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  • « Une injection d’air pur » : sur l’évasion – Emprisonner… pour soigner ?!

    « Une injection d’air pur » : sur l’évasion – Emprisonner… pour soigner ?!

    Émission de l’Envolée du vendredi 25 octobre 2024

    Dans cette émission :

    • « Mon évasion » de Pierre Kropotkine : présentation de ce petit livre édité récemment par les éditions du bout de la ville, qui contient un récit de l’évasion de la prison de Saint-Petersbourg en 1876, et un autre texte qui pose les bases de ce que l’on appelle aujourd’hui « l’abolitionnisme carcéral ». Ce livre est gratuit pour les prisonnier.e.s qui le demandent (contactez l’Envolée).
    • Lecture de la postface de ce livre, écrite par l’Envolée : « Une injection d’air pur : Sur l’évasion et sa criminalisation »
    • « Emprisonner pour soigner, les troubles psychiques en audience » : rediffusion de l’émission radio Tapages d’octobre 2024. De nombreuses personnes atteintes de troubles mentaux sont envoyées en prison après avoir été jugées en comparution immédiate. À travers deux récits d’audience, on revient sur cette question, qui croise la notion problématique de « dangerosité », la présence – ou non – d’expertise psychiatrique dans le dossier et l’illusion des magistrats que la prison peut être un lieu de soin.

    L’Envolée est une émission radio pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. C’est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

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  • Le journal L’Envolée n°60 est sorti !

    Le journal L’Envolée n°60 est sorti !

    Ça y est le numéro 60 du journal de l’Envolée est sorti ! Il est disponible pour 2 euros dans de nombreux points de distribution (voir ici), en abonnement de soutien pour 15 euros par an, et gratuit pour les prisonniers et prisonnières. En voici le sommaire et l’édito :

    Sommaire de l’Envolée n°60 :

    • « L’autre côté des choses » Lettres de Redoine Faïd
    • Kanaky : révoltes et déportations judiciaires
    • Lettres de Moulins et de Poitiers-Vivonne
    • Mai 2024 : blocage de toutes les prisons de France
    • Trimer pour des miettes : lettres de Blanche et d’Aurélie
    • Oppression carcérale des Palestinien-ne-s.
    • Médaille de plomb des JOP (Jeux olympiques et paralympiques)

    Édito : Pas de quoi danser la Zumba !

    Un océan de contre-vérités, d’inversion des termes, de mensonges déconcertants ; des torrents d’insultes, de menaces et de violences ; des ratonnades racistes, homophobes et transphobes. Voilà ce qui a caractérisé la dernière période électorale, ce qui a contribué à nous faire peur – plus peur que la fois d’avant, mais moins que la prochaine. Peur d’une prise de pouvoir des franges les plus fascistes du bloc bourgeois auxquelles les libéraux
    autoritaires préparent le terrain depuis des années.


    Dans ce flot médiatique, une ex-Miss France électrice du RN a fait le buzz. Elle explique à un journaliste qu’en cas de victoire de la gauche, elle s’enfuit au
    Maroc. Sourire complice aux lèvres, elle ajoute : « Vous voyez, je ne suis pas raciste ! » Paradoxal ? En fait, non : en votant pour un parti raciste-autoritaire, ce qu’elle veut avant tout, c’est préserver sa place dans la hiérarchie sociale et économique. Le contrat que passe le RN avec son éléctorat, qu’il soit ouvrier, petit ou grand bourgeois, est avant tout un contrat raciste, un genre de pacte qui masque la question sociale derrière un prétendu problème racial. Le deal est simple: le prolo peut continuer de se faire exploiter tant que son voisin arabe ne touche pas d’allocs ; le petit patron peut accepter sa petitesse tant qu’il peut employer au black des étranger·e·s corvéables à merci ; le grand patron peut soutenir le parti de Jordan TikTok Bardella tant qu’il a le même programme économique que Macron. Comme ça, aucun risque de remise en cause des inégalités sociales. Le bloc bourgeois paie déjà des clowns de plateaux pour diffuser son racisme chez les pauvres dans un simu-
    lacre de connivence. « Pour remonter ton pouvoir d’achat, la seule chose qu’on peut te promettre, c’est de baisser celui des Arabes ou des Noir·e·s déjà plus en galère que toi. » Point barre, voilà le programme. « Et si ça marche pas, on aura au moins baissé le leur, ça devrait suffire à te consoler. »

