Étiquette : isolement

  • « JE GARDE MA FIERTE ET MA DIGNITE » Une nouvelle lettre de Fabrice Boromée depuis le QI de Saint-Maur

    Le 22 juin 2017

    Je vous fais part de mes nouvelles.

    En ce moment, sachez que je suis au cachot depuis 30 jours parce que j’ai encore bloqué la douche le 16 juin à 16h10 pour mon transfert. Les matons ont envoyé des grenades et là je n’entends pas bien de l’oreille gauche. Ils m’ont jeté au cachot du 16 au 19 juin, ils m’ont laissé sans draps, sans brosse à dent, sans produit d’hygiène et sans pouvoir appeler… même pas mon avocat ! Tout ça comme en 2011 ( NDLR quand il a été transféré pour la première fois à la prison de St Maur), comme un chien. Et même l’avocat n’a pas eu le fax de la convocation pour le prétoire à temps parce que la directrice ne veut pas qu’il voit tout ce que je subis depuis mon arrivée le 21 mars 2017, ce qui est illégal.

    Mais je garde ma fierté et ma dignité, tout comme Papillon qui a subi le bagne à Cayenne dans les cachots et le mauvais traitement par les matons. J’ai vu le film. De l’eau a coulé de longues heures de mes yeux pour Papillon qui s’est évadé comme un soldat. Alors moi je ferai face à tout ce mépris, les poings levés ,même s’ils veulent m’abattre à St Maur dans le cachot ou à l’isolement (…)

    L’ami Fabrice

    ps : je suis né pour souffrir comme mes ancêtres, hahaha !

  • DE PLUS EN PLUS CAUCHEMARDESQUE POUR FABRICE BOROMEE : EN GUISE DE REPONSE A SES DEMANDES DE TRANSFERT, L’ADMINISTRATION LUI JETTE UNE GRENADE ASSOURDISSANTE DANS SA DOUCHE

    Depuis son refus de remonter de la douche le 21 mai dernier, Fabrice a reçu beaucoup de lettres de soutien à la fois d’autres prisonnières et prisonniers et de personnes extérieures. La directrice a été obligé de reconnaître qu’il y avait du monde pour le soutenir. Elle a cessé de lui répéter que c’était pas « ses petits copains de L’Envolée qui allaient le sortir de là… ». Elle a lâché un peu de lest en lui concédant l’accès à la salle de sport. L’entraîneur est néanmoins obligé de rester à l’extérieur de la salle et de lui parler à travers les barreaux…

    Cette petite concession ne change pas grand-chose à la situation de Fabrice. Rappelons qu’il est entravé dans tous ses déplacements, qu’il est interdit de promenade, de douche le week-end et que la pénitentiaire a construit une cellule de mitard spécialement pour lui dans le quartier d’isolement, avec une grille à terre à travers laquelle les matons lui jettent la nourriture comme à un animal.

    Vendredi dernier, il a donc de nouveau bloqué la douche, le seul moyen qu’il ait pour réclamer son transfert immédiat en région parisienne où habite un ami qui lui rend visite – son seul parloir.

    Cette fois-ci, la directrice a utilisé les gros moyens pour le dégager : les Eris, avec casques, boucliers et autres armes de toutes sortes, sont arrivés et ont lancé une grenade assourdissante dans la douche ! Fabrice est au mitard pour 30 jours supplémentaires. Il n’entend plus d’une oreille, il est très inquiet. Il est écrasé de chaleur toute la journée avec des maux de tête violents et permanents. Le médecin refuse de l’examiner, passant juste la tête à travers les barreaux du mitard.

    Nous renouvelons donc notre appel émis il y a quelques semaines :

    L’administration pénitentiaire de Saint-Maur cherche méthodiquement à éliminer Fabrice Boromée, dont elle ne sait que faire : cette torture a pour but de le pousser à bout jusqu’à ce qu’advienne l’irréparable et que l’administration puisse le tuer en toute légalité ou l’envoyer à vie en hôpital psychiatrique.

