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  • Procès des matons homicides de Saint-Martin-de-Ré : dernier jour

    Procès des matons homicides de Saint-Martin-de-Ré : dernier jour

    Procès des 7 matons homicides, compte rendu à chaud, jour 3 : 1er décembre 2021

    À la Rochelle se tenait pendant 3 jours le procès en correctionnelle de 7 surveillants responsables de la mort de Sambaly Diabaté à la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré en août 2016. Une histoire qui nous tient à cœur et dont nous nous sommes déjà fait les relais ici. Nous étions présents au procès pour soutenir les proches de Sambaly, mort par asphyxie dans les mains des matons. Nous avons fait tous les jours un compte rendu à chaud disponible en podcast à l’issue des audiences. Premier bilan provisoire des audiences.

    Ce mercredi 1er décembre, restait à entendre les plaidoiries des 6 avocats des 7 matons tueurs. La tâche n’était pas trop ardue, compte tenu des réquisitions scandaleuses de la proc. Rendu du tribunal, dont on n’attend rien si ce n’est qu’il se dessaisisse : le 27 janvier 2022 à 13h30. D’ici là, charge à nous de faire un maximum de bruit sur cette nouvelle mascarade judiciaire. Force et courage à Oumou Diabaté et à ses proches.


    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches. 

    Direct chaque vendredi de 19h à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre-Bretagne lundi à 22h, Radio Galère 88.4 à Marseille le lundi soir à 23h, PFM à Arras et alentours 99.9 mardi à 21h30, Canal Sud 92.2 jeudi à 17h30 à Toulouse, L’Eko des Garrigues 88.5 à 12h le dimanche à Montpellier, Radio U 101.1 le dimanche à 16h30 à Brest, Radio d’Ici 106.6 à Annonay mardi à 21h30 et 105.7 FM & 97.0, à Saint-Julien-Molin-Molette dimanche à 20h et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
    Podcasts disponibles sur toutes les plateformes.

    Pour nous joindre : 07.53.10.31.95 (whatsApp, telegram, signal, appels et textos).
    Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

    L’abonnement au journal est gratuit pour les prisonniers et les prisonnières.
    Les abonnements du dehors permettent ça. La censure qui frappe le numéro 52 ne concerne « que » ce numéro en détention. Contactez-nous !

    Notre bouquin pour troubler la fête du quarantième anniversaire de la prétendue abolition de la peine de mort est sorti ! Une manière parmi d’autres, que nous espérons nombreuses, de faire entendre quelques voix dissonantes dans l’écœurante auto-célébration du pouvoir.

    Ce livre réunit des paroles de prisonniers, de prisonnières et de proches publiées dans le journal depuis sa création en 2001 qui nous rappellent avec force qu’en réalité c’est seulement la guillotine qui a été supprimée en octobre 1981.

    Il est disponible dans toutes les bonnes librairies et sur la boutique de nos ami.e.s des éditions du bout de la ville.

    Il est gratuit pour toutes les personnes enfermées : écrivez-nous à contact@lenvolee.net pour que nous puissions le faire parvenir à vos proches emprisonné.e.s !

    Communiqué du collectif clandestin de la centrale d’Arles, octobre 2001

    « Comme toujours, la parole n’a pas été accordée aux principaux intéressés, à ceux et celles pour qui le quotidien est l’infamie carcérale, c’est à dire les détenus eux-mêmes !
    La parole ne nous est pas donnée. Jamais . C’est pourquoi nous avons décidé de la prendre, ici et maintenant.
    C’est particulièrement au nom des détenus « longues peines » que nous nous exprimons, nous, les laissés pour compte, ceux pour qui l’horizon n’est que désespoir et haine.
    Nous sommes là, face à vous, pour exiger que nous soient appliquées des mesures justes, équitables, qui nous permettent de croire que nous n’avons pas été condamnés à la mort lente, à des peines qui ne sont qu’un substitut à la peine de mort. »

  • Procès des matons homicides de Saint-Martin-de-Ré : compte rendu à chaud, jour 2

    Procès des matons homicides de Saint-Martin-de-Ré : compte rendu à chaud, jour 2

    Procès des 7 matons homicides, compte rendu à chaud, jour 2 : 30 novembre 2021

    À la Rochelle se tient pendant 3 jours le procès en correctionnelle de 7 surveillants responsables de la mort de Sambaly Diabaté à la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré en août 2016. Une histoire qui nous tient à cœur et dont nous nous sommes déjà fait les relais ici. Nous sommes présents au procès pour soutenir les proches de Sambaly, mort par asphyxie dans les mains des matons. Nous ferons tous les jours un compte rendu à chaud disponible en podcast à l’issue des audiences.

    Ce matin du mardi 30 novembre, le tribunal entendait les trois derniers matons homicides. Puis en début d’après-midi, des proches de Sambaly Diabaté s’exprimaient à la barre. Les avocat.e.s de la famille Diabaté ont ensuite plaidé la requalification des faits en « violences volontaires ayant entraîné la mort », pour tenter d’obtenir un renvoi aux Assises.

    La procureure a enfin donné son réquisitoire, des peines ridicules avec sursis.
    Demain, les avocats des tueurs déjà ravis vont tenter de faire baisser encore le tarif.

    Administration pénitentiaire, justice, police…

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    Communiqué du collectif clandestin de la centrale d’Arles, octobre 2001

    « Comme toujours, la parole n’a pas été accordée aux principaux intéressés, à ceux et celles pour qui le quotidien est l’infamie carcérale, c’est à dire les détenus eux-mêmes !
    La parole ne nous est pas donnée. Jamais . C’est pourquoi nous avons décidé de la prendre, ici et maintenant.
    C’est particulièrement au nom des détenus « longues peines » que nous nous exprimons, nous, les laissés pour compte, ceux pour qui l’horizon n’est que désespoir et haine.
    Nous sommes là, face à vous, pour exiger que nous soient appliquées des mesures justes, équitables, qui nous permettent de croire que nous n’avons pas été condamnés à la mort lente, à des peines qui ne sont qu’un substitut à la peine de mort. »

  • Procès des matons homicides de Saint-Martin-de-Ré : compte rendu à chaud, jour 1

    Procès des matons homicides de Saint-Martin-de-Ré : compte rendu à chaud, jour 1

    Procès des 7 matons homicides, compte rendu à chaud, jour 1 : 29 novembre 2021

    À la Rochelle se tient pendant 3 jours le procès en correctionnelle de 7 surveillants responsables de la mort de Sambaly Diabaté à la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré en août 2016. Une histoire qui nous tient à cœur et dont nous nous sommes déjà fait les relais ici. Nous sommes présents au procès pour soutenir les proches de Sambaly, mort par asphyxie dans les mains des matons. Nous ferons tous les jours un compte rendu à chaud disponible en podcast à l’issue des audiences.