    Ce pacte raciste repose sur la déshumanisation d’une partie de la population. «Marre des raclures, des nuisibles et des jeunes d’origine étrangère », comme
    le sort tranquillement le patron d’Alliance, principal syndicat de flics radicalisés qui roule pour le FN-RN. C’est cette déshumanisation qui permet de tuer les jeunes des quartiers populaires et d’enfermer massivement les autres quand ils se révoltent, comme l’été dernier. La domination coloniale repose sur la même déshumanisation : le pacte raciste permet toutes les
    horreurs, comme on l’a vu avec les milices loyalistes en Kanaky (lire page 6). Le contrat raciste que les partis d’extrême droite passent désormais au grand jour avec leurs électeurs et électrices avait déjà cours de la droite à l’extrême centre. C’est lui qui a permis le vote de la dernière loi sur l’immigration en janvier 2024 ; c’est lui qui enferme à tour de bras dans des centres de rétention ; c’est lui qui devient le programme commun de l’Europe forteresse.

    À côté de ce deal raciste, il y en a un autre, inscrit au plus profond de la démocratie libérale : le pacte pénal. Par le biais de ses juges, l’état de droit nous impose ce pacte à toutes et à tous sans exception, sur le dos des délinquant·e·s que la société fabrique. C’est ce que nous tentons de mettre au grand jour depuis 60 numéros. Le contrat pénal, c’est simple : « Pour te consoler de galérer dehors, on va rendre la vie impossible à celles et ceux qui ne le respectent pas. Si tu te plies à nos règles, t’iras pas en prison ; par contre, les autres vont y aller. Et promis, ils vont en chier. »
    Évidemment, pacte pénal et pacte raciste marchent ensemble : il s’agit toujours de rediriger la colère vers des boucs émissaires. C’est pour ça que le chiffre de 80 000 personnes enfermées – et leurs familles avec – ne choque pas ; loin de là. On pourrait même dire que c’est le contraire qui scandalise : les prétendues « prisons-Club Med », les pauvres courses de karting, et même les Playstations en cellule. « Dans la pénombre de l’institution, on mesure l’indifférence profonde des gens pour les emprisonnés. Cette opinion publique sera toujours hostile au changement », résume Rédoine Faïd dans
    ses lettres (lire page 4). À la limite, plus la prison déshumanise, plus les gouvernants prouvent qu’ils font bien leur travail. En attendant, elle joue pleinement son rôle d’épée de Damoclès : suspendue au-dessus de nos têtes, elle fait peur. Grosse injonction à rester du bon côté du Code pénal.

    L’idée de troquer liberté et égalité contre une sécurité prétendument menacée par d’autres pauvres – Arabes ou Noir·e·s, dans l’ensemble – est très largement partagée par le champ politique. La preuve : tout ce que le RN propose, c’est d’approfondir ou de durcir des lois existantes – permis de tuer pour les flics, remise en cause du droit du sol… Preuve supplémentaire, dès le lendemain du second tour des législatives, Olivier Faure – petit patron d’un PS ressuscité – a appelé à «célébrer » la victoire du Nouveau Front populaire tout en appelant à « entendre la demande de sécurité ». Rappelons que c’est la gauche qui a initié le grand enfermement des quartiers dans les années 1980 : la population carcérale a doublé en moins de cinquante ans. La « politique de la ville », comme on disait à l’époque, fut surtout une politique de la prison.
    Le combat contre le fascisme ne consiste pas à pousser un grand ouf de soulagement en attendant la prochaine élection. Il passe nécessairement par la remise en question du contrat raciste et du contrat pénal. C’est cette remise en cause qui fonde la lutte anticarcérale. Une lutte qui se mène forcément à l’écoute des prisonniers et des prisonnières, avec elles, avec eux

    Télécharger le journal en cliquant ici.