    Il est toujours aussi important de lui écrire pour le maintenir en vie : autant pour lui témoigner de la solidarité, lui donner du courage, que pour montrer à l’administration pénitentiaire qu’il n’est pas seul et qu’elle ne peut pas commettre l’irréparable. Une carte postale, quelques mots suffisent.

    Fabrice Boromée, Maison centrale Bel Air, 36 255 Saint-Maur cedex

  • « Tout ça commence à aller trop loin » Fabrice Boromée en grève de la faim au quartier d’isolement de Lannemezan

    Solidarité avec Fabrice Boromée
    Solidarité avec Fabrice Boromée

    Comme plus de cinq cent prisonniers ultra-marins, Fabrice Boromée purge une peine en métropole, loin de ses proches. Depuis 2011, il réclame son transfert en Guadeloupe. L’administration pénitentiaire (AP) fait la sourde oreille et ne lui permet pas de se rendre à l’enterrement de son père en septembre 2012.

    Il tente alors de se faire entendre d’une autre manière : avec Rachide Boubala -un co-prisonnier qui exige un rapprochement lui aussi- ils prennent en otage un maton de Condé-sur Sarthe. Il réitère cette tentative de prise de parole à la centrale de Arles en 2014 – qualifiée de nouveau en « agression » et «  tentative de prise d’otage ». Alors qu’il fait le tour des QI des prisons françaises depuis trois ans et demi, en septembre 2015 le directeur de Vendin-le-Vieil lui fait miroiter une sortie de l’isolement. En revenant de vacances, ce dernier change d‘avis et envoie un subalterne lui annoncer la nouvelle. Fabrice retient le sous directeur pendant deux heures. Nous avions alors publié une lettre de Fabrice qui expliquait son geste quelques jours avant son procès.

    A ces tentatives pour se faire entendre, la justice réponds systématiquement par des peines supplémentaires. Entré en prison pour une peine de 8 ans, il a maintenant plus de 30 ans à faire. L’administration pénitentiaire lui fait payer sa détermination en refusant de lui faire rejoindre la détention dite normale. Maintenu à l’isolement, transféré sans cesse (Fleury-Merogis, Clairvaux, Lannemezan pour la seule année 2016) , entravé dans tous ces déplacements en prison (y compris lors de la distribution des repas), objet d’insultes racistes voire de passage à tabac de la part des matons, Fabrice Boromée et continue de réclamer son transfert en Guadeloupe. Comme il le faisait déjà il y a des années, en témoigne cette interview à France 1.

    Le premier courrier que nous publions nous est parvenu il y a une semaine. Il annonce qu’il a entamé une grève de la faim au mitard de la centrale de Lannemezan où il est actuellement . Dans la seconde lettre -écrite au QI de Fleury Mérogis en mars 2016-, il revient sur «sa vie de taulard ».

    Mitard de Lannemezan

    Le 17 Janvier 2017

    Là, je suis au cachot parce que j’ai agressé un surveillant. Je passe au prétoire mardi pour cela et je sais que je prendrai 30 jours de cachot. Tout ça parce que je demande le papier du ministère de la justice où est écrit que je suis transféré de Lannemezan à Paris pour être plus près d’un ami qui vient me voir au parloir. Il habite à Lille et Lannemezan est trop loin pour lui. Je vois que le ministère n’en a rien à foutre et tout ça m’a énervé.

    Je fais la grève de la faim, je ne mange pas au cachot. J’en ai marre de tous ces injustices. Maintenant, on est en 2017. Et toujours avec les matons casqués et les menottes au cachot pour tous mes mouvements. Tout ça commence à aller trop loin, je me demande jusqu’à quand cette souffrance va continuer. (…)

    J’espère que, un jour, je rentrerai chez moi en Guadeloupe et voir mes proches. J’attends toujours le jugement de la centrale de Arles, cela fait deux ans et un mois maintenant et je trouve ça long. Mais que veux tu, c’est la vie qui veut ça. Je ne baisse pas les bras et je fais face à tous ces humiliations loin de chez moi.

