la construction d’un nouveau centre de rétention au Mesnil-Amelot le 19 juin 2021 (appel ici)

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  • Rencontre avec le blog La Sellette, chronique de Coco, manif des condés

    Rencontre avec le blog La Sellette, chronique de Coco, manif des condés

    Émission du vendredi 28-05-21

    · Annonce de la journée contre les violences pénitentiaires le 30 mai partout en France.

    · Mouvement à la prison de Borgo en Corse

    · Suite du mouvement à la MAF des Baumettes

    · Campagne de soutien aux inculpé·e·s du 8 décembre (soutienauxinculpeesdu8decembre.noblogs.org)

    · Rencontre avec Marie, qui vient de créer un nouveau blog, La Sellette :  » La Sellette s’intéresse à la justice pénale ordinaire, telle qu’elle se pratique quotidiennement dans les tribunaux. Ce qu’on appelle parfois la « petite justice », celle qui, loin des cours d’assises et des procès médiatiques, ne s’applique qu’à des affaires peu spectaculaires, pour lesquelles chaque jour des dizaines de personnes sont jugées et condamnées en moins de trente minutes, puis emprisonnées le soir même. Le cœur de ce blog est constitué de chroniques de comparutions immédiates. Une chambre leur est dédiée à Toulouse, où se tient la grande majorité des audiences décrites. »

    · Chronique de Coco, consacrée comme chaque mois à la santé en prison.

  • Discussion-repas avec l’Envolée, collectif anticarcéral, et l’association Idir, Espoir et Solidarités à Lyon

    Discussion-repas avec l’Envolée, collectif anticarcéral, et l’association Idir, Espoir et Solidarités à Lyon

    Ce dimanche 30 mai à 19h, nous vous proposons une rencontre avec l’Envolée, journal anticarcéral qui se veut porte voix des prisonniers et prisonnières en lutte contre le sort qui leur est fait. Cette rencontre se fera en présence de l’association Idir, Espoir et Solidarités qui mène depuis plusieurs mois un combat pour demander justice et vérité pour Idir, tué à la prison de Corbas en septembre 2020.

    Ce dimanche 30 mai a lieu à 14h, place Bellecour, un rassemblement organisé par le collectif Espoir & Solidarité pour dénoncer les violences pénitentiaires, les crimes maquillés en suicides, et les quartiers disciplinaires (plus d’infos ici).

    Après le rassemblement, on vous propose de poursuivre cette mobilisation anticarcérale à l’Île égalité avec l’Envolée pour discuter ensemble de comment faire vivre du dehors la parole et les luttes des prisonnier.es ainsi que celles de leurs proches. On parlera aussi de la censure, et on en profitera au passage pour présenter le dernier numéro.

    A la fin de la présentation, on pourra continuer les discussions autour d’un repas convivial.

    On vous invite aussi à revenir à l’Île mercredi 2 juin à 18h30 pour assister à la projection du film «Ils nous ont volé nos nuits du collectif Mujeres ante la carcel».

    Parce que lutter, c’est aussi créer et partager de bons moments, retrouvons-nous dimanche 30 mai à 19h, à l’Île égalité 6 rue de l’Egalité à Cusset (Villeurbanne).

    L’Envolée est un journal qui parait plusieurs fois par an. Il publie les lettres de prisonniers que nous recevons, des compte rendus de procès auxquels nous assistons, et des analyses sur la société et ses lois.
    Ce journal prolonge le travail mené par des émissions de radio indépendantes qui maintiennent un lien entre l’intérieur et l’extérieur des prisons, en dehors du contrôle de l’administration pénitentiaire.
    Le journal est réalisé par des ex-prisonniers ou des proches de prisonniers qui pensent qu’il est primordial de publier des textes venus des prisons et des textes contre les prisons. Les prisonniers et prisonnières décrivent leur quotidien, dénoncent leurs conditions de détention, se battent contre l’enfermement. Ils le feront toujours mieux que tous ceux qui veulent parler à leur place. En janvier dernier, le n°52 de l’Envolée a été censuré à l’intérieur des prisons, et une plainte en diffamation a été déposée par l’Administration Pénitentiaire. Cela parce qu’y étaient dénoncées des morts suspectes et les violences pénitentiaires.