  • Un prisonnier décédé au CRA du Mesnil-Amelot : grève de la faim et blocage de promenade – Angelo Garand tué par le GIGN il y a 7 ans

    Un prisonnier décédé au CRA du Mesnil-Amelot : grève de la faim et blocage de promenade – Angelo Garand tué par le GIGN il y a 7 ans

    Émission de l’Envolée du vendredi 18 octobre 2024

    Dans la nuit de jeudi à vendredi, un prisonnier du CRA 3 du centre de rétention du Mesnil Amelot est décédé. Des prisonniers racontent qu’il était malade et n’a pas été pris en charge et qu’il est mort de manque de soin et de l’inaction des flics qui ne sont pas intervenus malgré les appels répétés de ses codétenus.

    Des prisonniers du Mesnil Amelot nous appellent pour dénoncer les conditions d’enfermement, les tentatives de suicide, et réclamer entre autre que les portes restent ouvertes. Une grève de la faim a été collectivement suivie au déjeuner suite au décès survenu cette nuit. Quelques heures après l’émission, des dizaines de prisonniers ont refusé de réintégrer leur bâtiment et ont été durement réprimés par des keufs venus en renforts.

    On reçoit pour cette émission des membres du collectif A bas les CRA qui luttent contre les frontières et leurs prisons et soutient les personnes enfermées dans les CRA. On peut retrouver beaucoup de paroles de prisonniers et de prisonnières et de récits de lutte et de répression sur leur blog.

    On repasse ensuite l’enregistrement d’un bout d’une discussion avec Aurélie Garand, frère d’Angelo Garand, tué le 30 mars 2017 par le GIGN chez lui alors qu’il n’était pas revenu d’une permission. Cet échange avec des membres de l’Envolée avait lieu quelques mois seulement après son décès. Aurélie a depuis publié un bouquin, Depuis qu’ils nous ont fait ça, sorti aux éditions du bout de la ville et dans lequel elle revient sur son combat pour dire depuis la mort de son frère, mais aussi sur l’histoire de la répression policière des gens du voyage.

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  • Surpopulation et violences à Fleury-Merogis – Hommage Idir Mederes mort au mitard – Mutinerie et démission à Mayotte – Révoltes et répression en Martinique

    Surpopulation et violences à Fleury-Merogis – Hommage Idir Mederes mort au mitard – Mutinerie et démission à Mayotte – Révoltes et répression en Martinique

    Émission de l’Envolée du vendredi 11 octobre 2024

    L’audience au tribunal administratif pour le recours que nous avions déposé contre la censure du journal l’Envolée a été reportée (on en avait parlé dans la dernière émission ici). En effet, l’administration pénitentiaire aura attendu les derniers jours pour apporter des éléments justifiant selon elles ces censures.

    Un message d’un prisonnier de Fleury-Merogis qui dénonce la surpopulation qui explose, l’abandon total que subissent les prisonniers, les violences pénitentiaires dès le quartier des arrivants, les camisoles chimiques, les personnes déclarées suicidaires et placées au mitard, et les conditions dégueulasses de détention. Il raconte les pressions de l’administration pénitentiaire dès qu’on essaie de réclamer ses droits, les courriers jamais transmis, les demandes aux matons toujours sans réponse, tout ça pour décourager et pousser à bout.

    On passe un enregistrement de la marche en qui s’est tenu le 8 septembre en hommage à Idir Mederess, mort au mitard de la prison de Lyon Corbas le 9 septembre 2020. On y entend des prises de parole : de sa mère, Najet, qui se bat depuis pour obtenir la vérité et contre les violences pénitentiaires : de Nadia, la mère de Bilel Eladbani mort à la prison des Baumettes le 10 août 2017 ; de Kamel, un ancien prisonnier ; de l’Envolée et de l’OIP.