    Christine est libre, ça me fait très plaisir pour elle après tant d’année d’humiliation et souffrance qu’elle a subie et là elle est bien et s’occupe de ses brebis.

    971 Guadeloupe à vie 100%

    L ‘ami Fabrice

    Vous pouvez écrire ou téléphoner au centre pénitentiaire de Lannemezan, ainsi qu’à la direction de l’administration pénitentiaire pour demander que cesse l’acharnement sur Fabrice Boromée, et appuyer ses demandes :

    Fin de l’isolement, retour en détention normale, transfert en région parisienne de manière à pouvoir être visité, en attendant un transfert en Guadeloupe pour être rapproché de sa famille.

    Centre Pénitentiaire de Lannemezan, rue des Saligues, 65300 Lannemezan,  Standard : 05.62.50.13.20.

    Direction de l’administration pénitentiaire, 13 place Vendôme 75042 Paris Cedex 01

     

    Maison d’arrêt de Fleury-Mérogis,

    le 14 mars 2016

    Ma vie de taulard

    J’avais 16 ans la première fois que je suis tombé pour violence avec arme et vol à main armée, et vu que j’étais mineur j’ai pris huit mois de prison. En prison, j’ai été obligé de me battre pour ne pas me laisser marcher dessus et me faire racketter. Quand je suis sorti, je suis resté quatre mois dehors et j’ai repris trois ans pour vol à main armée et violence. J’en ai fait cinq parce que j’ai pris des peines intérieures pour des bagarres : ils m’ont envoyé avec les majeurs, et là c’était la jungle, la violence a été de plus en plus forte, et je me suis retrouvé au quartier d’isolement (QI).

    Quand j’ai été libéré, au bout de deux mois dehors, mon frère Eddy a eu un problème avec un gars et la police l’a arrêté. Ils ont commencé à le frapper à coups de pied alors qu’il était à terre avec les menottes, et ça je ne l’ai pas accepté. J’avais un couteau, j’ai foncé sur la police, dans le fourgon, et j’ai blessé un policier. Là, j’ai pris une balle à l’épaule gauche et ils nous ont mis en prison pour tentative de meurtre sur la police et violence en réunion. Moi, ils m’ont mis en isolement direct, alors que j’étais blessé par balle, et ils ont mis mon frère au quartier normal. Pour cela, au total, j’ai pris onze ans et mon frère a fait six mois tout seul. Je suis sorti en 2010 et j’ai fait dix jours dehors avant de tomber pour vol à main armée et violence avec arme parce que j’ai tiré sur un docteur psychiatre du CHU de Pointe-à-Pitre. J’ai pris huit ans pour cela, et après un mois, suite à une bagarre avec un détenu, le directeur m’a placé à l’isolement.

    En 2011, le 8 août, ils m’ont transféré de force en France, à Fresnes, loin de ma famille, et par la suite à la centrale de Saint-Maur. Là, mon calvaire a commencé, avec le racisme… Alors que j’étais aux arrivants, j’ai demandé à un surveillant de regarder sur l’ordinateur si un mandat que mon père m’avait envoyé était arrivé. Ils m’ont envoyé balader en me disant qu’ils n’avaient pas le temps : c’est parti en bagarre, ils m’ont roué de coups de poing et de pied, puis jeté au mitard comme un chien en me traitant de sale nègre, de sale macaque, et en me disant qu’ils allaient me tuer. Pour cela, j’ai pris deux ans de prison, et j’ai été jeté au QI dans une cellule sans armoire et sans chaise. Dans la cellule, il y a une trappe par laquelle on me donnait à manger sur le sol comme à un chien, et pour tous mes déplacements, ils étaient casqués et avaient des boucliers.