    Aujourd’hui, lundi 29 novembre, le tribunal entendait : l’ancienne directrice de la centrale de Saint-Martin en poste au moment des faits ; une représentante de l’OIP venue rendre compte du rapport « Omerta, opacité, impunité » sur les violences pénitentiaires ; un expert médico-légal qui devait déterminer les causes et l’heure de la mort de Sambaly Diabaté ; 4 des 7 surveillants renvoyés devant le tribunal pour « homicide involontaire ».

    La suite demain, solidarité avec la famille et les proches, les audiences sont publiques.


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    Communiqué du collectif clandestin de la centrale d’Arles, octobre 2001

    « Comme toujours, la parole n’a pas été accordée aux principaux intéressés, à ceux et celles pour qui le quotidien est l’infamie carcérale, c’est à dire les détenus eux-mêmes !
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  • Morts en prison – la justice protège la police –  Appel du CRA de Vincennes

    Morts en prison – la justice protège la police – Appel du CRA de Vincennes

    Émission de l’Envolée du Vendredi 19 Novembre 2021
    • Lettre de Libre Flot depuis le QI de Bois d’Arcy, qui nous envoie aussi une petite fiche de lecture du livre « Pour elles toutes »

    • Retour sur la mort de Gordana en détention, alors que le seul médecin présent sur la détention ne lui a accordé qu’un diagnostic téléphonique juste avant son décès et en dépit des appels des autres prisonnières

    • Retour sur le procès de Mélanie : la justice protège les policiers, avec Christian, soutien du Réseau d’Entraide Vérité et justice

    • Appel d’un prisonnier du CRA de Vincennes pour parler des conditions de vie dégradantes dans cette prison pour sans-papiers

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  • Peine à vie pour Philippe El Shennawy – Un surveillant démissionnaire de Saint Martin-de-Ré témoigne

    Peine à vie pour Philippe El Shennawy – Un surveillant démissionnaire de Saint Martin-de-Ré témoigne

    Emission de l’Envolée du vendredi 9 Avril 2021
    • Un appel de S. pour continuer de parler de Sante Notarnicola, militant anticarcéral italien récemment décédé (suite de l’émission précédente).
    • Retour sur la peine à vie subie par Philippe El Shennawy, libéré en 2014 après 38 ans de prison et toujours inquiété par les juges.
    • On discute autour du témoignage du surveillant démissionnaire à propos des violences pénitentiaires à Saint Martin de Ré, publié sur le site. Il revient notamment sur les violences commises par des matons dont nous avions parlé avec Oumou, la soeur de Sambaly, mort en 2016 à Saint Martin de Ré.
    • Brèves sur le Covid : Au CRA de Vincennes, des bâtiments sont fermés suite à un cas positif. Les parloirs ont été fermé. A Saint Étienne, des prisonniers ont bloqué la promenade pour demander, notamment, la suppression des plexis aux parloirs.

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et leurs proches & entretient un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur des prisons de toute sorte. L’Envolée est aussi un journal d’opinion de prisonniers, de prisonnières et de proches.

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  • « IL Y A LA LOI DU SILENCE »

    « IL Y A LA LOI DU SILENCE »

    Témoignage d’un ancien surveillant de la prison de Saint-Martin-de-Ré.

    L’Envolée a enquêté sur la prison centrale de Martin-de-Ré à la demande de Jean-Christophe Merlet, prisonnier qui a subi là-bas des violences de la part de surveillants pénitentiaires, et de la famille de Sambaly Diabaté, prisonnier mort entre les mains des surveillants de cette même prison.

    Nous avons interrogé un surveillant pénitentiaire démissionnaire. Une fois n’est pas coutume. Ce n’est en effet pas dans nos habitudes, mais l’utilité de ce témoignage pour les personnes concernées nous a convaincu qu’il était opportun de le publier. Pierrick Legendre répond ici à nos questions sur les violences commises par des personnels de Saint-Martin-de-Ré sur un prisonnier malade, Jean-Christophe Merlet, ainsi que sur les faits qui ont conduit à la mort de Sambaly Diabaté le 9 août 2016. Cet entretien dont nous publions ici quelques extraits met en lumière certains mécanismes qui régissent l’administration pénitentiaire et confirme, sans surprise, que les violences pénitentiaires sont systémiques. Le corporatisme et le silence y sont érigés en lois.


    Vous vous appelez Pierrick Legendre ; vous étiez surveillant pénitentiaire ?

    Oui, tout à fait : pendant vingt-trois ans, j’ai exercé dans la fonction publique auprès de l’administration pénitentiaire.

    Saint-Martin-de-Ré est une centrale que vous connaissez bien ?

    Oui, j’y étais de début 2000 à courant 2015, 2016. Puis suite à une sanction disciplinaire, j’ai été déplacé d’office sur la maison d’arrêt (MA) de Niort pendant deux années ; et je suis revenu à Saint-Martin en juillet 2017 avec déjà le projet de démissionner, ce que j’ai fait en novembre 2017. […]

    C’est aussi une prison qui a fait parler d’elle dans les années 2010 à cause d’une équipe de surveillants particulièrement redoutés – de la direction comme des prisonniers : l’équipe 4. Vous étiez surveillant là-bas à ce moment-là ?

    Oui. Effectivement, sous un premier directeur, on a eu pas mal de soucis avec une équipe de surveillants trop zélés qui avaient été nommés « droits dans leur bottes » par les syndicalistes qui ont pris parti pour eux à l’époque, et qui se trouvaient comme par hasard en permanence sur les interventions avec force et violence. On appellera ça comme on veut, mais c’était systématique. Mais ça ne fait pas partie des missions de provoquer les personnels féminins, et aussi  et particulièrement  la population pénale. […] Les piliers de l’équipe, sont partis tranquillement à la retraite. Mais il y en a qui ont été forgés à leur esprit. Ils ont fait tache d’huile, disons.

    Vous avez travaillé sous la direction de Mme Manaud-Bénazéraf ; c’était comment, de travailler sous cette direction ?

    Décevant, parce que tout le monde personnels et détenus était content de voir partir l’ancienne équipe de direction. Elle a repris la suite de M. Cheminée, mais ça n’a pas été un renouveau positif. Elle était pas beaucoup sur le dialogue non plus. Elle a pérennisé ce qui était en place sous l’ancienne hiérarchie.

    Vous connaissez Jean-Christophe Merlet ; vous étiez surveillant quand il était prisonnier à Saint-Martin. M. Merlet a été roué de coups par des surveillants en 2016 ; il a porté plainte, et vous avez accepté de témoigner.