    Le 28 septembre, une trentaine de prisonniers se sont révoltés à la prison de Majicavo à Mayotte avant de subir la répression du GIGN. En plus, 27 prisonniers vont être transférés à la Réunion et 5 seront jugés le 14 novembre pour leur participation à la mutinerie. Quelques jours plus tard, le directeur de la taule a démissionné dans la foulée … pour demander que la nouvelle prison de Mayotte soit ouverte au plus vite. Il faut dire qu’il y a entre 4 et 5 personnes en cellule à Majicavo.

    On revient sur le mouvement social en cours en Martinique contre la vie chère mais aussi contre les inégalités économiques héritées de la colonisation. En réponse, l’État français a imposé un couvre-feu, fermé les écoles, et l’envoi de forces de l’ordre en particulier des CRS 8 que des manifestants ont tenté d’empêcher d’atterrir.

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  • Craquage aux Baumettes – Refus de soins à Poitiers-Vivonne – La censure de l’Envolée par l’AP au tribunal – la BAC à la barre

    Craquage aux Baumettes – Refus de soins à Poitiers-Vivonne – La censure de l’Envolée par l’AP au tribunal – la BAC à la barre

    Émission de l’Envolée du vendredi 4 octobre 2024

    • Une lettre de Bambina du centre de détention pour femmes des Baumettes à Marseille où elle est arrivée après 8 transferts. Elle revient sur le stress quotidien et les refus de soin (alors qu’elle est diabétique), qui poussent à bout et détruisent la santé. Et quand elle a récemment craqué, deux fois sauvées par des codétenues, l’AP n’a réagi qu’en la réprimant encore davantage en la renvoyant en régime fermé.
    • Des nouvelles d’Aurélie dont on lit une lettre à l’antenne. Elle annonce son départ pour le CNE en fin d’année et revient sur l’arbitraire des matons à Poitiers-Vivonne et raconte quand le médecin lui annonce un RDV en urgence pour … dans un mois (on peut retrouver plusieurs de ses lettres dans nos dernières émissions et les derniers numéros du journal). Elle dit aussi qu’un prisonnier s’est encore suicidé au quartier homme.
    • On parle de l’audience à venir au tribunal administratif de Paris le vendredi 11 octobre prochain dans le cadre des plaintes et des censures de l’administration pénitentiaire contre l’Envolée. On en profite pour revenir sur les raisons des censures de notre journal ces dernières années et la censure que subissent les prisonniers et les prisonnières au quotidien (on avait consacré un numéro du journal aux censures de l’AP qu’on peut relire ici).
    • Retour sur le procès de deux flics de la BAC du 93 qui avaient tiré sur Nordine et Meryl, qui a perdu le bébé qu’elle portait. Juste après, Nordine était condamné à deux ans ferme pour refus d’obtempérer, la peine maximum. Pour les deux keufs, le procureur a requis un an avec bracelet.

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  • Longueur des peines – Lettres de prisonniers kanaks – Il a bon dos le narcotrafic – Acharnement sur prisonnière en danger

    Longueur des peines – Lettres de prisonniers kanaks – Il a bon dos le narcotrafic – Acharnement sur prisonnière en danger

    Émission de l’Envolée du vendredi 20 septembre 2024

    • Lettre de Kemi à Moulins : après des années de misère et d’isolement subis dans d’autres centrales, et malgré des permis de visites toujours refusés, il donne enfin de meilleures nouvelles, et entame un long parcours du combattant pour obtenir permissions de sortie et aménagements de peine avant 2032. En attendant, ils organisent avec d’autres prisonnier.e.s des cantines solidaires.
    • Lettre de Pascal au CP de Poitiers-Vivonne : critique de la longueur des peines, de ses conséquences et de son absurdité.
    • Répression judiciaire-coloniale : lettres de prisonniers Kanaks, incarcérés, déportés puis dispersé.e.s dans de nombreuses prisons de France pour mieux les isoler.
    • Rapport d’une commission d’enquête sur le narco-trafic (publié en mai 2024) qui propose d’étendre des mesures déjà employées pour l’anti-terrorrisme et l’anti-mafia, notamment pour torpiller les moyens de la défense. Il propose aussi d’accroître la répression et le contrôle dans les territoires colonisés « d’outre-mer ».
    • Retour d’un procès au tribunal de Créteil où un chef de détention a été jugé ce 20 septembre pour « non-assistance à personne en danger » suite au suicide d’une prisonnière au mitard de la MAF de Fresnes.