    J’ai commencé le tour des QI et j’ai atterri à la centrale de Clairvaux où le directeur m’a mis au QI et au mitard sans raison. Le 17 septembre 2012, alors que j’étais au mitard, ils sont venus me dire avec un grand sourire que mon père était mort. Je leur ai demandé si je pouvais aller à l’enterrement, et comme ils m’ont dit non, j’ai frappé avec une grande rage, et j’ai pris quinze mois. Et j’ai recommencé les tours de QI pour atterrir au QMC (quartier maison centrale) de Réau. Quand j’ai eu un contact avec une détenue, on a demandé un parloir interne que le directeur a refusé, alors qu’il l’avait accepté pour un autre détenu : j’ai pété les plombs sur un surveillant avec qui j’avais déjà eu un problème et j’ai pris un an de prison. Et j’ai recommencé les tours des QI…

    J’ai atterri à Lannemezan : il y avait une trappe à la porte de ma cellule, les matons étaient casqués et avaient des boucliers, et pendant quatre mois, j’ai été menotté pendant tous mes déplacements et traité comme un chien. Après, ils m’ont transféré à Condé-sur-Sarthe dans un QHS (quartier haute sécurité) où j’ai rencontré Rachide Boubala. Nos conditions de détention ne nous plaisaient pas : pas d’activité, pas de travail, les matons qui parlaient mal aux détenus… On a donc décidé le 30 décembre 2013 de faire une prise d’otage dans la salle d’école qui se trouvait au socio. On a pris le surveillant en otage pendant près de cinq heures, et à 1h30 du matin, les cagoulés nous ont transférés, moi à Rennes et Rachide à Rouen, au QI.

    Quand je suis arrivé, il n’y avait rien dans la cellule, pas de matelas, pas de produits d’hygiène, pas de télé; rien, quoi. A 8 heures du matin, les matons ouvrent la porte, je leur demande de quoi me brosser les dents, et ils me répondent : « Tu vas payer pour la prise d’otage du collègue à Condé » ; c’est parti en bagarre; ils m’ont roué de coups de poing et de pied, et, avec les casques et les boucliers ils m’ont jeté au mitard pendant trois mois, menotté. Je ne pouvais même pas aller au téléphone pour appeler mon frère en Guadeloupe, et j’étais traité comme un chien lors des repas qui étaient jetés à terre par la trappe. Par la suite, j’ai recommencé les tours des QI pour atterrir à la centrale d’Arles où j’ai encore subi le racisme, et où tout ce que je demandais était refusé par la directrice : le sport, les activités comme le cheval, le travail. J’avais un régime spécial pour mon repas: à chaque fois, il manquait ma barquette. Ca a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase : le matin du 2 décembre 2014, j’ai tenté une prise d’otage…

    J’attends mon procès pour tentative de prise d’otage et agression avec arme. Le tour des QI a recommencé, et j’ai atterri au QI de Vendin-le-Vieil. Au bout de quatre mois, le directeur me dit : « Comme vous êtes arrivé au mois de mars 2015, vous sortirez le 15 septembre 2015. » Le 8 septembre au soir, le sous-directeur me dit que je ne sors plus le 15 septembre mais le 15 novembre, vu ma dangerosité. Je n’ai pas dormi de la nuit et j’ai décidé que le 9 septembre au matin, je prendrais le directeur en otage pendant quatre heures dans la salle d’audience, parce ce qu’on m’a pris pour un con et un rigolo; j’ai donc pris six ans de prison.

    Je ne crois plus à aucune parole d’aucun directeur de l’administration pénitentiaire.

    Je suis rentré pour une peine de huit ans et je me retrouve à devoir faire trente-quatre ans de prison parce que je veux rentrer chez moi en Guadeloupe, voir ma famille et surtout mon frère Eddy, pour ne plus subir le racisme, la méchanceté et la persécution des matons… La preuve, c’est que cela fait cinq mois que je suis au QI de Fleury-Mérogis en MAH (maison d’arrêt des hommes), alors que j’ai une peine de centrale.