    Oui, j’ai croisé M. Merlet sur les coursives quand j’exerçais du côté caserne. Concernant les violences sur M. Merlet, je n’étais pas présent ; par contre, j’ai pu constater des attitudes à son égard qui n’étaient pas particulièrement… on va dire que c’est quelqu’un qui n’était pas aimé de la direction ni des surveillants. On va dire qu’on a pas été très aidant avec ce détenu qui, du fait de son handicap, avait des problèmes pour se déplacer : il avait été placé au deuxième étage, sachant qu’il n’y a pas d’ascenseur. Rien que les déplacement quotidiens vers une infirmerie, une cour de promenade ou une cabine téléphonique lui posaient des soucis. Y avait sûrement plus judicieux.

    Ça, c’est de la responsabilité de la direction ?

    Oui, tout à fait. Et par le biais des infirmières, qui auraient pu en justifier la nécessité…

    A l’époque, la direction de l’établissement vous avait demandé des renseignements sur ce prisonnier ?

    Oui, ce personnage étant issu du milieu des motards, dont je suis moi-même assez proche, la hiérarchie a essayé de tirer le fil dans ce sens-là ; mais j’ai refusé, et ça c’est vite retourné contre moi, et contre lui après ma démission.

    Ça arrive souvent qu’une direction demande des renseignements à ses personnels en plus de tous les dispositifs d’écoute et de lecture des courriers ?

    Oui, ça se demande souvent ; officiellement, mais pas de manière écrite.

    M. Merlet a aussi porté plainte contre Mme Manaud-Bénazeraf pour des faits d’acharnement à son encontre, comme ceux que nous venons d’évoquer, et pour avoir couvert son personnel concernant les violences commises à l’encontre de M. Merlet.

    C’est sûr qu’elle est quand même actrice par le fait de diriger son personnel à l’époque. Mais en tant que directrice, le problème, c’est que c’est pas elle qui est sur le terrain : c’est des directives qui étaient données par la sous-directrice du quartier caserne, Mme D., c’est plutôt elle qui aurait la responsabilité, qui avait des courriers directement ; parce que Mme Manaud était numéro 1, et je sais pas si elle avait beaucoup de notions sur Merlet à l’époque.

    Y avait eu le passage à tabac, qui faisait tache.

    Pour elle, c’est un parmi d’autres ; c’est dramatique mais c’est comme ça. […]

    Pour Jean-Christophe Merlet, son tabassage est prémédité.

    Sans certitude aucune, mais il y a eu un incident ce jour-là entre le personnel et Merlet sur un litige d’ailleurs un peu sombre, ou trouble. En revanche, la proximité entre M. Merlet et M. Diabaté, et certaines prises de positon qu’il a pu avoir, ont pu irriter ; et peut-être qu’il y a eu un surdosage d’agressivité de la part de certains personnels.

    Selon Jean-Christophe Merlet, si les surveillants leur en ont voulu, à lui et à Sambaly Diabaté, c’est en rapport avec des histoires de trafic…

    C’est probable. Quand il y a trafic entre un personnel et des détenus, le problème, c’est pourquoi on commence à balancer l’autre, et qui a balancé qui… parce que normalement, ça arrange bien tout le monde : le détenu est content d’avoir ce qui rentre, et le personnel est content d’avoir le retour du trafic. Mais certainement qu’il y en a eu. […] Moi, j’étais dans le collimateur aussi, parce que mes connaissances communes avec M. Merlet gênaient, et mes prises de position par rapport à l’inconfort dans lequel il était mis gênaient aussi. Ils auraient bien aimé que ce soit moi, sur le trafic ; je sais que j’ai eu le téléphone sur écoute un moment, mais ça a rien donné.

    Comment ça s’est passé quand vous avez été interrogé pour M. Merlet ?

    J’ai été convoqué à la gendarmerie. Ils sont très conscients de la problématique pour M. Merlet, ils ont pris note qu’il y avait eu des manquements et que certaines personnes avaient essayé de mettre des zones d’ombres et qu’on a positionné des lampistes à certaines places pour essayer d’adoucir la responsabilité de certaines personnes qui sont relativement intouchables ; et il y a la loi du silence…

    [Ndlr : Lampiste = subalterne au poste le plus modeste, à qui on fait souvent endosser injustement les responsabilités]

    Quand vous dites : « Il y a la loi du silence »… le corporatisme est très fort, les personnels se couvrent et il est impossible d’avoir des preuves ou de les récupérer quand il y a ce genre d’altercation. C’est parole contre parole, et on sait que la parole d’un prisonnier ou de sa famille ne vaut pas lourd face à la parole de surveillants…

    Il faut savoir que les personnels ont un code de déontologie concernant le secret professionnel. On n’a pas le droit de communiquer des informations concernant ce qui se passe à l’intérieur des prisons. Fondamentalement, quand on fait un peu opposition aux pratiques de l’administration et qu’on remet en cause ces choses-là, on s’expose à des sanctions en interne ; on essaie de faire pression sur les personnels pour acheter la tranquillité du système.

    Les directions couvrent leurs personnels ?

    Si on ne couvre pas, on en assume aussi les conséquences, donc en fait c’est pas qu’elles couvrent leur personnel, c’est que les manquements de ces personnels, on va forcément leur en imputer une part de responsabilité, alors…

    Prisonnier à Saint-Martin, Sambaly Diabaté est mort le 9 août 2016 d’une asphyxie, suite à l’intervention de surveillants. Vous en avez entendu parler en interne ?

    Oui. Même n’ayant plus de carte ni de mandat syndical sur la fin de mon exercice, j’avais encore beaucoup d’informations qui me remontaient parce que j’essayais encore de défendre un peu les personnels. L’affaire Diabaté, j’en ai donc entendu parler en interne par des collègues qui se sont confiés. J’étais pas là, mais je sais qui était à quel endroit, et les choses qui auraient pu être cachées, et les tentatives pour se défausser des gestes qui ont été faits, et qui n’auraient pas dû. Je sais par des conversations qui ont été tenues dans des bureaux par du personnel que le début de l’intervention part d’une altercation dans le bureau de G., premier surveillant. Ce personnel est un gradé de service, il est premier surveillant, il est pas juste surveillant, donc il gère l’équipe ce jour-là en détention. Ce que je sais, c’est que le problème part d’un entretien entre le détenu Diabaté et ce premier surveillant, où le détenu Diabaté a mordu la main de ce personnel gradé. S’ensuit tout ce qu’on sait derrière, ou pas. En tout cas, l’intervention en question sur le détenu, les personnels qui étaient là ce jour et qui ont vécu la situation se demandaient pourquoi G. en a pas parlé… Après tout, quand on se fait mordre, y a rien de mal à avoir mis un coup en retour. Ça reste de la légitime défense. Si on se fait mordre une main, qu’on pousse la personne ou qu’on mette une gifle, qu’importe ; ça reste un droit.

    Le surveillant G. n’a donc rien dit, et ne figure même pas dans la procédure.