  • Prisons pour femmes des Baumettes : encore et toujours un vrai acharnement

    Prisons pour femmes des Baumettes : encore et toujours un vrai acharnement

    Le week-end du 15 mai 2021, de nouvelles fenêtres ont été posées aux cellules des bâtiments du centre de détention du quartier femmes des Baumettes, mais pas pour le confort des prisonnières… Les réactions ne se sont pas faites attendre…

    En pleine crise sanitaire, de nouvelles fenêtres ont été posées le week-end du 15 mai 2021 aux cellules des bâtiments du centre de détention [1] (CD) du quartier femmes des Baumettes, mais pas pour le confort des prisonnières… Ces fenêtres sont « antibruit », mais n’ont pas été installées pour protéger les femmes enfermées du cri de l’aigle de Bonelli, plutôt pour protéger le voisinage de la prison. Réclamées par les riverain·e·s (notamment par Éliane), et déjà installées dans la maison d’arrêt [2] pour femmes il y a quelques mois, ces blocs inamovibles empêchent l’air de circuler dans les cellules. L’aération est pourtant vitale pour empêcher le coronavirus de se propager, pour que les odeurs de clope, de cuisine ou des toilettes n’envahissent pas toute la pièce, et surtout pour ne pas s’asphyxier et souffrir de migraines. Ces fenêtres entièrement vitrées empêchent aussi les yo-yo et les discussions entre cellules.

    Ce manque d’aération est d’autant plus insupportable que, au moins la journée du jeudi 13 mai, les prisonnières ont toutes été confinées dans leur cellule au prétexte de lutter contre le covid, alors que la chaleur commence à monter. Les parloirs ont été annulés au dernier moment sans que les proches n’aient été prévenu·e·s. Même les promenades ont été annulées. L’établissement a été entièrement bloqué et toutes les activités suspendues. Les prisonnières ont toutes eu à subir un test PCR.

    À l’approche des chaleurs de l’été, des prisonnières du CD ont donc décidé de manifester leur mécontentement contre ces fenêtres, dont l’installation ce week-end dernier est vécue comme une provocation supplémentaire de l’administration pénitentiaire après les événements de jeudi. Dans au moins une dizaine de cellules, ces fenêtres inutiles et dangereuses pour la santé ont été cassées par les prisonnières dès leur installation. Ces dernières risquent une répression de l’administration pénitentiaire et une condamnation à rembourser les dégâts.

    D’autre part, les prisonnières se plaignent que la puissance des brouilleurs de téléphones a été fortement augmentée ces derniers jours. Il s’agit là encore d’une mesure répressive : les téléphones ne captent plus ou coupent très régulièrement, ce qui empêche les prisonnières de tenir informé·e·s les proches dehors qui s’inquiètent pour elles.

    Notes :

    [1] Où sont censées être les prisonnières déjà jugées et celles condamnées à des peines de moins de deux ans.

    [2] Où sont censées être les prisonnières en attente de jugement.

  • Rassemblements le 30 mai contre les violences pénitentiaires – Sortie de « Je pensais pas prendre du ferme » – Retour sur un parcours carcéral depuis le CRA de Nîmes

    Rassemblements le 30 mai contre les violences pénitentiaires – Sortie de « Je pensais pas prendre du ferme » – Retour sur un parcours carcéral depuis le CRA de Nîmes