    Je tiens à remercier l’Envolée pour le travail qu’ils font pour les détenus. Courage et force,

    Boromée Fabrice

     

    Solidarité

    avec Fabrice Boromée

     

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  • La direction de la MAF de Fleury-Mérogis envoie quatre prisonnières au mitard suite au mouvement. Par ailleurs 7 prisonnier-e-s entament une grève de la faim à Fresnes

    Solidarité avec les prisonnières en lutte
    Solidarité avec les prisonnières en lutte

    « Cinq hommes et deux femmes incarcérés à la Maison d’arrêt d’hommes et de femmes à Fresnes ont entamé mardi 10 mai une grève de la faim illimitée pour protester contre une mesure d’isolement prise par la direction de la prison à l’encontre d’Itziar Moreno » a déclaré Exterat, une des associations de défense des prisonniers basques. Un autre collectif de soutien aux prisonniers basques, Bagoaz (« J’y vais! »), a adressé lundi une lettre ouverte au Directeur de la prison de Fresnes pour lui demander de mettre fin à l’isolement d’Itziar Moreno et de « respecter le droit des détenus« . (suite…)

  • Prise de parole de Fabrice Boromée, quelques jours avant son procès au tribunal de Béthune le 16 octobre

    Procès de Fabrice Boromée

    vendredi 16 octobre 2015 14H au TGI de Béthune (62)pb

    Courrier envoyé à L’Envolée le 21 septembre 2015 :

    « Je suis arrivé en métropole le 8 août 2011. J’ai été transféré de force loin de ma famille.

    Je n’ai pas de parloir parce que toute ma famille est en Guadeloupe. A la base, j’étais condamné à huit ans de prison, et là je me retrouve avec vingt-huit ans de prison à cause des agressions et des prises d’otage, tout ça parce que je veux rentrer chez moi.

    J’ai pris en otage le sous-directeur de la prison de Vendin-le-Vieil parce que le 8 septembre 2015 il m’apprend que je ne sortirai pas de l’isolement au mois de septembre comme convenu, mais au mois de novembre. Cela faisait neuf mois que j’étais à l’isolement, à souffrir des méchancetés des surveillants : lors des rondes de nuit, ils frappent à la porte afin de me réveiller et laissent la lumière allumée, et ils rigolent devant la porte.

    C’est pour cela que j’ai fait la prise d’otage le 9 septembre 2015. Mon avocat Me David peut vous le confirmer, il a fait de son mieux pour que ça s’arrête, et tout ce que je veux, c’est rentrer chez moi en Guadeloupe pour voir mes proches. Je suis en attente du procès pour la prise d’otage de Vendin-le-Vieil.

    J’ai fait plusieurs demandes de transfert au ministre de la justice pour rapprochement familial. Tout a été refusé et je ne sais plus quoi faire pour me faire entendre […]

    Mes salutations, Fabrice Boromée. »

     

    Le 9 septembre, Fabrice Boromée a retenu le sous-directeur de la prison de Vendin-le-Vieil. Celui-ci ne s’est pas constitué partie civile contre Fabrice Boromée parce qu’il dit n’avoir subi aucune violence. Tout comme Cyrille Canetti, psychiatre qui avait été retenu par Eric Dorffer à la prison de la Santé et qui était venu témoigner en sa faveur lors du jugement en juin 2013.

    Le 30 décembre 2013, Fabrice Boromée avait déjà « pris en otage » un surveillant de la prison de Condé-sur-Sarthe et il avait été condamné à huit ans de prison. Comme il l’écrit dans sa lettre, Fabrice Boromée, cumule vingt années de prison pour des faits survenus en détention, comme ces « prises d’otages » qu’il fait pour exiger son rapprochement familial. Il ne comprend pas pourquoi l’administration pénitentiaire lui refuse le droit de garder des liens familiaux.

    Fabrice est classifié par l’administration pénitentiaire comme un détenu particulièrement signalé (DPS), c’est-à-dire « dangereux ». La prison de Vendin-le-Vieil, comme celle de Condé-sur-Sarthe, sert à enfermer les prisonniers condamnés à des peines qui sont quasiment des perpétuités. Qui pourrait se résoudre à rester en prison à vie ?