    Oui, alors qu’il devrait y figurer, mais il y a eu un flou artistique sur le pourquoi du décès. Ils savaient pas de quel manière le décès avait eu lieu ; on sait maintenant que c’est par asphyxie.… mais à ce moment-là, la question était : « Est-ce que c’était suite à une commotion due à ce coup-là ou à un autre ? »… Parce qu’apparemment, y en a pas eu qu’un… Il y a un collègue à qui on reproche d’avoir porté un coup au sol alors qu’il est arrivé dans les derniers et qu’a priori, il a même pas touché au détenu. Actuellement révoqué, il est en demande de réhabilitation puisque les langues se sont un peu déliées en garde à vue ; les gens sont revenus sur leurs propos.

    Pendant les gardes à vue qui ont lieu bien plus tard, c’est ça ?

    Oui, parce que la police est pas idiote non plus ; y a un moment, quand les gens sont un peu trop précis, à la virgule près, ils se disent : « Bon… »

    « Un détenu qui a été menotté dans le dos avec un bâillon dans la bouche, positionné au sol dans un camion, à plat ventre avec une, voire plusieurs personnes sur le dos pour l’immobiliser. Voilà exactement ce qui c’est passé. »

    Les dépositions étaient identiques, vous voulez dire ?

    Oui c’était du copié-collé, manipulé, téléphoné, ce qu’on veut, et dans ces cas-là, on se doute bien qu’il y a quelque chose à cacher ; et en plus, malheureusement il y a eu deux suicides. Bizarrement, ces deux personnes qui se sont donné la mort se trouvaient sur cette intervention-là, et ils étaient tous les deux mis en examen. Il y a fort à parier qu’il y a un effet de cause à conséquence. Pour ceux qui étaient là ce jour-là… ils ont peu de choix : soit aller dans le sens des collègues et prendre les mêmes risques, soit dire la vérité et se mettre tous les collègues à dos, et même une partie de la hiérarchie.

    Pendant cette intervention, Sambaly Diabaté était bâillonné.

    Oui, ça c’est sûr ; ce qui a été clairement défini, c’est qu’il y a eu un bâillon de positionné et que le détenu est mort asphyxié. C’est M. R. qui l’a bâillonné, il l’a déclaré aux forces de l’ordre ; mais bizarrement, il est toujours en activité. Donc on a transporté du bâtiment caserne au quartier disciplinaire (QD), à la citadelle, un détenu qui a été menotté dans le dos avec un bâillon dans la bouche, positionné au sol dans un camion, à plat ventre avec une, voire plusieurs personnes sur le dos pour l’immobiliser. Voilà exactement ce qui c’est passé. Ce qui est marrant, c’est que des personnes présentes sur l’intervention occupaient des postes qui ne justifiaient pas leur présence sur les lieux, mais ils n’ont pourtant jamais été inquiétés. Il y un personnel connu de tout le monde qui a encore défrayé la chronique dernièrement, […] et qui connaît beaucoup de monde au niveau de la direction régionale. Lui, il était au poste de surveillance des promenades, poste qu’il ne devait pas quitter, car il y a au bas mot entre 80 et 130 détenus sur la cour de promenade ; pourtant, il a participé à l’intervention, ce qui a été relevé par tout le monde, et ça n’a inquiété aucune personne de l’administration de savoir qu’une personne qui ne devait logiquement pas avoir accès à l’intervention puisqu’elle était en poste et qu’on ne peut quitter ce poste sans relève… il n’a pas été inquiété. […] Pour avoir tenu le poste de surveillant de promenade, je sais que sur les horaires où il y a des détenus sur la promenade, il faut savoir que rien que pour des commodités d’ordre personnel il faut demander à un collègue de venir prendre le poste.

    Quand on vous apprend les techniques d’immobilisation, vous le savez, que le bâillon c’est interdit ?

    Oui, ça ne doit pas être pratiqué. C’est officiellement stipulé. Même les strangulations sont proscrites. Il y a une formation technique « intervention et menottage » une fois par an. C’est un peu sommaire et redondant, mais tout le monde y passe – au même titre qu’au stand de tir, où on répète aux agents le droit d’usage d’ouverture du feu, les circonstances, sur quel commandement, etc. D’ailleurs, dans l’affaire Diabaté, les reproches qui sont aussi faits à la première surveillante, c’est de ne pas avoir géré son intervention et d’avoir laissé faire des gestes interdits. Elle aussi, elle a fait deux tentatives de suicide.

    A quel moment et au bout de combien de temps vous considérez qu’une personne est immobilisée ?

    Tout dépend de la personne. L’objectif, c’est de neutraliser le détenu avec l’usage strictement nécessaire de la force. En Allemagne et aux Etats-Unis, je crois que le placage au sol avec menottage dans le dos et pression est proscrit justement parce qu’il y a des risques d’étouffement et de malaise cardio-vasculaire. […]

  • «  Viens vite avant qu’ils me tuent  »

    «  Viens vite avant qu’ils me tuent  »

    Entretien avec Oumou Diabaté, sœur de Sambaly, mort en 2016 à la centrale de Saint-Martin-de-Ré.

    Le 9 août 2016, Sambaly Diabaté meurt étouffé dans un fourgon cellulaire, bâillonné, menotté dans le dos, avec un voire plusieurs matons sur lui. L’Envolée avait été informé de la mort de Samba en août 2016 par Gaëtan, correspondant du journal et lui-même prisonnier à la prison centrale de Saint-Martin-de-Ré. En mars 2020, un autre prisonnier, Jean-Christophe Merlet nous a contacté. Il était présent au début des événements qui ont conduit à la mort de Samba ; et l’acharnement qu’il subit de la part de la pénitentiaire est lié à sa volonté de témoigner. En effet, depuis des années il a tenté de retrouver la famille Diabaté pour lui livrer son témoignage sur cette terrible journée du 9 août 2016. C’est aujourd’hui chose faite et c’est grâce à lui si nous sommes à présent en contact avec Oumou, la soeur de Samba. Elle souhaite sortir de l’isolement dans lequel plonge toute lutte contre l’administration pénitentiaire, ce monstre tout puissant de silence et de mensonges. Voici l’entretien qu’elle nous a accordé et que vous pouvez aussi écouter dans l’émission de L’Envolée radio du 19 mars 2021. Ce témoignage est particulièrement important dans une période où, familles et proches de prisonnier.e.s se mobilisent partout en France, pour faire émerger les violences pénitentiaires ; des violences qui sont au cœur de la gestion sécuritaire de toutes les prisons.


    Audio de l’entretien avec Oumou, la soeur de Samba

    Bonjour Oumou merci de nous répondre. Vous êtes la sœur de Sambaly Diabaté, prisonnier à Saint-Martin-de-Ré en 2016, qui est mort lors d’une altercation avec les surveillants en août 2016.

