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Un prisonnier allemand, Georg Huß enfermé à la MA de Mulhouse nous a fait parvenir une liste de revendications liées à la situation particulière dans laquelle il se trouve et  pour dénoncer l’état dans laquelle se trouve la MA de Mulhouse.

Pour appuyer ses revendications, il a entamé une grève de la faim depuis le 1er janvier. Depuis fin janvier, il a également entamé une grève de la soif.

Georg est l’un des trois membres fondateurs de la branche autrichienne d’un  syndicat de prisonniers allemands, le Gefangenen-Gewerkschaft / Bundesweite-Organisation. Avant son transfert en France il avait déjà longuement lutté dans les prisons autrichiennes pour l’amélioration des conditions de détention. A cause de la barrière de la langue il est particulièrement isolé, mais a décidé de se battre. Nous devons faire circuler le plus largement possible ses revendications pour tenter de faire réagir la direction de cette MA particulièrement indigne et immonde.

Pour lui témoigner votre solidarité, vous pouvez écrire à Georg Hüss (en Allemand ou en Espagnol de préférence) :

Georg Huß
Numéro d’écrou 42048
Maison d’Arrêt de Mulhouse
59 Avenue Robert Schuman
68100 Mulhouse

Pour faire pression sur la MA, prendre des nouvelles de Georg vous pouvez écrire ou téléphoner à :

Maison d’Arrêt de Mulhouse, Direction
59 Avenue Robert Schuman
68100 Mulhouse

TEL : 0389363400

J’ai commencé ma grève de faim le 1er janvier 2017

Voici une liste des demandes à ce moment :

  1. Fermeture de la Maison d’Arrêt de Mulhouse (MA) dans trois mois.

  2. Observations immédiates et détaillées de la Maison d’Arrêt de Mulhouse par :

    1. des organismes gouvernementaux ;
    2. des agents non étatiques ;
    3. des consulats responsables pour les étrangers dans la MA de Mulhouse ;
    4. des syndicats des gardiens de la MA de Mulhouse.
  3. Amélioration immédiate des conditions matérielles et des insuffisances en matière d’hygiène (moisissure noire, etc.).

  4. Investigations immédiates et collecte de preuves par le procureur.

  5. Consultations et soins médicaux spécialisés par des spécialistes extérieurs pour les prisonniers, s’il l’en faut.

  6. Autorisation de recevoir de l’argent par courrier et versement des mandats déjà versés et retenus pour l’instant.

  7. Mise à disposition d’interprètes, délivrances de tous les formulaires, documents, dossiers et annonces dans les langues adaptées à la population prisonnière.

  8. Égalité du traitement de tous les prisonniers – sur le niveau national, européen et mondial.

Concernant ma sécurité personnelle :

  1. Pas de transfert de la Maison d’Arrêt de Mulhouse contre ma volonté.

  2. Ordonnance des mesures seulement en présence de mon avocat choisi et d’un interprète.

  3. Liberté de communication avec des représentants des Syndicats des prisonniers allemands et autrichiens, avec l’ambassade allemande, Amnesty International Frankfurt, Mag. Dr. Ernst Pöschl et avec les représentants des médias.

  4. Visite immédiate d’un membre du clergé germanophone à mon choix.

  5. Visite dans les meilleurs délais de mon psychothérapeute.

J’invite tous les prisonniers à s’unir, à créer des syndicats et à exprimer leur solidarité – surtout en France, mais aussi globalement !

Solidarité dans la lutte pour les droits des prisonniers et respect des droits des prisonniers !

 

Pour mémoire, après un passage du Contrôleur général des lieux de privation de liberté en 2010, un article de Europe 1  – qui, fait rarissime laissait la parole à des prisonniers- dénonçait déjà en ces termes la situation à la MA de Mulhouse :

« Un rapport dénonce les conditions de vie « indignes » des prisonniers dans un bâtiment de 1865. Dans son rapport, le contrôleur général des lieux de privation de liberté indique qu’il n’a jamais été confronté à une situation aussi dégradée, depuis le début de sa mission. Jean-Marie Delarue a dénoncé mardi les conditions de vie indigne dans lesquelles les détenus de la prison de Mulhouse sont obligés de vivre. L’édifice, d’une capacité de 280 places, compte actuellement un peu plus de 300 détenus avec parfois des pointes pouvant dépasser les 400 personnes. Les bâtiments on été construits en 1865 et certaines cellules sont encore en terre battue. A l’intérieur, les toilettes sont si exigües qu’il est impossible de s’y asseoir correctement. « C’est sale, il y a des puanteurs épouvantables. Vous rentrez là-dedans, vous vous demandez ce que vous faites là. Quand vous avez un détenu qui est malade, qui a des coliques, avec les WC au milieu, bonjour… », raconte cet ancien détenu, sorti récemment. « Les douches, c’est pareil, champignons, moisissures. Il y avait des soucis de chaudière, bien sûr. Des fois il n’y avait pas d’eau chaude. On avait l’eau froide en plein hiver », ajoute un autre prisonnier récemment libéré.

Rien n’a changé.

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2 réponses sur “« J’invite tous les prisonniers à s’unir », communiqué de Georg Huß en grève de la faim à la maison d’arrêt de Mulhouse

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