    Emission de l’Envolée du vendredi 21 Mai 2021
    • Retour sur la manif des keufs devant l’Assemblée nationale soutenue par les futurs candidats à la présidentielle qui partent en surenchère sécuritaire à qui annoncera le plus d’embauche de flics ou de construction de taules.
    • Enregistrement de Najet, la mère d’Idir mort au mitard de Lyon-Corbas, pour appeler à des rassemblements le 30 mai à Lyon, Perpignan, Paris, Toulouse, etc. pour exiger la fermeture des quartiers disciplinaires et des quartiers d’isolement et dénoncer les violences pénitentiaires. Pour celles et ceux qui veulent rencontrer l’Envolée, rendez vous à 19h au 4-6 rue de l’Egalité à Villeurbanne pour une discussion – cantine après le rassemblement à Lyon.
    • Appel de Pierro pour la sortie du bouquin Je pensais pas prendre du ferme, 11 récits de Gilets Jaunes qui racontent leur rencontre avec la taule, qu’ils y soient allés ou qu’ils y aient soutenus des gens. Disponible en librairie ou sur le site des éditions du bouts de la ville.
    • Témoignage d’un prisonnier du centre de rétention de Nîmes (d’où deux personnes se sont fait la belle il y a deux semaines) qui revient sur son parcours face à la justice, en prison et en centre de rétention, sur la criminalisation des résistances et des personnes. Il dénonce également le racisme et les violences des keufs qui gardent le CRA.

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons de toute sorte. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

    Direct chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, jeudi à 17h30 à Toulouse sur Canal Sud 92.2,et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !

    Pour nous joindre : 07.52.40.22.48 (WhatsApp, Telegram, Signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça.
    La censure qui frappe le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Contactez-nous !

    « Les décisions administratives refusant à une personne prisonnière de commander une revue ou de la détenir peuvent faire l’objet d’un recours administratif. » Règlement intérieur type, article 19, annexe de l’article R57-6-18 du Code de Procédure Pénale

  • Mobilisation contre les violences pénitentiaires, les morts suspectes en prison et les quartiers disciplinaires

    Mobilisation contre les violences pénitentiaires, les morts suspectes en prison et les quartiers disciplinaires

    Le 30 mai 2021, à Lyon et ailleurs.

    En septembre 2020, Idir est mort de façon très suspecte au mitard (quartier disciplinaire) de la maison d’arrêt de Lyon Corbas. Depuis, sa famille se mobilise pour obtenir vérité et justice. L’association Idir Espoir et Solidarité dénonce les mitards : il faut fermer ces « couloirs de la mort » (signez leur pétition ici). Elle se mobilise en lien avec d’autres, contre les violences d’État : policières et pénitentiaires. Alors, pour le 30 mai 2021, le collectif Espoir et solidarité, rejoint par Le réseau Entraide Vérité et Justice, est à l’origine d’un appel à se mobiliser partout en France.

    L’appel pour Lyon :

    « Toute celles et ceux qui sont indigné.e.s par les violences pénitentiaires sont invitées à participer aux mobilisations qu’il y aura dans leur ville. Le 30 mai va devenir une journée de lutte annuelle pour porter la voix des prisonnier.e.s ! A Lyon, le collectif Idir Espoir et Solidarité organisera une mobilisation à 14h sur la place Bellecour. Des témoignages de prisonnier.e.s et de familles de victimes seront entendus. Il y aura une sensibilisation aux conditions des détenu.e.s et des discussions autour de ces questions qui font souffrir tant de familles. Cette mobilisation doit rassembler toutes celles et ceux qui luttent afin qu’une vraie justice soit faite pour les victimes de violences carcérales ! »

    Ecoutez l’appel audio réalisé par Najet, la mère de Idir :

    Appel du Réseau Entraide Vérité et Justice :

    « Créé en février 2021, le Réseau Entraide Vérité & Justice est un réseau qui a pour vocation d’aider les victimes de violences d’Etat, qu’elles soient des violences ou des crimes policiers, des crimes ou violences carcérales. Il regroupe des familles de victimes, des mutilé.e.s, des blessé.e.s, des collectifs anti-répression… »