    Oui, le 9 août 2016. Mon frère a été emprisonné en 2010. Au début, il était à Rochefort, puis à Nantes et à Saint-Martin, puis il a été transféré a Fresnes. Il a demandé à retourner à Saint-Martin pour que je puisse le voir souvent, comme d’habitude, pour m’éviter de faire un long trajet. Nous sommes une fratrie de huit, dont Samba était le dernier. Il a pris dix ans de prison. Sur Saint-Martin, il a eu pas mal de soucis avec les gardiens. Je pense que Samba connaissait pas mal de choses sur les gardiens ; c’est devenu un problème pour lui. Pour l’empêcher de parler, c’était toujours des bagarres, toujours des problèmes ; il été toujours contrôlé, toujours sous pression. Je suis intervenue plusieurs fois à ce sujet. La dernière fois, c’était très grave : j’étais partie en vacances, et à mon retour j’ai retrouvé sur mon répondeur plus de 20 messages de mon frère.

    Il vous avait appelé de la cabine de la prison ?

    Oui, de la cabine, en me disant : «  Viens vite avant qu’ils me tuent ». Je suis arrivée le 3, et j’ai appelé dès que j’ai vu les messages : je n’arrivais pas à les joindre pour prendre un parloir. Il m’a rappelé le soir et il m’a dit qu’il venait d’avoir ma maman, et que maman lui avait dit que j’étais de retour de vacances. Il m’a rappelé, et ce jour-là il m’a dit : « Les gardiens, ils sont en face et ils se moquent de moi, je suis gravement malade. Viens vite. » Je lui ai dit : « Mais t’as quoi ? » Il m’a dit : « Viens, j’ai été empoisonné. » Je suis allée le voir le 5 août, et quand je suis arrivée il était en punition à la Citadelle. Ils m’ont fait attendre quinze, vingt minutes. La directrice est venue me voir en me disant qu’il fallait pas que je m’inquiète, mais que mon frère allait être accompagné de gardiens habillés avec des casques et des tenues militaires, parce qu’il était agité.

    C’était les Eris (Equipes régionales d’intervention et de sécurité) ?

    Oui, c’est ça. J’ai demandé : « Pourquoi il est accompagné par ces gens-là ? » Ils m’ont dit que c’était parce qu’il était un peu agité, et la dame m’a pris plus de trente minutes en me racontant qu’il était agité, qu’il s’était converti… J’ai dit : « Mais il est né musulman et pratiquant ! » Ils m’ont accompagnée, j’ai encore attendu dix minutes, et là je vois mon frère qui arrive, qui a perdu plus de 20 kilos… Je l’ai pas reconnu.

    Vous ne l’aviez pas vu depuis combien de temps ?

    Trois semaines. Il a perdu 20 kilos en trois semaines !
    Quand j’ai vu ces messieurs qui l’accompagnaient, aussitôt j’ai hurlé et je suis tombée. Les gardiens qui me disent : « Qu’est-ce qui se passe ? »… mon frère s’est jeté sur moi, on s’est pris dans les bras. Je lui ai demandé : « Qu’est ce qui t’arrive ? » Il m’a dit : « Heureusement que t’es venue, parce que je vais pas tarder à mourir. », j’ai dit : « Pourquoi ? Et pourquoi t’as maigri comme ça ? » Il a soulevé son haut : il n’avait plus de ventre. Il avait attaché son pantalon avec ses deux chaussettes.

    Tellement il était devenu trop grand ?

    Oui, il tenait plus, donc il a pris ses deux chaussettes et il les a nouées pour ne pas perdre son pantalon. C’est là que j’ai vu que c’était grave, quelqu’un qui pesait plus de 100 kilos qui perd du poids comme ça, brusquement. Il m’a dit : « La dernière fois, j’ai mangé la gamelle, et depuis je suis pas bien : je fais tout sur moi. » J’ai hurlé, j’ai demandé aussitôt que la directrice vienne le voir.

    C’était Manaud-Bénazeraf, la directrice ?

    Oui, c’était elle ; je lui ai demandé de venir avec une feuille et un stylo, que mon frère lui explique ce qui se passait, et j’ai dit que je voulais qu’il soit tout de suite hospitalisé, le plus rapidement possible. Elle m’a dit que c’était vendredi, et que c’était pas possible ; j’ai répondu que si c’était pas possible, moi je resterais dans la cellule avec mon frère, que je ne bougerais pas d’ici. Mon frère était couché sur ma jambe et il expliquait tout ce qu’il s’était passé avec les gardiens : qu’avant qu’il soit empoisonné, il a été assommé dans la salle de sport. De dos, quelqu’un l’a assommé, il est tombé dans les pommes un moment, et quand il s’est relevé il y avait plus personne autour de lui. Ça l’a inquiété. Il a dit aux gardiens d’arrêter, ou sinon il allait tout dire ce qu’il savait… mais quoi ? Moi, je lui ai conseillé de tout expliquer. Il a dit à la directrice qu’il avait été empoisonné parce qu’il savait trop de choses. Madame Manaud a tout écrit, tout ce qu’il a dit, et elle m’a promis que le lundi il serait hospitalisé. Elle m’a dit que je n’avais pas le droit de dormir ici. Le lundi j’ai essayé de les joindre en vain, et mardi je les ai eus au téléphone. J’avais parloir l’après-midi, sauf que la dame m’a dit au téléphone qu’il allait mieux aujourd’hui ; mais au moment où elle m’a dit ça, mon frère était mort.

    Ça, vous l’avez su par le rapport d’autopsie ?

    Voilà. Et moi, quand j’ai fini mon travail, au moment où je me changeais, j’ai reçu un coup de téléphone de la citadelle qui m’appelait pour me dire que mon frère venait de mourir. J’ai dit : « Mourir comment ? Il n’a pas été hospitalisé… Il était un peu malade, mais comment ? ». Aussitôt, je suis allée là-bas. Mme Aras a téléphoné, elle a discuté un peu avec moi.

    C’est la procureur de la Rochelle?

    Oui, elle m’a téléphoné au bureau du directeur de la Cidatelle. Il y avait aussi Mme Arbonneieux, qui pleurait.

    Qui est-ce ?

    C’était pas une surveillante, elle était… je sais pas bien, c’était quelqu’un qui recevait souvent mon frère, comme une assistante sociale qui s’occupe des détenus. De temps en temps, les détenus avaient des entretiens avec elle ; donc cette dame m’a dit qu’elle avait vu mon frère plusieurs fois et qu’il était très respectueux. Elle dit qu’elle avait [jamais] vu un détenu aussi respectueux. Elle est vivante, on peut la contacter, elle répétera la même chose devant tout le monde.

    Elle n’a pas témoigné?