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  • Lettre de la nouvelle prison de Caen – Biggy mutilé pour l’exemple

    Lettre de la nouvelle prison de Caen – Biggy mutilé pour l’exemple

    Émission de l’Envolée du vendredi 13 septembre 2024

    Lettre qu’on nous écrit de la nouvelle prison de Caen Ifs, ouverte en décembre 2023, qui parle de l’éloignement et de l’isolement qu’il produit, et de la condition d’indigent en taule. Il raconte aussi le module Respecto – « un CD dans la maison d’arrêt » – qui différencie encore les conditions d’incarcération pour gérer les détentions. On en profite pour rappeler en quoi ces nouvelles prisons, toujours plus loin des centres-villes, n’améliorent pas le quotidien des personnes qui y sont enfermées.

    On reçoit à l’antenne Biggy et Vanessa, membres du collectif des Mutilés pour l’exemple. Biggy revient sur la perte de sa main droite à cause d’une grenade en décembre 2020 pendant le mouvement contre la loi « sécurité globale ». Il raconte les pressions policières qui commencent dès le lendemain et les séquelles, et comment le collectif lui a permis de se reconstruire et de se bagarrer depuis.

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  • Lettres de Caen, Poitiers-Vivonne et des Baumettes – Pas de juge, pas d’aménagement ! – Mouvements de prisonniers cet été – Brutalité systémique à Tarbes – JO = assignations arbitraires

    Lettres de Caen, Poitiers-Vivonne et des Baumettes – Pas de juge, pas d’aménagement ! – Mouvements de prisonniers cet été – Brutalité systémique à Tarbes – JO = assignations arbitraires

    Émission de l’Envolée du vendredi 6 septembre 2024

    • Lettres de Blanche au CP de Caen et d’Aurélie à Poitiers-Vivonne, qui racontent l’esclavage en taule, qui n’a pas évolué malgré la mise en place d’un « droit du travail » en prison. Aurélie parle aussi de l’insupportable surpopulation.
    • Lettre de Zouzou depuis les Baumettes ou elle est privée de tout : de soins indispensables, de pouvoir effectuer ses démarches administratives…
    • « Le juge n’est pas là, donc le détenu croupit en prison ». Enfermé à la maison d’arrêt de la Talaudière (Saint-Étienne), Eddy explique qu’il attend sa réponse à une demande d’aménagement de peine… qu’il aurait dû recevoir début juillet : comme le juge est absent et que personne ne prend la suite, il attend entre quatre murs. Et il n’est pas le seul dans ce cas ! (Lettre publiée sur le blog infos prison Saint-Étienne)
    • Échos de mouvements collectifs de prisonniers pendant l’été : à La Talaudière (voir ici et ), à Reims le 8 et 11 août pour l’amélioration des conditions de détention et des douches tous les jours pendants la canicule (revendication qui choque le syndicat de matons FO !) ou encore à Seysses le 14 aout.
    • A la prison de Tarbes, record de surpopulation et brutalité systématique des surveillants : la CGLPL publie un rapport « urgent »… Dupont-Moretti le balaie d’un revers de main. Discussion sur les recours en justice et la nécessité d’entendre la parole des prisonniers et prisonnières.
    • Retour sur les MICAS (Mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance), ces mesures administratives, fondées sur des notes blanches de la police, qui ont permis d’assigner 549 personnes à résidence à l’occasion des JOP, sans même s’encombrer de passer par un procès.

    L’Envolée est une émission radio pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. C’est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers
    et les prisonnières.

    Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne !
    Rediffusions sur MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le jeudi soir à 20h30, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h, Radio FM 43 dimanche à 12h en Haute-Loire, 105.7 FM au Chambon-sur-Lignon, 102 FM à Yssingeaux et 100.3 FM au Puy-en-Velay, sur Radios libres en Périgord, en Dordogne,102.3 FM à Coulounieix-Chamiers jeudi à 20h, sur Radio Alto 94.8 FM sur le massif des Bauges jeudi à 21h, sur Jet FM 91.2FM à Nantes le lundi à 12h, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
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  • TRIMER POUR DES MIETTES ET FERMER SA GUEULE : à propos du travail en prison

    TRIMER POUR DES MIETTES ET FERMER SA GUEULE : à propos du travail en prison

    Aurélie et Blanche racontent dans leurs lettres les conditions de travail déplorables, les cadences parfois infernales et la pression au rendement – le tout soumis à l’arbitraire de l’administration.


    Centre pénitentiaire de Poitiers-Vivonne,
    10 mai 2024


    Bonjour à tous,
    Depuis mardi 7 mai, 17 heures, on m’a suspendue de mon contrat de travail pour une suspicion de poux. Il s’est avéré que je n’avais rien. L’infirmière a vérifié : rien, je n’avais rien. On m’a suspendue trois jours. Trois jours pour ça, non payée, et tout ça pour une suspicion. Génial, ­Poitiers-Vivonne ! C’est pas comme si c’était la gale ou le covid. Puis-je me retourner contre la direction ? Dans l’attente d’avoir vos avis et témoignages, courage à toutes et tous, battez-vous,

    Aurélie

    Centre pénitentiaire de Poitiers-Vivonne,
    13 juin 2024


    Coucou,
    Alors, je suis à la buanderie depuis le 13 novembre 2023, sauf qu’en février la buanderie a pris feu. Du coup, les garçons s’occupent du linge de la maison d’arrêt pour hommes, qui est lavé à l’Esat de Vivonne. Et moi, je dois gérer le linge de la maison d’arrêt pour femmes (MAF) avec la machine à laver de la nurserie et celle du centre de détention pour femmes. Donc ce sont des machines comme à la maison. J’ai dû établir SEULE un planning et je gère seule ce linge. Je n’ai pas vraiment le droit d’être malade car, vous comprenez, « il ne faut pas prendre du retard sur le linge ». Ils ont trouvé cette solution car sinon mon poste sautait. Et puis, à l’Esat, le poids maximum à envoyer est de 500 kg par semaine.
    Je ne travaille que le matin, de 7 h 30 à 11 h 30. Mais quand les surveillantes arrivent en retard ou sont absentes, on me fait rattraper mes heures l’après midi, alors que je n’ai pas le droit de travailler les après-midi. Vive la détention !
    Alors comme il y a une machine à laver à la nurserie, eh bien je suis enfermée à clé car il y a une maman à la nurserie, donc pas de contact. C’est tout petit, pas de WC.
    Génial…
    J’ai envie d’arrêter, de tout claquer, car jongler, être enfermée, je ne peux plus. Puis les aller-retour à la buanderie quand il y a des arrivants, paquetage, indigent·e·s. Je dois gérer toute la MAF. Seule. Les travaux pour la buanderie n’ont pas encore commencé, pour sûr il y aura deux mois de travaux à réaliser.
    Courage à toutes et tous, à bientôt.