    « (…) En France, en prison, on ne fait pas que vivre mal. Comme nous le dénoncions lors de notre marche de Mars dernier, la prison tabasse aussi en bande organisée et tue en silence. Le 9 septembre 2020, Idir Mederes, était retrouvé pendu dans sa cellule. Bien qu’un détenu ait affirmé qu’Idir avait été passé à tabac par des surveillants, l’enquête piétine et la famille n’arrive pas à obtenir Vérité et Justice. Pourtant, si prison il doit y avoir, c’est pour punir et non pas pour mourir !
    Pour toutes les raisons que nous venons d’invoquer, le Réseau d’Entraide Vérité et Justice ainsi que l’association « Nous sommes Idir » invitent toutes celles et tous ceux qui sont indigné-es par les violences pénitentiaires à nous rejoindre le 30 mai 2021 dans le cadre de la mobilisation nationale pour la dignité et le respect des détenu.e.s, contre les violences pénitentiaires, les crimes maquillés en suicides, et l’injustice carcérale, pour l’abolition des mitards et la justice pour toutes et tous !  » (lire l’intégralité de cet appel ici)

    Les mobilisations prévues le 30 mai 2021 :

    • Lyon, 14h place Bellecour : rassemblement, informations et discussions, prises de paroles.
      Suivi d’une discussion avec le collectif Espoir et Solidarité, L’Envolée… (précisions ici)

    Rejoignez-nous ! Et n’hésitez pas à organiser un évènement près de chez vous et nous contacter.

    Contacts :

    • Réseau d’Entraide Vérité et Justice
      lien FB
      contact mail : reseau.veriteetjustice (arobase) protonmail (point) com

    D’autres infos sur les violences pénitentiaires et les mitards :

    Mini-vidéo « Fermer les mitards # 4 : Trop de morts au mitard »

    Texte de l’Envolée sur les violences pénitentiaires

    Autres liens :

  • Lettres sur la supposée abolition de la peine de mort – Lutte des proches de Jimony, mort à Meaux-Chauconin le 2 février

    Lettres sur la supposée abolition de la peine de mort – Lutte des proches de Jimony, mort à Meaux-Chauconin le 2 février

    Émission de l’Envolée du vendredi 14 Mai 2021
    • Encore une semaine bien pourrie : Super Dupond et le PC annoncent vouloir pouvoir coller jusqu’à 30 ans de sûreté pour les attaques contre les forces de l’ordre.
    • 40 ans après, la peine de mort n’est toujours pas abolie : tous les 3 jours en moyenne, on meurt en prison, que ce soit par suicide, par manque de soin, ou entre les mains des matons.
      Une lettre de Youssef, de la Maison d’Arrêt d’Angoulême, qui répond au ministre des tribunaux et des prisons sur ses annonces et réformes. et une lettre de Francis Dorffer qui revient sur son parcours en prison et les condamnations qui s’empilent à l’intérieur. La prison, et en particulier les quartiers d’isolement où il a passé 13 ans, enterrent vivant·e et ne laisse aucune chance.
    • Des membres de la famille de Jimony Rousseau Sissoko sont venus nous raconter la lutte qu’ils mènent depuis sa mort à la prison de Meaux-Chauconin le 2 février 2021. Des témoignages de matons et de prisonniers confirment qu’il a bien été tué par des surveillants. Elles reviennent sur les circonstances de sa mort, le traitement inhumain de Jimony par l’AP jusqu’à son dernier souffle, et le combat nécessaire pour demander justice et faire connaître la vérité. Vous pouvez les suivre sur leur page facebook et sur leur page instagram « Justice pour Jimony ».
    • Agenda : RDV le 30 mai à Lyon, Paris, Perpignan, Saint Étienne, etc., contre les violences pénitentiaires et pour demander la fermeture des quartiers disciplinaires et des quartiers d’isolement // le 15 mai à Argenteuil marche en hommage à Sabri tué par la police // le 15 mai à Paris rassemblement en soutien avec le peuple palestinien
    Musiques :
    Can’t breath either par Ocean Wisdom
    Cosmosis par Tony Allen, Ben Okri, et Skepta
    Les chants de Maldoror par Swift Guad, Al’Tarba, Senza et Vîrus
    Infrarouge par Frenetik

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons de toute sorte. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

    Pour nous joindre : 07.52.40.22.48 (WhatsApp, Telegram, Signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    Direct chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, jeudi à 17h30 à Toulouse sur Canal Sud 92.2,et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h). Podcasts disponibles sur toutes les plateformes !

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières. Les abonnements du dehors permettent ça.
    La censure qui frappe le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Contactez-nous !