    Dans le dossier, je vous dis, il y a plein de gens qui n’y sont pas et qui devraient y être. Pourquoi ? Je ne sais pas.

    Pour bien comprendre : vous allez à la prison le mardi, vous êtes reçue par la directrice… et ensuite ?

    Le corps était parti en hélicoptère quand je suis arrivée ; il n’était plus sur place. L’autopsie a montré qu’il était mort par étouffement. Il y a eu deux autopsies qui précisent qu’il a été étouffé. Comment et pourquoi, je sais pas. Avec un de mes frères, on a été convoqués par Mme Aras, mais le dossier est en cours. Aujourd’hui nous en sommes là.

    Vous avez des avocats?

    Oui, on a un avocat et une avocate : Me Castaing et Me Gouache.

    Il vient d’y avoir une qualification en « homicide involontaire », et avez fait un pourvoi en cassation pour obtenir la qualification de « violences volontaires ayant entraîné la mort ?

    Oui. Nous, on veut prouver que ça a été prémédité. Si deux gardiens se sont suicidés, c’est qu’il y a beaucoup de choses que nous ne savons pas.

    Pour résumer, il y a une dizaine de mis en cause et deux des surveillants mis cause se sont donné la mort. Il y a aussi des personnels de direction mis en cause ?

    La direction, pour le moment, ils n’ont pas été convoqués, je ne sais pas pourquoi. Il y en a même certains qui ont changé de service, qui travaillent sur Paris maintenant… il y a eu beaucoup de bouleversements après le décès.

    Ils se protègent entre eux. IIs sont mutés pour pas rester sous les feux des projecteurs… Il y a donc des personnes qui devraient être dans le dossier mais qui n’y sont pas.

    Oui, il y en a. Je sais pas bien, mais il manque des gens, et ils sont protégés par leur syndicat… mais protégés jusqu’à quand ?

    La loi du silence fonctionne bien. Donc là, vous êtes en attente ?

    Oui, on attend de savoir comment ça va se passer. Depuis son décès, notre famille est perdue : notre maman a perdu plus de trente kilos. Elle ne mange plus. C’était son petit dernier, qu’elle voyait pas souvent. Elle était venue le voir en prison en 2015 ; elle s’apprêtait à revenir, et là on l’appelle pour lui dire… Il a pas pu lui dire adieu. Le lundi, il l’a appelé pour lui dire : « Maman, je sais qu’on va plus se revoir. Je vais mourir, il vont pas tarder à me tuer. Je te demande pardon, Maman. » Et le lendemain il a été tué.

    A l’époque, il y a des prisonniers qui ont témoigné ?

    Oui, beaucoup. On a eu des témoignages, il y a même des prisonniers qui ont subi des agressions après avoir témoigné ; y en a aussi qui ont refusé de témoigner, et qui ont été libérés. Je suis au courant de pas mal de choses… mais bon, on verra.

    En 2016, Gaetan, qui était prisonnier à Saint-Martin, nous avait écrit pour dire qu’il y avait eu un mort et que c’était la faute de l’AP, de l’administration de cette prison sordide gouvernée par les syndicats. Après s’être pris un compte rendu d’incident (CRI), il avait été placé à l’UHSA (unité hospitalière spécialement aménagée) où il avait été cachetonné ; après, il avait du mal à écrire. A l’époque, on avait pas réussi à trouver votre contact pour vous faire passer ce témoignage et vous mettre en lien avec les autres familles qui se battent dans des histoires similaires…
    Il était pourtant pas fou…

    Samba est mort d’une clé d’étranglement dans le fourgon cellulaire, c’est ça ?

    Oui, dans le fourgon du transfert au quartier disciplinaire, ils se sont assis sur son thorax ; il était bâillonné.

    C’est portant complètement interdit, les bâillons… Vous savez pourquoi il a été placé au QD ?

    Non, mais il y était déjà quand je l’ai vu le vendredi. Ils l’ont fait revenir de l’autre côté pour en finir avec lui, je pense. Ce n’est pas du hasard ; pour moi, c’était prémédité. Je l’ai vu le vendredi et il me l’a dit ! Il me l’a dit plus de dix fois. Il savait que sa vie était menacée. Il était torturé psychologiquement, ils lui disaient : « Ah, il s’est converti, il a le Coran, il dit Allah Akbar », et tout ça… mais on va où ? Tous les jours, il y a l’appel du muezzin dans les mosquées, qui dit « Allah Akbar » ! On va où ? Dire Allah Akbar, c’est pas la fin du monde !

    Oui, ils sont vraiment fous avec ça.

    Dans la bible on parle de la grandeur de Dieu, de Jésus… Ils ont leur façon de faire, les musulmans ont leur façon de faire, dans ce monde, si on s’accepte pas entre nous, que chacun ne peut pas vivre librement, que chacun ne peut pas pratiquer sa religion librement, on va où ? Tout ce que tu fais, c’est mal vu. On finira par se regarder et se tuer pour ça. Ce sera la guerre civile dans le monde ou quoi.

    On est en contact avec vous grâce à un prisonnier qui s’appelle J.-C. Merlet. il était prisonnier en même temps que Samba ; ils se connaissaient très bien. Christophe a assisté au début de l’altercation entre Samba et les surveillants. Il a été lui-même passé à tabac trois semaines après la mort de Samba, et il estime que c’est lié à la mort de Samba. Depuis toutes ces années, il a essayé de vous retrouver pour témoigner, pour vous parler de votre frère… c’est aujourd’hui chose faite grâce à un courrier qui vous a été envoyé. C’est important d’avoir des témoignages, d’avoir la version des prisonniers, parce que celle des surveillants sera toujours bien huilée… Quoique là, ils ne se protègent pas ; pas tous, en tout cas.

    Non, ils se sont déchirés, aujourd’hui.

    Le samedi 20 mars, il y a une manifestation contre les violences d’état : les violences policières et pénitentiaires. Il y aura beaucoup de familles et de collectifs de morts de la police et de la prison.

    C’est bien. Il faut ; à un moment, ça va péter, ça m’intéresse d’entrer en contact avec ces familles, parce qu’on est tous dans le même combat. Il est important qu’on soit tous en contact, ensemble, pour faire un soutien général. Nous, on lâchera pas. Merci beaucoup pour ce que vous faites.

    On le fait pour nous, pour vous, pour tous ceux qui sont enfermés ; parce qu’on sait que ça n’arrive pas qu’aux autres.

    Oui, parce qu’il y a pas mal de monde dans cette situation. Ceux qu’on sait, et aussi ceux qu’on ne connaît pas.