    Aurélie


    Centre pénitentiaire de Caen,
    21 mai 2024


    Bonjour L’Envolée,
    Cela a été dur dur ce mois de mai avec les deux surveillants qui ont perdu la vie ! Pas mal de blocages, pas de travail, pas d’activité, ni de parloir, ni de courrier… la totale. Cela a repris son cours mais avec méfiance. Ce n’est pas fini, ils attendent ce qu’on leur a promis ?
    Et la paie aussi était petite et les jours fériés n’ont pas arrangé les choses. Mais bon, ça va, j’ai le moral. Ce n’est pas facile tous les jours, mais je m’accroche. Dur, dur, le travail car les patrons des ateliers veulent du rendement, il y a que cela qui les intéresse. Si tu fais pas le rendement, tu es viré. Aucune pitié pour les anciens comme moi, on a plus 30 ou 40 ans, on ne peut plus faire le même travail. Alors, je galère tous les jours pour garder ma place, pas le choix. En plus, ils en ont profité pour revoir les prix en baisse sur la production. Où on va ? C’est ça, la réinsertion ? LOL MDR ! Au mois de mai, j’étais à moins 36 euros (on me l’a pas dit) mais on m’a dit qu’il fallait que je fasse mieux et qu’ils n’étaient pas là pour perdre de l’argent !
    Moi, ce que j’ai compris, c’est que si je faisais pas mieux, je perdrais ma place. Alors, je galère tous les jours pour faire mon taf. Tu rentres en cellule, tu es claqué, fatigué et t’as mal de partout. Tu n’as pas le droit d’être absent ni d’être malade ni de prendre un RDV pendant ton travail.
    Où on va, ici ? Il y a plein de détenus qui se plaignent mais qui ont peur de parler, peur des représailles et de se retrouver sans rien. Si moi j’en parle, c’est que j’en ai plus rien à foutre. J’ai déjà le vaguemestre et la direction sur le dos, du coup je ne suis plus à ça près. Je peux faire parvenir des témoignages mais sans nom car j’en ai déjà discuté avec les autres et ce n’est pas que dans mon atelier.
    On nous demande d’écrire avec la tablette au chef, au service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), pour une demande de travail, de formation, bref, pour tout. Mais le problème : quand tu écris au SPIP, tu peux marquer que deux lignes, pas plus. Comment veux-tu expliquer tes problèmes en deux lignes ? Impossible. Et ici, beaucoup de personnes ne savent pas se servir de la tablette, du coup toutes les semaines je fais plusieurs cantines de plusieurs détenus + toutes les tablettes à remettre en service. Cela me prend beaucoup de temps, il devrait y avoir une personne payée pour cela mais bon, ça doit être dans un rêve peut-être. Je me plains pas, car j’aime aider les gens mais ce n’est pas une raison ! Il y a plein de choses à dire mais je manque de temps !

    Blanche

  • Au sujet du blocage des prisons par les surveillants en mai 2024 : paroles de prisonnier.e.s

    Au sujet du blocage des prisons par les surveillants en mai 2024 : paroles de prisonnier.e.s

    L’évasion de Mohamed Amra le 14 mai 2024, au cours de laquelle deux surveillants ont été tués, a choqué par sa brutalité et fait la une de tous les médias. En réaction, les matons ont bloqué la totalité des prisons pendant cinq jours. Un mouvement de blocage « œil pour œil, dent pour dent » qui, comme rarement, a assumé d’être une vengeance : tous les prisonnier·e·s de France devaient payer. Certain.e.s ont alors pris la parole pour raconter ce qu’ils et elles vivaient : voici quelques extraits de lettres lues à l’émission de radio l’Envolée, et de messages trouvés sur les réseaux sociaux.

    « Je suis incarcéré à […] Perpignan, à la maison d’arrêt. Ça fait deux jours que les surveillants bloquent la prison dans son intégralité.
    Aucun mouvement, aucune douche, aucun parloir, aucune promenade, aucune livraison de cantine. Même le courrier que l’on veut poster nous est refusé, les poubelles s’entassent dans les cellules. Les mots du chef : “Nous sommes en guerre contre vous.” J’ai peur. Nous avons tous peur et nous ne comprenons pas ces punitions collectives, bien que nous compatissions un minimum avec le tragique événement horrible qui s’est passé dans l’Eure. Aidez-nous, s’il vous plaît. Je ne sais pas vers qui me tourner, j’ai tout essayé. »

    (* Lettre lue dans son intégralité à l’antenne de l’Envolée le 21 juin 2024, à écouter ici).


    « Ils nous lèvent les douches, ils nous donnent le pain à 20 heures, ils nous privent de nos droits de minimum une heure de promenade par jour, ils nous privent de nos parloirs famille, ils nous privent de nos activités, école, stade, muscu, etc., ils nous privent de nos cantines. […] Toute l’année on doit subir, ils nous lèvent nos téléphones, notre fumette, nous parlent comme à des moins que rien, et on doit encore subir car des surveillants se sont fait tuer à 900 bornes d’ici. Perso, la promenade, je m’en bats les couilles, mais les parloirs et les cantines, c’est les seules choses qui nous font tenir dedans. »