    Cette situation est celle de beaucoup de prisonniers : d’un côté les peines prononcées par les cours correctionnelles ou d’assises sont toujours plus longues, de l’autre les juges d’application des peines veillent à ce qu’elles soient exécutées. Les demandes de transfert, permissions de sortir, libérations conditionnelles, etc. sont à la baisse depuis quelques années : loin de permettre de sortir, la politique d’aménagement des peines prolongent le plus longtemps possible la durée de la détention Les prisonniers doivent attendre des mois pour obtenir ne serait-ce qu’une entrevue qui se conclut très souvent par un refus. Il ne leur reste pas grand-chose d’autre que la force pour se faire entendre, et ce sont des gestes difficiles, qui leur valent de nombreuses années de prison supplémentaire. Un cercle vicieux duquel il est très compliqué de s’échapper.

    Récemment, un journaliste a écrit que, avec son geste, Fabrice Boromée aurait « obtenu son transfert  ». Faux : il a juste obtenu de quitter provisoirement une des prisons les plus sécuritaires pour atterrir au fond du quartier disciplinaire de la prison d’Annœullin. Rien à voir avec le rapprochement familial qu’il revendique depuis 2008.

    L’Envolée, le 13 octobre 2015

    Contact presse : L’envolée, 43 rue de Stalingrad, 93100 Montreuil/ www.lenvolee.net / contact@lenvolee.net / Twitter : @anticarcéral

  • We dont need no Patriot Act, on l’a déjà!

    We dont need no Patriot Act, on l’a déjà!

    illus edito

    Un peu long cet édito… On s’est pris une belle ogive dans la face au moment de boucler ! Tout ceci a donc été jeté à chaud, en pleine cacophonie médiatique. Et ça résonne malheureusement avec les mesures annoncées aujourd’hui. (suite…)

  • Eh bien moi, je dis aux détenus « mobilisez-vous ! »

    En six années de détention, Franck Steiger a été incarcéré dans différents établissements pénitentiaires. Depuis sa sortie en décembre 2013, il s’obstine à dénoncer les mauvais traitements et les violences que lui et d’autres prisonniers ont subi, notamment au centre pénitentiaire (CP) d’Annoellin. Il raconte également les méthodes de pression dont l’administration pénitentiaire (AP) use sur les détenus récalcitrants ou trop vindicatifs. Franck s’est lancé dans un combat juridique et a décidé de porter plainte contre l’AP. Conscient que l’union fait la force et qu’une plainte individuelle ne pèsera pas lourd face à la machine pénitentiaire, il souhaite que d’autres détenus se joignent à lui et lance un appel à l’antenne de l’émission Papillon. (suite…)

  • De quoi faire une bonne compote

    Le numéro 40 du journal étant reporté à janvier 2015, nous publions ici les lettres reçues. Nous adressons un grand salut à tous ceux et toutes celles qui les ont écrites depuis leur cellule. (suite…)

  • Quartier Maison Centrale de Réau = « QHS tombeau secret »

    Philippe purge une très longue peine (cf journal L’envolée n°38). Depuis 2010, il demande à être transféré à la centrale de Lannemezan vers Toulouse, pour être rapproché de sa compagne. En mars 2013 il est transféré à la centrale de Moulins, à 400km de cette dernière. Puis en mars 2014, il est envoyé encore plus loin, au CNE (centre national d’évaluation) du centre pénitentaire de Réau (île de france). Il décrit à quel point cette évaluation est une mascarade dans le journal L’envolée n°39. Ensuite il est placé au Quartier Maison Centrale (QMC), toujours dans la prison de Réau, en attendant d’être, peut-être, un jour, enfin, transféré à Lannemezan.

    Nous avons déjà raconté que les QMC, nouveau concept de mini-prison ultra sécuritaire pour les longues peines, expérimentés à Réau et Annoeulin, sont des enfers, des Quartiers Hautes Sécurité où les prisonniers étouffent et son censés subir cela pour de longues années. Et ces quartiers ont vocation à devenir un modèle pour les futures prisons… à moins que, de l’intérieur comme de l’extérieur, des mouvements parviennent à remettre en cause ces projets ?

    (suite…)