  • Mort de Jimony au CP de Meaux – Répression au CRA du Mesnil – Mouvement de prisonniers à Arles

    Mort de Jimony au CP de Meaux – Répression au CRA du Mesnil – Mouvement de prisonniers à Arles

    Emission de l’Envolée du vendredi 5 Février 2021
    • Lettres de Mikael, prisonnier à Saint Maur ; de Florian, enfermé à Bois d’Arcy, et de Sylvain (prisonnier au CRA de Vincennes)
    • La répression au CRA du Mesnil-Amelot suite à l’incendie de deux bâtiments. Appel à un rassemblement à Barbes 14h dimanche.
    • Appel de Coura, la soeur de Jimony. Trois semaines après son arrivée au Centre Pénitentiaire de Meaux-Chauconin, Jimony a été agressé par les matons et s’est retrouvé dans le coma. Il est mort une semaine plus tard, le 2 février à l’hôpital.
      La cagnotte lancée par la famille : https://www.cotizup.com/pourjimony
    • Révolte et résistance des prisonniers à la taule d’Arles qui ont bloqué la promenade. Ils dénoncent les fouilles systématiques et la répression qui s’abat sur les DPS (Détenus Particulièrement Surveillés).


    🎧 L’Actu des Luttes régale : Une heure avec Sylvia, Najet et Fatou. #LaPrisonTue. Et c’est pour ça que l’administration pénitentiaire #censure L’Envolée journal. Il est temps qu’on croie les prisonnier•e•s !!!
    #VéritéPourJimony, Idir, Taoufik, Sambaly, Jaouad, Jules et tous les autres… ✊🏾✊🏼✊🏿 #StopViolencesPénitentiaires

    http://actualitedesluttes.info/le-journal-lenvolee-censuree/

    L’Envolée est une émission pour en finir avec toutes les prisons. Elle donne la parole aux prisonniers, prisonnières et à leurs proches. RDV chaque vendredi de 19 à 20h30 sur FPP 106.3 en région parisienne et MNE 107.5 à Mulhouse, RKB 106.5 en centre Bretagne les lundis à 22h, PFM à Arras et alentours 99.9 le mardi à 21h30 et les jeudi vendredi & samedi dans la nuit, et sur les webradios Pikez (dimanche à 11h) et Station Station (lundi à 13h).
    Podcasts disponibles sur toutes les plateformes.

    Pour nous joindre : 07.52.40.22.48(whatsapp, telegram, signal, appels et textos). Pour écrire : Radio FPP – L’Envolée, 1 rue de la solidarité, 75019 Paris, ou encore à contact@lenvolee.net et sur instagram, twitter, facebook & snapchat.

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  • Y a que la vérité qui blesse !

    Y a que la vérité qui blesse !

    Communiqué du journal L’Envolée suite à la censure du n°52 dans les prisons françaises.

    Le 4 janvier dernier, par une « note de la direction » placardée dans toutes les prisons, l’administration pénitentiaire (AP) a interdit la diffusion du n° 52 du journal L’Envolée aux prisonnier·e·s abonné·e·s ; en même temps, elle a porté plainte pour diffamation et injure. Depuis vingt ans, L’Envolée soutient que les prisonniers, les prisonnières et leurs proches sont les mieux placés pour énoncer quelques vérités sur la prison. À travers cette censure et cette plainte, il s’agit de réduire au silence cet espace de libre expression, d’information et d’élaboration collective d’une critique de la prison.

    L’Envolée publie des textes et des lettres qui décrivent le quotidien carcéral, dénoncent les conditions de détention et luttent contre l’enfermement. Notre journal est un porte-voix pour celles et ceux qui ont été mis au ban de l’humanité ; en effet, aucune parole de prisonnier·e·s ne peut être rendue publique hors du contrôle de l’administration pénitentiaire : conversations téléphoniques et parloirs peuvent être écoutés ; les courriers sont lus systématiquement et les passages « dérangeants » censurés. De plus, pour trop de gens à l’extérieur, toute parole sortie des prisons est forcément une parole infâme, toujours suspecte d’exagération ou de mensonge.

    Les pages mises en cause par l’AP reviennent sur plusieurs morts en détention.

    Le 9 septembre 2020, Idir est mort au quartier disciplinaire de Lyon-Corbas – deux semaines avant sa sortie. L’AP affirme qu’il s’est pendu mais sa famille et ses proches ne croient pas à cette version, qui est aussi mise en doute par des témoignages de prisonniers.

    Le 14 avril 2018, Jaouad a trouvé la mort au quartier disciplinaire de la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses. Ses voisins de cellule ont immédiatement dénoncé un « meurtre maquillé en suicide » et mis en cause une équipe de matons violents, qu’ils appelaient « l’escadron de la mort ».

    Il est aussi question de la mort « suspecte » de Sambaly à Saint-Martin-de-Ré en 2016, et de Jean-Christophe Merlet, un prisonnier handicapé à vie après avoir été roué de coups par une équipe de surveillants de cette prison.

    C’est à l’administration pénitentiaire de prouver qu’aucun de ses agents n’humilie ni ne tabasse ceux dont elle a la garde.

    Tous les trois jours en moyenne, l’administration pénitentiaire signale une nouvelle mort au sein de la population pénale. Administrativement, les prisonniers et les prisonnières sont « sous l’entière responsabilité de l’AP » ; il s’agit donc – a minima – de non-assistance à personne en danger. Quand une personne enfermée met fin à ses jours, c’est bel et bien la prison qui la tue, car le choc de l’enfermement, les conditions de vie inhumaines et la longueur des peines plongent certains prévenus et condamnés dans le désespoir.

    Mais ceux et celles qui connaissent la réalité carcérale pour l’avoir éprouvée dans leur chair parlent parfois de « morts suspectes » à propos de certains suicides en prison. Des surveillants pénitentiaires humilient et tabassent à l’abri des hauts murs des prisons, particulièrement dans les quartiers disciplinaires (QD) et dans les quartiers d’isolement (QI) ; et trop souvent, des prisonniers meurent. Les prisonniers et les prisonnières savent ce qui les attend quand ils et elles dénoncent ces violences : intimidations et punitions implacables. Ils sont souvent mis au cachot, ou font l’objet d’un transfert disciplinaire, ou les deux.

    Lorsque des proches ne croient pas à la version officielle après un décès en détention, l’AP et la justice invoquent tantôt des « problèmes de santé », tantôt une « consommation de stupéfiants », bien souvent des « troubles psychiatriques »… et presque toujours des « violences à l’encontre des surveillants ». Comme celle des prisonniers et prisonnières, la parole des familles est presque invariablement reçue avec méfiance ; quand ce n’est pas avec mépris.

    Là où la parole est censurée ; là où les prisonniers sont punis s’ils dénoncent ce qui se passe ; là où les seules images disponibles sont celles de l’AP ; là où les proches ne sont pas entendus… ce serait à L’Envolée de prouver la réalité des violences pénitentiaires dont elle se fait l’écho ?

    Eh bien non ! C’est à l’administration pénitentiaire de prouver qu’aucun de ses agents n’humilie ni ne tabasse ceux dont elle a la garde. Que ceux qui administrent la prison et ceux qui la défendent se chargent de démontrer qu’elle ne tue pas, que l’enfermement n’est pas indigne, que ce n’est pas une torture !

    Le journal a déjà été poursuivi, notamment lorsque nous avons publié des lettres dénonçant les pratiques des Équipes régionales d’intervention et de sécurité (Eris, ces surveillants cagoulés mobilisés pour réprimer les mouvements de protestation à l’intérieur des prisons), et quand des prisonniers ont dénoncé la torture blanche des quartiers d’isolement (QI, qui ont remplacé les QHS – quartiers de haute sécurité de sinistre mémoire).

    Comme chaque fois, nous ferons de la plainte à laquelle nous allons faire face une occasion de plus de faire entendre des récits et opinions sortis de ces lieux où une violence d’État s’exerce loin des regards. Puisque la prison reste un gigantesque angle mort de notre société, puisse la censure qui frappe aujourd’hui L’Envolée permettre à un plus grand nombre d’entendre enfin la voix des premier·e·s concerné·e·s !


    L’Envolée, le 29 janvier 2021


    Pour en savoir plus sur les morts suspectes de prisonniers évoquées dans le communiqué :

  • Le numéro 52 est sorti !

    Le numéro 52 est sorti !

    Portez-vous bien, tenez-vous mal ! Il fait 68 pages, et il a été envoyé à tou.te.s les abonné.e.s en cette fin de semaine.
    Pour les autres : L’Envolée n°52 est en vente à Paris (Quilombo) et à Toulouse (Terra Nova).
    Et peut-être en Bretagne, à Saint-É, Marseille, Lyon, Nice, Cherbourg, Lons le Saunier, Montréal…
    Contactez-nous : contact@lenvolee.net ou en nous écrivant au 1, rue de la solidarité 75019 Paris.

    Actualisation janvier 2021 : le journal 52 a été interdit par la direction de l’administration pénitentiaire.
    Faites-nous signe si un·e de vos proches a du vivre des ‘bricoles’ parce que le journal faisait partie de ses affaires…
    Même si il ou elle a forcément reçu le canard des mains de l’AP.


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    Au sommaire :

    * Suerte, l’ami !
    * « Fais passer le yoyo », par No Name


    LES PRISONS CONFINÉES... / 6-28
    *
    Miradors d’une société toujours plus carcérale

    * Mutinerie d’Uzerche : l’Etat veut effacer l’historique
    * Carton écarlate à la MA de Seysses
    * Toujours privé·es de parloir
    * « A force d’être trop tôt pour eux… »,
    par Philippe
    * « Je veux vous rendre hommage », par Cathy
    * Les prisons pour sans-papiers n’ont jamais fermé

    * Brèves / 29
    *
    Les culottes d’Éliane / 30
    *
    Un nouveau code pénal pour enfermer les enfants / 31

    ISOLEMENT CARCÉRAL, TORTURE BLANCHE / 32-39
    * « Guide de survie contre l’isolement », par Mounir
    * Courriers de Bilal et Kémi
    * « Ici c’est le terminus »,
    par L’Infâme
    * « Je veux juste voir le ciel », par Sam
    * Trans et prisonnières : double peine !
    * « Arrivé au QD, ils m’ont mis à genou…»,
    par Abderazzak

    SUPERDUPOND-MORETTI / 40-44
    * De qui le ministre des prisons est-il vraiment l’ami ?
    * Demande de mise en liberté pour les prévenu.es : mode d’emploi et lettre type


    RÉVOLTES CONTRE LES PRISONS POUR SANS-PAPIERS / 45-47
    * Février 2020 : incendie ravage au CRA de Vincennes
    * « On n’est pas libre quand on est privé de sa vie »,
    par Carla
    * « Si tu chantes pas, tu manges pas », par une prisonnière du CRA du Mesnil-Amelot

    PEINE DE MORT EN PRISON / 48-56
    * Idir au mitard de Lyon-Corbas
    * Jaouad au mitard de Seysses
    * Khaled au QI de Villepinte
    * Mohammed au CRA de Vincennes
    * Sambaly à la centrale de Saint-Martin-de-Ré
    * L’AP s’acharne sur Jean-Christophe Merlet


    * Brèves
    / 57

    CONTRE UNE VENGEANCE D’ETAT AU PROCÈS DES RÉVOLTES DE BEAUMONT-SUR-OISE / 58-64

    * À lire, à voir / 65

    L’Envolée journal · FPP, 1 rue de la Solidarité 75019 Paris.
    Numéro 52 : 2euros + frais de ports
    Abonnements : 15. > les abonné·e·s de dehors paient les abonnements dedans !
    contact@lenvolee.net

    L’Envolée publie des lettres de prisonniers et de prisonnières, des récits de procès et des analyses sur la société et ses lois.
    Depuis 20 ans, le journal prolonge le travail mené par des émissions de radio qui maintiennent un lien entre l’intérieur et l’extérieur des prisons, hors du contrôle de l’administration pénitentiaire (AP).
    Le journal est réalisé par des ex-prisonnier.es ou des proches qui pensent qu’il est primordial de faire vivre une discussion entre intérieur et extérieur des murs.
    Les prisonniers décrivent leur quotidien, dénoncent leur conditions de détention, se battent contre l’enfermement sans que d’autres aient à parler à leur place.
    Une parole de prisonnier.e qui dénonce l’AP ou la justice, – qui plus est quand cette parole est collective – , n’a pas le droit de franchir les murs !

    L’existence-même de cette parole dérange l’ordre des choses.
    L’Envolée se veut un porte-voix des prisonniers et prisonnières qui luttent contre le sort qui leur est fait ; nous ne sommes ni des portes-paroles, ni même un syndicat de prisonniers.
    Nous faisons le pari que les mots nourrissent les luttes contre la justice et l’enfermement.
    Le journal s’inscrit dans l’histoire de la critique sociale abordée sous l’angle du droit et de la justice.

    La prison est le ciment nécessaire à l’État pour permettre au capitalisme de se développer.
    Prisons et justice servent principalement à enfermer la misère.
    L’enfermement carcéral joue un rôle social de repoussoir : il produit une peur nécessaire au maintien de cette société. Ainsi la prison sert aussi à enfermer dehors.


    Ce journal existe depuis 2001 malgré les censures et poursuites de l’AP, malgré nos faibles moyens. Nous ne comptons que sur l’argent des abonnements et des événements que nous organisons pour financer la sortie du journal.
    N’hésitez pas à écrire, à vous abonner et à abonner vos proches prisonnier.es en nous envoyant leur numéro d’écrou :
    L’abonnement est gratuit pour les enfermé.es.